Comme en 2015, le Canada, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande se retrouvent dans le même groupe au premier tour, accompagnés cette année par les Lionnes Indomptables du Cameroun. Pour le Canada comme les Pays-Bas, cette Coupe du Monde peut-être l'occasion de marquer les esprits et pourquoi pas de venir se mêler à lutte pour la victoire finale.

 

Dans l'ombre des États-Unis, le Canada est parvenu à se tailler une place de choix sur la scène internationale. Si la meilleure performance des Nord-Américaines en Coupe du Monde remonte aux débuts des années 2000 avec une demi-finale, le Canada est allé chercher une place sur le podium lors des deux derniers Jeux Olympiques (2012 et 2016), compétition au moins aussi prestigieuse que le Mondial.

 

Canada : Une nouvelle génération aux commandes

Entre les deux, un regret, avec cette Coupe du Monde 2015 jouée à domicile et que les Canadiennes quittent dès les quarts de finale, éliminée par l'Angleterre, équipe sensation de cette édition 2015. Malgré cette déception, l'avenir semblait alors assuré pour le Canada, avec notamment Kadeisha Buchanan (désormais à l'Olympique Lyonnais) élue meilleure jeune du tournoi, et une nouvelle génération (Ashley Lawrence, Jessie Fleming) qui faisait ses premières armes dans un grand tournoi.

Depuis le renouvellement générationnel s'est accéléré. Parmi les joueuses qui ont crevé l'écran on peut citer Janine Beckie, Deanne Rose ou plus récemment Jordyn Huitema. Une jeunesse qui n'empêche pas de performer à l'image du tournoi olympique exceptionnel réalisé par Jessie Fleming au Brésil en 2016, devenue à 18 ans la plaque tournante du jeu canadien.

Une émergence accompagnée par le travail de John Herdman, avec qui les joueuses canadiennes ont particulièrement progressé sur le plan tactique durant son mandat à la tête de l'équipe. Son départ en janvier 2018 pour aller reconstruire l'équipe masculine a été l'une des grosses pertes de l'équipe canadienne ces dernières années.

 

Vers une défense de fer au Mondial ?

Reste que le Canada compte toujours des joueuses très expérimentées, habituées des compétitions internationales à l'image de sa capitaine et meilleure buteuse, Christine Sinclair, qui approche les 300 sélections avec le Canada. On peut également citer au milieu de terrain Sophie Schmidt, ou encore Desiree Scott, l'une des meilleures « numéro 6 » de la planète.

 

=> [Coupe du Monde 2019] Christine Sinclair : le Canada attend son record

 

Grande absente parmi ces cadres, Diana Matheson pourrait manquer dans ce tournoi, elle qui fait partie des joueuses les plus capées avec une polyvalence souvent précieuse au milieu de terrain. À noter également le forfait d'Erin McLeod parmi les gardiennes canadiennes.

Invaincu en 2019 (9 matches), le Canada n'a encaissé qu'un seul but depuis le début de l'année (inscrit par la Guingampaise et internationale nigériane Desire Oparanozie). Une solidité qui fait partie des conditions sine qua non pour passer les tours dans un Mondial. Une force qui contraste avec une plus grande difficulté à faire le jeu, alors que le Canada se montre plus à son aise face à des équipes qui dominent la possession du ballon.

 

Pays-Bas : Après l'Europe...

Ce premier tour pourrait à ce titre servir de révélateur pour les Canadiennes, un constat également valable pour les championnes d'Europe néerlandaises. Une sélection Oranje dont on a retrouvé les forces samedi à Rotterdam pour le dernier match de préparation des joueuses de Sarina Wiegman. Un air d'Euro 2017, avec un public au rendez-vous, Lieke Martens déjà insaisissable et une Shanice van de Sanden à l'enthousiasme contagieux.

On en oublierait presque que les Pays-Bas se préparent à disputer leur deuxième Coupe du Monde après des débuts en 2015. Sortie logiquement en 1/8e de finale par le Japon, les Pays-Bas sont alors loin du titre obtenu à l'Euro 2017 deux ans plus tard, notamment grâce à une Sarina Wiegmann venue à la rescousse sur le banc néerlandais.

Championnes d'Europe, on retrouve aujourd'hui les joueuses Oranje dans les meilleurs clubs du vieux continent, avec notamment van de Sanden à Lyon, Martens au Barça et Miedema avec Arsenal, un trio qui constitue l'une des meilleures lignes d'attaque proposées dans ce Mondial. Sur le terrain, la recette n'a finalement pas changé ou presque depuis l'Euro, notamment pour le onze de départ.

 

Le revers de la médaille

Une constance qui explique peut-être les difficultés des Pays-Bas en qualifications, devenue l'équipe à battre. Les Néerlandaises ont dû alors passer par les barrages après avoir terminé deuxièmes de leur groupe, coiffées au poteau par une Norvège en pleine reconstruction. Avec cette étiquette de championnes d'Europe, les Pays-Bas sont de fait une équipe suivie de près, un statut difficile à assumer après avoir marché sur l'eau pendant l'Euro.

Cette saison, les joueuses néerlandaises ont pour beaucoup réalisé des performances remarquables en club. Pour la deuxième année consécutive, Shanice van de Sanden s'est montrée décisive en finale de la Champions League avec Lyon. Elle retrouvait à cette occasion Lieke Martens et Stefanie van der Gragt qui portaient les couleurs du Barça.

En Angleterre, Vivianne Miedema a signé une saison exceptionnelle avec Arsenal (22 buts et 11 passes décisives en 20 matches de championnat), une équipe dans laquelle on retrouvait quatre internationales néerlandaises avec Danielle van de Donk, Dominique Bloodworth et Sari van Veenendaal.

