Après le nul arraché dans les dernières secondes sur la pelouse de Soyaux, nous avons joint David Fanzel pour avoir ses premières impressions sur ce match avec le premier but et le premier point de la saison pour le FC Metz.

 

David Fanzel – [Revenir en marquant à la 92e] C'est encore plus beau, ça veut dire que les filles ont rien lâché. Mais c'est qu'une étape vers le maintien. Toutes les équipes nous ont déjà condamnés, ils me connaissent mal. Ils connaissent très mal le FC Metz, les valeurs du FC Metz et les joueuses.

Aujourd'hui on a prouvé que le FC Metz existe toujours. Mais (…) je retiens surtout la joie après le match, de ce premier point, ça veut dire qu'elles sont heureuses, elles savent qu'elles reviennent de loin sur le match, surtout sur la première mi-temps. On revient de très loin. Elles ont su se faire mal pour aller chercher cette égalisation qui est méritée.

Coeurs de Foot - Quel est votre regard sur la première mi-temps où votre équipe ne semblait pas vraiment dans le match ?

D.F – On était complètement amorphes. J'avais joué un peu dans le même système que contre Lyon mais en un peu plus offensif en mettant de la vitesse sur les côtés pour justement continuer à se sécuriser parce que quand on est dernier, c'est important d'être bien dans la tête et de pas prendre de buts, que l'adversaire se crée pas d'occasions. Et ça a été tout le contraire qui a été fait. On a été mous, pas de rythme, on a pas gagné un seul duel (…) Et puis à la mi-temps, je suis repassé en 4-4-2 avec pressing et j'ai dit : « De toute façon, quitte à perdre, autant le faire sans regrets ».

CDF – Quelque part aussi, le manque de réussite de Soyaux en première mi-temps vous a permis de rester dans le match...

D.F – Oui, c'est ce que je leur ai dit à la mi-temps. On a encore cette chance d'être qu'à 1-0 à la mi-temps, ce qui nous a permis de rester dans le match et d'avoir encore nos chances de marquer ce premier but qui est enfin venu.

CDF – En deuxième période, on a senti aussi vos joueuses plus hargneuses, plus de contacts, ne pas avoir peur de faire des fautes. C'est quelque chose qui a été discuté à la mi-temps ?

D.F – Oui, il y a eu un petit remontage de bretelles justement par rapport à ça. Et dans le football (…) quand vous gagnez pas de duels, vous avez peu de chances de gagner les matches donc voilà... C'est vrai qu'en deuxième mi-temps, on a gagné les duels, on a été plus proches et voilà c'est ce côté je pense qui a fait basculer le match et les filles de Soyaux ne s'attendaient peut-être pas à une telle agressivité.

CDF – Sur ce match, vous avez fait le choix de faire démarrer Léa Khelifi sur le banc. Un choix différent de ce que vous avez pu faire jusqu'à présent. Son entrée a fait du bien à votre équipe en fin de match...

D.F – Elle a 17 ans, elle est dans une période difficile (…) Elle a été malade il y a quinze jours. Après comme je vous ai dit, je voulais vraiment de la vitesse sur les côtés avec [Élodie] Martins et [Danielle] Rotheram. Justement, je savais que c'était une équipe qui dans leur dos était prenable, on l'a pas fait... Mais après, je savais en la faisant rentrer les vingt-cinq dernières minutes que c'était une joueuse qui pouvait nous apporter ce petit plus pour aller chercher ce match nul.

CDF – On a senti qu'avec son entrée, toute l'équipe est montée d'un cran techniquement. Je pense notamment à Meryll Wenger qu'on a senti mieux sur la fin de match...

D.F – La force de Khelifi, ça permet à l'équipe de garder le ballon et de sortir. C'est vrai qu'après Meryll Wenger a de bonnes sensations, elle aime bien jouer avec Khelifi. Après c'est mon rôle de le faire aussi et le rôle des filles de rentrer avec cet état d'esprit qui a eu aujourd'hui. (…) Quand on regarde les matches de foot, c'est souvent les remplaçantes qui peuvent faire la différence. Et là les remplaçantes ont fait ce qu'il fallait pour amener ce supplément d'âme et aller chercher ce match nul.

CDF – Quel a été votre retour avec les joueuses dans les vestiaires à la fin du match ?

D.F – Je les ai félicité d'avoir égalisé à la 92e minute et c'était de les féliciter de cette réaction qu'elles ont eu. Et surtout c'était de leur dire, on a fait match nul. Ça y'est, on est libérés (...). Il faut que ça soit un déclic pour aller chercher le maintien parce qu'on y croit toutes et tous. Et voilà, je leur ai dit, c'est le début d'une belle aventure qui nous attend.

Hichem Djemai