C'est la surprise dans le programme des Bleues en vue de la Coupe du Monde, avec cette rencontre amicale face à l'Uruguay le 4 mars prochain à Tours. Une partie face à une équipe modeste (74e au classement FIFA), mais qui n'empêche pas le match d'être annoncé à guichets fermés, avec plus de 11.000 spectateurs qui devraient se masser au Stade de la Vallée du Cher.

 

À première vue, l'Uruguay ne semble pas l'adversaire idéal pour préparer un Mondial. La sélection sud-américaine n'est pas parvenue à jouer les premiers rôles lors des dernières Copas America, éliminée dès le premier tour lors de l'édition 2018 et sans parvenir à remporter une seule victoire.

Les supporters tricolores les plus assidus se souviennent peut-être du seul match entre les deux équipes, à l'automne 2011. Une partie remportée 8-0 par l'équipe de France face à l'Uruguay avec notamment un triplé d'Eugénie Le Sommer. La rencontre est surtout restée dans les mémoires comme la première apparition des Bleues aux Antilles.

 

L'Uruguay mise sur ses jeunes

L'Uruguay reste pour le moment à la poursuite d'une première qualification pour un tournoi majeur, alors que les équipes de jeunes montrent un visage plus encourageant. L'Uruguay a notamment accueilli la dernière Coupe du Monde U17, remportée par l'Espagne à l'automne 2018.

L'Uruguay, éliminé dès le premier tour est malgré tout parvenu à prendre un point au passage, son premier dans la compétition en deux participations. Un peu plus tôt dans l'année, les U17 uruguayennes avaient pris la troisième place de la Copa America de la catégorie, en battant lors de la compétition le Brésil, futur vainqueur du tournoi.

Cette nouvelle génération, on la retrouve dans la sélection d'Ariel Longo pour rencontrer l'équipe de France à Tours. Dans le groupe uruguayen, on compte 6 joueuses qui ont participé au dernier Mondial U17, dont les deux buteuses Belen Aquino et Esperanza Pizarro. Plus généralement, sur les 30 joueuses retenues pour ce rassemblement, 11 ont 20 ans ou moins. Une part belle à la jeunesse d'autant plus facilitée qu'Ariel Longo est à la fois le sélectionneur des A et des U17 uruguayennes.

 

Préparer un éventuel 1/8e de finale

Pourtant, l'écart reste abyssal avec les Bleues. Du côté de l'Uruguay, la Céleste se présentera sans l'une de ses meilleures représentantes, Yamila Badell, qui fait partie des trois joueuses à évoluer en Espagne, deux en deuxième division, et Pamela Gonzalez qui joue avec Malaga en Liga Iberdrola.

Ce choix de jouer face à l'Uruguay, Corinne Diacre l'a expliqué ce mercredi en conférence de presse. Dans la logique du staff tricolore, l'objectif était d'évoluer face à « un autre type football (...) qu'on n'avait pas l'habitude de jouer ces derniers temps », de préparer les matches du premier tour et rencontrer « peut-être un adversaire potentiel après les phases de poule ».

Pour la coach tricolore, la rencontre face au Danemark au mois d'avril a vocation à préparer le match face à la Norvège, et celui face au Japon, aider à préparer le match d'ouverture face à la Corée du Sud. Pour les adversaires potentiels en 1/8e, il faut regarder du côté des groupes C, D et E, puisque si la France termine première du groupe A, elle rencontrerait le troisième d'un de ces groupes.

 

Une Céleste peut en cacher une autre

Parmi les équipes de ces trois poules, on retrouve notamment l'Argentine dans le groupe D, une équipe que la France n'a jamais joué jusqu'ici et qui semble l'adversaire qui avait été ciblé par le staff des Bleues.

Engagée pour la Coupe des Nations en Australie à partir du 28 février, l'Argentine a pris d'autres engagements pour cette période de trêve internationale. L'Uruguay semble alors faire office de « plan B », en choisissant une équipe dont les caractéristiques se rapprochent de celles de l'Argentine. L'un des autres adversaires potentiels de la France pour les 1/8e de finale, la Nouvelle-Zélande participe également à la Coupe des Nations.

Une situation qui prive le staff des Bleues d'informations sur leurs futures adversaires, mais qui à l'inverse peut également permettre de faire de nouveaux essais, à la fois pour offrir du temps de jeu à l'ensemble du groupe, et bien évidemment continuer à travailler les automatismes en vue du Mondial.

 

Photo: AUF - Seleccion Uruguaya de Futbol

Hichem Djemai