La liste des 20 joueuses nommées pour le Ballon d'Or France Football 2019 a été dévoilée hier lundi, avec l'une d'entre elles qui sera sacrée meilleure joueuse de l'année, le 2 décembre prochain à Paris. Megan Rapinoe semble en pôle position pour succéder à Ada Hegerberg, au cœur d'une liste largement influencée par les résultats du dernier Mondial.

 

Comme pour le prix de la joueuse FIFA de l'année (The Best), le choix des joueuses nommées a largement été influencée par la Coupe du Monde, même si le Ballon d'Or récompense les performances réalisées sur l'ensemble de l'année civile (ici 2019). Le 23 septembre dernier, c'est Megan Rapinoe qui avait été distinguée à Milan, après avoir reçu le titre de meilleure joueuse de la Coupe du Monde, l'été dernier en France.

 

Megan Rapinoe en favorite

Parmi les 20 nommées pour ce Ballon d'Or 2019, on retrouve 4 championnes du monde étasuniennes et 12 joueuses issues des rangs des quatre demi-finalistes du dernier Mondial (Angleterre, États-Unis, Pays-Bas et Suède). Alors que le Ballon d'Or est décerné par le vote des journalistes à travers la planète, les votes du prix FIFA avaient donné une première tendance.

Parmi les votants, près de 38 % des journalistes avaient voté pour Megan Rapinoe, la plaçant largement devant sa compatriote Alex Morgan (15,74 %) et la latérale anglaise Lucy Bronze (9,09%). Les journalistes avaient d'ailleurs plébiscité Megan Rapinoe de manière plus claire encore que les sélectionneurs et les capitaines des équipes nationales appelés à voter pour désigner la joueuse FIFA de l'année.

Cela place donc Megan Rapinoe dans une position de favorite naturelle en cette année 2019 où la Coupe du Monde a été la compétition de référence pour le football féminin. Un tournoi accompagné d'audiences records derrière les petits écrans, participant à faire connaître les visages des championnes du monde américaines sur tous les continents.

 

Les Lyonnaises en nombre, les attaquantes aussi

Lyon reste le club le plus représenté dans cette liste de 20 avec 6 joueuses de l'OL. Un contingent important pour les quadruples championnes d'Europe même si en cette année de Mondial, c'est un chiffre est légèrement en baisse par rapport à l'an dernier où les Lyonnaises comptaient 7 joueuses parmi les 15 nommées pour le trophée. Les 3 joueuses françaises de cette liste de 20 sont également issues des rangs lyonnais avec Sarah Bouhaddi, Amandine Henry et Wendie Renard.

Fait insolite, le CD Tacon est l'un des clubs les mieux représentés avec 2 joueuses. Future section féminine du Real Madrid à partir de la saison prochaine, le club promu cette année en première division espagnole a recruté Sofia Jakobsson et Kosovare Asllani dès cet été, après la très bonne prestation des deux internationales suédoises lors de la Coupe du Monde en France.

De fait, cette liste frappe par son déséquilibre, avec un nombre très important d'attaquantes, 11 sur les 20 joueuses présentes dans cette liste (même proportion que l'an dernier avec 8 sur 15). Si certaines joueuses ont un profil plus polyvalent, le faible nombre de milieux de terrains (4) et de défenseures (3) apparaît comme une faiblesse, dans une sélection qui compte également deux gardiennes.

Que l'on prenne pour référence la Coupe du Monde ou les performances en club, une liste plus « équilibrée » aurait par exemple permis d'inclure des joueuses comme Julie Ertz ou Crystal Dunn, exemplaires pendant le Mondial et qui se retrouveront dimanche en finale de la NWSL, le championnat des États-Unis.

 

L'Afrique et l'Asie sans représentantes

Une liste qui est également à l'image de la Coupe du Monde, remportée par les États-Unis, mais dominée par les sélections européennes, avec 7 équipes placées parmi les 8 quarts-de-finalistes. Sur les 20 nommées, on retrouve 14 joueuses européennes (dont deux qui n'ont pas pris part au Mondial, Ada Hegerberg et Pernille Harder), 4 joueuses originaires des États-Unis, et donc deux joueuses, Sam Kerr et Marta, qui représentent « le reste du monde ».

Pour le continent africain, il aurait par exemple été intéressant de mettre en avant Asisat Oshoala, l'attaquante nigériane qui a réussi son retour en Europe du côté du FC Barcelone, finaliste de la dernière Ligue des Championnes. Du côté du continent asiatique (dont l'Australie fait aussi partie pour les compétitions internationales), la sud-coréenne Ji So-Yun aurait également pu faire partie de cette liste.

Des absences dommageables étant donné que ce type de prix a aussi vocation à offrir au grand public un panorama diversifié du football mondial. C'est donc aussi la possibilité d'utiliser ce grand nombre (20) pour mettre en avant les meilleures joueuses de chaque continent, même si elles n'ont pas forcément la possibilité de remporter le Ballon d'Or. Une récompense prestigieuse et qui se joue principalement entre deux ou trois joueuses parvenues à marquer largement les esprits.

 

Photo: Thomas Samson / AFP

 

Ballon d'Or France Football 2019 – La liste des 20 nommées

- Kosovare Asllani (Linköpings FC puis CD Tacon / Suède)

- Sarah Bouhaddi (Olympique Lyonnais / France)

- Lucy Bronze (Olympique Lyonnais / Angleterre)

- Nilla Fischer (VfL Wolfsburg puis Linköpings FC /Suède)

- Pernille Harder (VfL Wolfsburg / Danemark)

- Tobin Heath (Portland Thorns / États-Unis)

- Ada Hegerberg (Olympique Lyonnais / Norvège)

- Amandine Henry (Olympique Lyonnais / France)

- Sofia Jakobsson (CD Tacon / Suède)

- Sam Kerr (Chicago Red Stars/ Australie)

- Rose Lavelle (Washington Spirit / États-Unis)

- Dzsenifer Marozsan (Olympique Lyonnais / Allemagne)

- Marta (Orlando Pride / Brésil)

- Lieke Martens (FC Barcelone / Pays-Bas)

- Vivianne Miedema (Arsenal / Pays-Bas)

- Alex Morgan (Orlando Pride / États-Unis)

- Megan Rapinoe (Seattle Reign / États-Unis)

- Wendie Renard (Olympique Lyonnais / France)

- Sari van Veenendal (Arsenal puis Atlético de Madrid / Pays-Bas)

- Ellen White (Manchester City / Angleterre)

Hichem Djemai