Troisième dans la hiérarchie des gardiennes en Bleue, Solène Durand tient à rappeler que les remplaçantes mettent également la main à la pâte dans le groupe. La gardienne guingampaise a également évoqué l'évolution de son poste au fil des années.

 

Sur la qualification en huitièmes de finale

On l'a appris en même temps que vous, quand la Chine a gagné (contre l'Afrique du Sud). C'était pas forcément ce qui nous préoccupait. On a un objectif de victoire sur les 3 matches de poules. Le Nigeria, comment l'appréhender ? On va tout faire pour gagner en tout cas et c'est un objectif d'avoir tous les points. On se préoccupe que de nous, et pas forcément des autres.

 

Sur les objectifs personnels

Pour le moment, je ne m'en occupe pas vraiment, pour être honnête avec vous. J'ai des contacts avec Guingamp mais là, je suis vraiment focalisée sur la Coupe du Monde. On verra au mois d'août quand j'y retournerai là-bas, mais pour le moment, c'est Coupe du Monde à 100% dans ma tête et on gérera ça plus tard.

 

Comment on vit sa première Coupe du Monde ?

En A, parce que j'en ai vécu une en U20. Ca reste un des meilleurs moments dans ma vie parce que c'est une Coupe du Monde en France. C'est un rêve, je pense que je ne réalise pas encore pour le moment. Peut-être dans quelques années mais je vis un rêve. Quand on est dans notre rêve, on ne s'en rend pas forcément compte, donc j'espère qu'il durera le plus longtemps possible et qu'il ne se transformera pas en cauchemar. C'est vraiment un rêve pur et dur.

C'est vrai que c'est un engouement énorme, un événement footballistique énorme, c'est la plus belle compétition au monde. On s'imagine toujours plein de choses, pas autant que maintenant mais c'est un truc de fou comme on dit.

 

Sur les occupations du temps libre

On a tout emmené mais ce n'est pas pour ça qu'on y joue forcément [au Molkky]. C'est vrai qu'on pense beaucoup à la récupération avant de jouer, mais je pense qu'on va s'y remettre. Ca fait longtemps qu'on n'a pas joué au Mölkky par exemple, mais on va peut-être remettre ça si le temps nous le permet. On verra avec les filles mais pour le moment, c'est la récupération, beaucoup récupèrent avec la sieste ou autre chose. On va récupérer et s'il y en a qui sont en forme, on va y rejouer.

 

Sur le rôle des remplaçantes dans l'équipe

Je ne suis pas sûre qu'il y ait un rôle de remplaçante dans l'équipe. C'est un groupe où tout le monde est concerné. Peu importe qui va commencer, toute l'équipe est apte, prête à jouer. Il n'y a pas de titulaires ou de remplaçantes, juste les jours de match où la coach met un 11 de départ. On a un groupe de 23 où tout le monde est prêtes, aptes à jouer et fera tout pour porter l'équipe de France au plus haut niveau. Il n'y a pas de rôle en particulier et quand la coach met un 11 de départ, les remplaçantes seront là pour aider les autres et répondront présentes quand elles doivent rentrer. C'est vraiment un groupe qui vit pour les autres et on donne tout si on doit jouer. Mais même sur le banc, on donne de la voix pour pousser les autres. On fait tout ensemble, c'est vraiment le mot qui ressort, on fera tout ensemble pour aller le plus loin possible.

 

Comment on vit la popularité au sein du groupe ?

Pour le moment, on ne s'en rend pas forcément compte. On est toujours fières quand on joue à guichets fermés par exemple mais entre nous, on n'en parle pas vraiment. On reste focus sur ce qu'on doit faire. On en parlait avec les filles qui jouaient, quand elles entendent le public qui pousse encore plus derrière elles, ça les pousse à aller encore plus loin et de faire ce petit pas qui fera la différence pour la victoire et c'est important. On en parle pas entre nous, on reste focus sur notre jeu et notre travail.

 

Sur la retombée après la Mondial.

Ca c'est loin (rires). Pour le moment, on ne s'en occupe pas. On reste focus sur notre jeu, on profite parce que ça va passer très vite. On reste focus jour après jour, sur notre travail, sur ce qu'on doit faire pendant la compétition et ce qui se passera après, ce sera après. Pour le moment, on prend un maximum de plaisir à être là, on reste focus sur la compétition, sur ce qu'on doit faire et le reste, on verra plus tard.

 

Sur les gardiennes de but

Le travail des gardiennes évolue. Chaque gardienne s'améliore au fur et à mesure des années. Avant, il n'y avait pas d'entraîneurs de gardiennes à disposition mais maintenant, toutes les équipes en ont. Les gardiennes s'améliorent au fur et à mesure mais on ne peut pas dire que les gardiennes sont nulles. On l'a vu au début de la compétition, certaines ont sorti de superbes matches. C'est un rôle qui sera toujours pointé du doigt parce que c'est le dernier rempart donc si la gardienne fait une erreur, ça se voit direct. Je souhaite que toutes les gardiennes fassent un bon match, une belle compétition. Cette question ne reviendra pas forcément, mais on verra après comment ça va se passer.

 

Sur le développement du football féminin avec les clubs pros

Oui et non. On l'a vu avec Juvisy à l'époque, elles avaient fait de superbes années avec des filles qui étaient pas forcément rattachées au Paris FC ou même Soyaux qui avaient fait de belles époques en D1. Je pense qu'il faudra une structure bien posée pour l'évolution des filles. Si elles peuvent se permettre financièrement d'avoir une structure en étant qu'une section féminine, tant mieux. Si financièrement, ça ne vaut pas mieux, il faudra se rattacher à une section masculine. Faut voir avec eux s'ils veulent avoir une équipe féminine ou pas, on verra mais on le voit avec Canal+ qui a pris les droits en D1. On est beaucoup médiatisées par rapport à ça et ça vient de là. Pour l'instant, on est encore loin, on s'occupe vraiment de la Coupe du Monde et on verra l'année prochaine comment ça va se passer en championnat.

 

Sur Desire Oparanozie, sa coéquipière à Guingamp

Non, pour le moment, on en n'a vraiment pas parlé. On a encore le retour de notre match à Nice à faire avant de parler du Nigeria, mais pour le moment on est focus sur nous et avant de partir en stage, elle nous a dit qu'elle nous marquerait un but. Pour pas qu'on se fasse chambrer par elle, faut pas qu'on se prenne un but par elle, mais on verra ça plus tard. Pour le moment, on est focus sur nous et on verra la suite

 

Sur les autres matches en Coupe du Monde. Quelle équipe l'a impressionnée (hormis la France) ? Les Etats-Unis par exemple et leur 13-0 contre la Thailande ?

Ah, c'est ce que j'allais répondre (rires). Impressionnée ? Je ne sais pas, les favoris ont répondu présent. Est-ce qu'une équipe nous impressionne plus que d'autres ? Non. Nous, on est vraiment focus sur nous et je pense que l'équipe a de bonnes choses à faire dans cette compétition et on va essayer de bien faire. 

Si on gagne 1-0 chaque match, ça sert à rien [de marquer] 13 buts. On l'a vu avec le Portugal, quand ils ont gagné l'Euro [2016 en France], ils n'ont pas gagné un match sur les 90 minutes, que des matches nuls. Si on doit passer par là pour être championnes, on passera par là. Après, tant mieux pour elles (les Etats-Unis, ndlr) mais ce n'est pas notre objectif de mettre autant de buts. Si on en marque autant, ça nous va mais ce n'est pas l'objectif premier.

 

Karim Erradi