Une forme remarquable qui se combine avec le retour de Jackie Groenen, essentielle au milieu lors de l'Euro 2017, et longtemps blessée cette saison. Seul bémol, le forfait de dernière minute de Kika van Es, habituellement titulaire au poste de latérale gauche.

 

Nouvelle-Zélande : Une constance enfin récompensée ?

Deux équipes qui devraient se disputer la première place du groupe E, car difficile dans l'immédiat de voir le Cameroun et la Nouvelle-Zélande se mêler à la lutte. Les Ferns vont tenter d'atteindre pour la première fois les 1/8e de finale après avoir chaque fois quitté la Coupe du Monde au premier tour.

Une ambition qui gagne en crédibilité après la victoire de la Nouvelle-Zélande en Angleterre (0-1), pour le dernier match de préparation des deux équipes avant le Mondial. Habituées des grands tournois internationaux, les championnes d'Océanie ont pris part aux trois derniers tournois aussi bien en Coupe du Monde qu'aux Jeux Olympiques.

Parmi les joueuses les plus expérimentées, on peut citer Abby Erceg, véritable leader de la défense des Ferns, et finalement présente dans ce Mondial après avoir pris sa retraite internationale à deux reprises. Une secteur défensif où l'on retrouve Ali Riley, capitaine et l'une des sept joueuses de cette sélection à compter plus de 100 apparitions avec les Ferns.

Une capacité à essuyer la tempête qui pourrait constituer l'une des forces de la Nouvelle-Zélande, avec dans les buts la Girondine Erin Nayler, qui devrait faire partie des meilleures gardiennes du tournoi. Sur le banc, on attend également de voir l'apport de Tom Sermanni, ancien sélectionneur de l'Australie et (brièvement) des États-Unis. Lors du Mondial 2015, il avait occupé le poste d'entraîneur-adjoint du Canada, futur adversaire de la Nouvelle-Zélande dans ce groupe E.

 

Cameroun : Les Lionnes Indomptables dans l'inconnu

Du côté du Cameroun, difficile d'engager un pronostic, avec des Lionnes Indomptables qui ont connu une préparation en marge des tournois internationaux du mois de mars. Depuis la nomination du sélectionneur Alain Djeumfa au début de l'année, les joueuses camerounaises ont connu quelques rassemblements et une poignée de matches amicaux, joués sans ses deux attaquantes stars, Gabrielle Onguene et Gaëlle Enganamouit.

Cette dernière reste d'ailleurs incertaine pour le Mondial, avec des blessures à répétition au genou, qui ont notamment abouti à la fin de son contrat avec Malaga en avril dernier, seulement quelques semaines après son arrivée dans le club andalou. Retenue dans les 23, sa participation à la Coupe du Monde reste malgré tout en suspens.

Ce décalage dans la préparation de l'équipe du Cameroun s'était notamment ressenti lors du match amical face à la France à l'automne 2018. Entre temps, le Cameroun a disputé la Coupe d'Afrique des Nations, reculant légèrement dans la hiérarchie continentale avec l'émergence de l'Afrique du Sud.

Reste que ce deuxième Mondial s'annonce particulier pour les joueuses camerounaises, puisqu'elles sont 8 à évoluer dans le championnat français, à l'image de Falonne Meffometou (Guingamp), Marie-Aurelle Awona (Dijon) ou encore de l'emblématique Marlyse Ngo Ndoumbouk (Nancy).

 

Les équipes du Groupe E :

Canada

Classement FIFA: 5e

Participation en Coupe du Monde: 7e participation

Dernière participation : 2015 (quart-de-finaliste)

Meilleur résultat : Demi-finaliste (2003)

Capitaine : Christine Sinclair (Portland Thorns / États-Unis)

Comment se sont-elles qualifiées ? Finalistes de la Coupe de la CONCACAF (Gold Cup) 2018

 

Pays-Bas

Classement FIFA: 8e

Participation en Coupe du Monde: 2e participation

Dernière participation : 2015 (huitième de finale)

Meilleur résultat : Huitième de finale (2015)

Capitaine : Sari van Veenendaal (en fin de contrat avec Arsenal / Angleterre)

Comment se sont-elles qualifiées ? Vainqueures des barrages européens face à la Suisse

 

Nouvelle-Zélande

Classement FIFA: 19e

Participation en Coupe du Monde: 5e participation

Dernière participation : 2015 (premier tour)

Meilleur résultat : Premier tour (1991, 2007, 2011, 2015)

Capitaine : Ali Riley (Chelsea / Angleterre)

Comment se sont-elles qualifiées ? Vainqueures de la Coupe d'Océanie 2018.

 

Cameroun

Classement FIFA: 46e

Participation en Coupe du Monde: 2e participation

Dernière participation : 2015 (huitième de finale)

Meilleur résultat : Huitième de finale (2015)

Capitaine : Christine Manie (AS Nancy Lorraine / France)

Comment se sont-elles qualifiées ? Troisième de la Coupe d'Afrique des Nations 2018
 

Groupe ELe programme des rencontres :

CanadaCameroun (10 juin, 21h – Stade de la Mosson, Montpellier)

Nouvelle-ZélandePays-Bas (11 juin, 15h – Stade Océane, Le Havre)

Pays-BasCameroun (15 juin, 15h – Stade du Hainaut, Valenciennes)

CanadaNouvelle-Zélande (15 juin, 21h – Stade des Alpes, Grenoble)

Pays-Bas – Canada (20 juin, 18h – Stade Auguste-Delaune, Reims)

Cameroun – Nouvelle-Zélande (20 juin, 18h – Stade de la Mosson, Montpellier)

Hichem Djemai