En conférence de presse Jill Ellis est longuement revenue sur ce quatrième succès de l'équipe nationale des Etats-Unis en Coupe du Monde, face aux Pays-Bas (2-0) et sur les secrets de cette réussite.

 

 

C'est votre deuxième Coupe du Monde de gagnée. Est-ce que ça a été plus difficile que les précédentes éditions ?

Le niveau en général ne cesse de croître, 4 ans après la première [en tant que coach] ça a été une difficulté incroyable, les équipes qu'on a joué font parties des meilleurs du monde, c'était un grand défi à relever.

 

Vous avez été critiquée après l'élimination lors des Jeux Olympiques 2016 et maintenant vous êtes double championne du monde

Peu m'importe honnêtement ce que les gens pensent. Après 2016 on a déconstruit et reconsruit le collectif, et mon groupe m'a suivi sur ces choix. Je savais qu'on devrait évoluer et faire d'avantage de choses en fonction de la vitesse de progression du foot féminin, c'était difficile mais ça valait la peine, les joueuses me font confiance, cela va s'en dire, donc peu m'importe les critiques. J'ai coutume de dire, que les gens ne savent pas un dixième de ce qu'on nous avons à faire pour arriver à ce niveau, je voudrais féliciter la sélection néerlandaise, qui nous a rendu la tache difficile, et remercier le staff et les joueuses pour ce qu'on a accompli.

 

Sur le penalty transformé par Megan Rapinoe, et qui marque le tournant du match

Je n'ai pas vu le penalty. Je dois toujours me reposer en raison - du fait que je n'ai pas de TV - sur mes coachs, et ils étaient convaincu qu'il y avait penalty et il a été accordé. L'équipe adverse était disciplinée, très forte, et a bien défendu. C'était un vrai défi, et à la pause j'ai dit à mes joueuses que ça allait aller dans un sens ou un autre, et heureusement c'est aller dans notre sens, je salue les efforts des pays bas. 

 

C'est un grand succès pour le football aux Etats-Unis, mais comment explique-t-on que vous n'avez pas les mêmes résultats chez les garçons ?

Dès le début nous avons bien emboîté le pas en ce qui concerne le foot féminin. Le foot masculin existe depuis 100 ans [et le retard est difficile à rattraper en Amérique du nord]. Chez nous il y a des jeunes joueuses qui jouent à l'étranger, ce n'est pas forcément le cas chez les garçons, j'ai grandement confiance en notre nouveau coach, c'est l'esprit américain qui est important qu'il soit masculin ou féminin.

 

L'impact de Tony Gustavsson (son coach adjoint)

Nous nous sommes embrassés pendant un long moment, nous étions assistons coach avec Pia Sundhage, et tony est d'une classe mondiale, ma femme m'en a voulu (rires) de l'avoir enlacé autant (sourire). Je lui ai parlé de ce que je voulais en attaque et il l'a réalisé, c'est un entraîneur formidable, Tony est comme un frère.

 

Étiez-vous surprise de la tactique mise en place par les Pays-Bas?

Je crois qu'il avait une très très bonne tactique, ils ont ajusté les choses, c'est un staff excellent, il savait qu'on allait faire un pressing assez haut, et c'était un problème, Sarina Wiegman a fait un travail extraordinaire, mais on a réussi à avoir un équilibre pour ne pas être trop haut et presser, avoir une présence sur le terrain, et les déplacements de nos joueuses, ont fait la différence. Peu de journalistes aux Etats-Unis se rendent compte de la beauté de cette équipe des Pays-Bas

 

L'investissement des pays européens, qui pourrait peut-être rattraper les Etats-Unis dans le futur

vous savez comme nous conservons la Coupe (sourire)... Les investissements ont lieu partout, et quand je jouais en Angleterre j'ai du partir aux Etats-Unis à cause de ça, tous ces grands clubs réalisent à quel point cette Coupe du Monde est formidable, les clubs vont continuer d'investir, notre Fédération nous soutien pour développer le foot également. Je crois que les nations européennes l'ont fait [d'investir], aux Etats-Unis on l'a fait aussi, je crois que c'est un effort considérable, d'investir dans les clubs un peu partout et aux Etats-Unis, tout le monde est d'accord avec nous.

 

Sur l'invitation à la Maison Blanche

Je ne sais pas comment ça va se passer encore...

 

Au sujet de la pression qu'à eu Megan Rapinoe lors de ce mondial

C'est sa personnalité, Megan a été taillée pour ça, pour être exposée, pour être la porte parole du foot féminin, elle est d'une excellente éloquence. On a besoin de joueuse comme elle, je savais qu'elle avait les épaules pour le faire, j'ai vu de quoi elle était capable, elle ne se brûle pas les ailes comme Icare (mythologie).

 

Sur Crystal Dunn en tant que latérale gauche, alors qu'elle était attaquante de base

C'est une des meilleures joueuses à son poste. Elle avait Jakobsson en face lors du match contre la Suède, des joueuses de talent international, et elle a été incroyablement bonne, elle a encore une possibilité d'évoluer encore et elle veut continuer à évoluer en défenseure/latérale gauche, et les joueuses qui ont joué sur le côté droit ont été excellentes aussi. Dunn a réussi à annihiler ces menaces, elle a fait ce progrès au cours des 9 derniers mois et elle s'est exprimée, elle est capable de faire avec la pression sur le terrain.

 

Sur son contrat qui arrive à expiration

Je n'ai pas très envie de penser à cela pour l'instant, on vient de finir de jouer, on prend un match après l'autre, on prend les décisions une par une.

 

Sur l'évolution de l'équipe américaine

Les Jeux Olympiques ont été une bonne leçon de comment nous devions évoluer, la Suède a également évolué de son côté, ça a été un rappel salutaire, à quel point nous devions travailler sur le côté technique, nous avons le talent, les joueuses, l'état d'esprit pour gérer la pression ! Il faut féliciter les joueuses pour ce parcours, nous nous sommes bien préparés, et elles ont été bonnes.

 

Photo : Manu Cahu

 

Dounia MESLI