A la tête de l'équipe lilloise depuis quelques semaines, Rachel Saïdi a mené son équipe vers une première qualification en finale de Coupe de France, après la victoire du LOSC sur la pelouse du Paris FC. Échange avec la coach nordiste à l'issue de la rencontre, sur le match et sur une fin de saison entre la lutte pour le maintien et cette finale le 8 mai prochain face à l'Olympique Lyonnais.

 

« Le parcours en Coupe est totalement à l'inverse de ce qu'on produit actuellement en championnat mais il doit nous servir à pouvoir se maintenir en fin de saison. Dans les discours depuis le [huitième] de Coupe de France face à Metz ESAP, on a demandé aux filles de réaliser tout ce qu'elle pouvait de positif, que l'on puisse avoir des choses sur lesquelles s'appuyer en championnat. »

 

Le Paris FC, une équipe qui vous réussit cette saison...

« Oui, ça faisait partie des propos lors de notre causerie. Le Paris FC nous va bien cette saison. On a été cherché le match nul [0-0] chez elles sur la phase aller, et une victoire chez nous [2-1] sur la phase retour donc psychologiquement, on partait déjà avec un avantage. C'est une équipe contre qui on n'a pas encore perdu cette saison, tout est possible. Donc je pense que dans la tête des joueuses, c'est très positif. »


 

Comment expliquer les deux visages de Lille, entre une équipe dans la zone rouge en D1, et capable aujourd'hui d'aller chercher une première qualification en finale, ici face au PFC ?

« Cela fait quelques semaines que l'on a un groupe totalement investi, impliqué, et très généreux dans le travail qui est demandé à l'image [du match] d'aujourd'hui. Je suis très satisfaite pour elles parce que ce sont des filles qui sont sincères [dans leur volonté d'aller chercher] le maintien en fin de saison.

Elles savent que cela nous tient fortement à cœur, que c'est très important pour le club aussi, et on a un groupe extraordinaire dans l'état d'esprit. [Cette finale], c'est une récompense qui est méritée au vu de de l'investissement et de l'implication qu'elles mettent depuis quelques semaines. »


 

Une finale de Coupe de France face à Lyon, forcément favori, même si vous aviez réussi à les mettre en difficulté lors de votre dernière rencontre...

« On est un peu revanchards. Même si ça reste l'ogre lyonnais, de se dire [que] c'est vrai qu'on a fait une bonne prestation chez elles. Alors oui, dans le contenu en terme de possession, Lyon est toujours au-dessus mais on s'est procurées des occasions beaucoup plus franches qu'elles, notamment en deuxième mi-temps.

Dans les têtes, même si c'est lointain, le 8 mai, [il] reste un espoir dans la tête de tous parce qu'on se dit: "Ok c'est Lyon, mais les deux derniers matches de championnat, on a fait forte impression". Je pense que Lyon ne nous prendra pas à la légère et s'appuiera éventuellement sur le match retour qu'on a réalisé chez elles. »


 

Dans ce match, les joueuses qui ont semblé particulièrement entreprenantes, qui ont le pris le plus de risques sont aussi les plus jeunes, Maïté Boucly, Lina Boussaha ou Julie Dufour en fin de match. Comment expliquer cette confiance qu'ont montré ces joueuses aujourd'hui dans cette partie ?

« Chez les jeunes, c'est un peu quitte ou double. À partir du moment où psychologiquement vous arrivez à booster et surtout donner confiance à ces gamines-là, elles peuvent jouer libérées comme aujourd'hui. Maïté et Julie, ce sont des joueuses à fort potentiel, malgré leur jeune âge (17 ans pour toutes les deux). Ce sont vraiment des joueuses en devenir.

A contrario, on peut les récupérer sur un manque de confiance et là on a des joueuses un peu crispées, un peu inhibées par cette pression. Notre rôle, c'est de les mettre dans les meilleures conditions, en leur faisant prendre conscience des qualités qui leur permettent d'être dans le groupe de D1.

Pour Maïté, on s'est appuyés sur le match retour face au Paris FC où elle met [un but] de 30 mètres. On a un support visuel [avec la vidéo du match] et elle nous a fait deux très bonnes semaines de travail, conclues par une grande prestation en match amical contre le PSV [Eindhoven].

C'est peut-être un retour individuel [qu'il faut faire] sur ces profils-là, contrairement à des anciennes ou à des filles qui ont de l'expérience dans l'équipe. On s'y attache fortement parce que la priorité du projet lillois, il est simple. On n'a pas les mêmes moyens que le PSG ou Lyon et on va s'appuyer uniquement sur la formation. Ces joueuses-là en devenir, on doit être à même de les cadrer et les orienter vers la bonne direction. »

Hichem Djemai