Depuis le siège de la FFF, Corinne Diacre a livré ce mardi la liste des 23 joueuses retenues pour les matches amicaux face au Japon et le Danemark. L'occasion également d'échanger avec la sélectionneuse tricolore, notamment sur ces choix avec une sélection qui continue de s'affiner à l'approche du 7 juin et le début de la compétition.

 

Qu'est qui a motivé votre choix de convoquer Kheira Hamraoui ?

« Comme c'est le dernier stage, c'était le bon moment pour la voir. Et puis, comme je l'ai toujours dit, la porte n'était fermée à personne donc je l'ouvre sur ce stage pour Kheira Hamraoui. [Elle] a fait de bonnes prestations avec son club dernièrement.

Je n'aime pas avoir de regrets [donc] c'était l'occasion de voir ce qu'elle pouvait nous apporter au niveau international et surtout en équipe de France. [Après], c'est vrai qu'à ce poste-là, j'ai déjà pas mal de demandes mais je vais quand même voir si elle pouvait nous apporter un plus ou pas. »

 

Sur la non-sélection de Marie-Antoinette Katoto

« J'ai surtout souhaité revoir Emelyne Laurent que je n'ai pas vu en 2019. (…) C'est Marie-Antoinette Katoto qui [en] fait les frais aujourd'hui. Ce n'est pas une sanction, je souhaitais simplement revoir Emelyne Laurent. (…) [Marie-Antoinette Katoto] est une jeune joueuse avec un énorme potentiel. Je pense que c'est quelqu'un qu'il faudrait laisser un peu plus tranquille, et tout simplement la laisser jouer.

 

« À un moment donné, il fallait trouver une certaine stabilité. »

 

Asako Takurara, la sélectionneuse du Japon, votre prochain adversaire, a fait le choix de multiplier les essais ces derniers mois, ce sera encore le cas pour les matches à venir. Qu'est-ce qui a fait que vous avez adopté une stratégie différente avec un groupe progressivement resserré ?

« Je pense avoir suffisamment fait cette revue d'effectif sur la saison 2017/2018. On a pas mal discuté, également avec les joueuses, et notamment les plus anciennes avaient des difficultés à trouver des repères, justement avec tous ces changements. Il fallait à un moment donné, trouver une certaine stabilité.

Aujourd'hui, je ne suis plus dans la recherche. J'ai un groupe élargi, on a travaillé beaucoup de choses depuis un petit moment. On a même accentué les choses depuis septembre 2018 en terme de jeu. Mise à part Kheira Hamraoui qui n'est jamais venue avec nous, toutes les autres connaissent le projet de jeu. Elles savent tout.

Je pense que c'est important avant une grande compétition d'avoir des automatismes, une certaine sécurité dans le jeu. Aujourd'hui, il y a moins de place qu'avant pour faire des essais de joueuses, de système, de choses comme ça. On est plutôt dans le travail du détail. »

 

Face à l'Allemagne, vous n'avez pas forcément rencontré un adversaire « meilleur » dans le jeu, mais qui par contre a su faire moins d'erreurs que les Bleues. Est-ce que c'est une marge de progression en vue du Mondial, où justement les matches peuvent se gagner ou se perdre là-dessus ?

« Que ce soit contre l'Allemagne ou les buts que l'on a encaissés dans les arrêts de jeu, ce n'était que des erreurs de notre part. Je pense que c'est simple à corriger puisque c'est nous qui avons fait les erreurs. Ce qui serait plus difficile à corriger, ce serait si les attaques adverses nous avaient mises à mal. Là aujourd'hui, ce sont vraiment des erreurs de notre part qui nous coûte des buts.

 

« Être un peu plus concentrées »

 

Pour moi, c'est très simple à régler. Il suffit tout simplement d'être un peu plus concentrées ou en tout cas de rester concentrées pendant 95 minutes. Ce sont des choses pour moi qui ne sont pas très inquiétantes mais effectivement on sait très bien que l'aspect technique est une donnée extrêmement importante pour maîtriser un match et moins on fera d'erreurs moins on permettra à l'adversaire d'utiliser ces erreurs. »

 

Une équipe française en finale de la Champions League = une préparation du Mondial raccourcie pour certaines joueuses ?

« Un club français en finale de Ligue des Champions, très sincèrement je le souhaite. Après, malheureusement, il n'y en aura qu'un. Mais si déjà, on en a un, je signe tout de suite parce que même si cela va tronquer notre préparation, ce n'est pas grave. [C'est une donnée] qu'on a intégrée.

Là-dessus, on ne sera pas surpris et je peux vous assurer qu'il sera important qu'un de nos deux clubs aille en finale, pour la confiance. Quel que soit l'issue, il faut qu'un de nos deux clubs aille en finale, ça c'est une certitude. »

 

photo: FFF

Hichem Djemai