La réaction de Sandrine Soubeyrand après l'élimination du Paris FC face au LOSC en demi-finale de la Coupe de France. Une coach francilienne déçue par le résultat et la prestation de son équipe, qui n'est pas parvenue à développer son jeu dans cette partie.

 

« C'est une désillusion, une déception pas au regard du match, surtout par rapport au résultat parce que sur le match, on n'a pas produit grand chose. L'adversaire n'a pas produit grand chose de plus mais s'est montré plus efficace tout simplement. C'est ce qui fait la différence sur un match qui est assez fermé, avec des conditions climatiques pas évidentes, elles ont fait ce qu'il fallait pour aller en finale.

[Je suis] déçue en terme de contenu. J'avais des joueuses qui certes, avaient très envie, mais dans la réalisation, le rendu n'est pas du tout à la hauteur d'une qualification pour une finale. »

 

Vous parliez des conditions et du vent. On a l'impression que votre équipe a eu du mal à maîtriser ce paramètre. Est-ce que cela a pu jouer dans l'issue du match ?

« En première mi-temps, on l'avait avec nous, on n'en a pas du tout profité. C'est un paradoxe. En deuxième mi-temps, quand on joue contre le vent, l'objectif c'est de laisser le ballon au sol pour pouvoir enchaîner, remonter le ballon. Je dirais qu'entre la première et la deuxième, je n'ai pas vu beaucoup de différences dans le jeu.

On a été défaillants sur le plan technique, ça ce n'est pas la faute au vent, je pense que techniquement c'était très moyen, beaucoup de pertes de balle, d'approximations techniques qui ont fait qu'on ne pouvait pas enchaîner. Je n'ai pas réellement d'explication, pour moi ce n'est pas le vent, c'est plutôt une implication personnelle de chacune des joueuses, parce que [notre] niveau technique n'est pas celui qui a été affiché aujourd'hui.

On a fait beaucoup de mauvais choix, de mauvaises passes. (...) C'était sur des prises de balle, des passes à trois mètres, c'est plutôt là-dessus que je suis déçue, parce que pour pouvoir jouer contre le vent ou avec le vent, il faut plutôt jouer court et combiner parce qu'on sait très bien que tous les ballons aériens, ça va être compliqué. »
 

Lille est une équipe qui ne vous réussit pas cette saison, comment vous expliquez les difficultés du Paris FC face à cette équipe en particulier ?

« Pour s'imposer face à cette équipe-là... Si on fait preuve d'approximations, si on met moins d'engagements dans les courses, un peu moins d'intensité dans les passes, on leur permet à chaque fois de se déplacer et de coulisser, et ça leur permet à chaque fois de se replacer derrière le ballon.

Si on ne fait pas preuve de justesse technique, c'est déjà ce qui nous avait fait défaut à Lille, on n'y arrive pas et on se met en difficulté. On a été punies. En deuxième mi-temps, elles n'ont pas beaucoup d'occasions à part sur les coups de pied arrêtés. Mais voilà, les coups de pied arrêtés, ça fait partie du match et du haut niveau, on les a mal négociés et elles les ont plutôt très bien négociés.

 

Avec les multiples absences et une équipe recomposée, avec des joueuses à des postes inhabituels, est-ce que cela n'a pas pesé justement dans les difficultés que vous décrivez sur ce match ?

« De toute façon, je devais composer. Je savais qu'entre la composition idéale, le groupe idéal et la composition que ''je n'ai pas eu le choix de faire'' aujourd'hui, évidemment qu'il y a un peu de frustration. Mais la problématique n'est pas là. La réelle valeur de mon équipe, c'est plus la valeur d'un groupe. Depuis début 2019, on a [notamment] fini à dix à Guingamp, on s'en est plutôt bien sorti. (...) Face à une hécatombe de blessées et de suspendues, je n'ai pas eu vraiment le choix. C'est vrai qu'en défense centrale, si j'avais pu choisir, je n'aurais pas fait ça, les latérales aussi. Mais voilà, j'ai été contrainte de composer.

 

Le parcours en Coupe du Paris FC donnait une dimension supplémentaire par rapport aux saisons précédentes. Avec cette élimination aux portes de la finale, est-ce qu'on ne retombe pas un peu dans le même schéma que les années précédentes ?

« Il y avait une dynamique qui s'était créée avec la Coupe. On n'a joué que trois matches de championnat depuis le début de l'année. Là aussi, en terme de régularité, pour pouvoir travailler, il faut jouer régulièrement et au regard du championnat et du calendrier, je trouve que ce ne sont pas des conditions idéales en vue de performer.

On fait avec ce qu'on a. Là pendant 15 jours, j'avais six joueuses à l'entraînement, d'autres clubs en ont encore moins. Honnêtement, c'est dur 1) pour les garder motivées et 2) pour travailler, parce qu'on a eu une [seule] séance pour travailler. Donc c'est un peu léger comme temps pour préparer les matches.

La saison va se finir sans un piment, il y a cinq matches à jouer. L'objectif est de finir troisièmes. On peut encore finir troisièmes, maintenant si on réalise des prestations de ce niveau-là, la fin de saison va être longue.

Hichem Djemai