En conférence de presse, Griedge Mbock a réagi aux questions des journalistes au sujet de l'entame de cette Coupe du Monde, du niveau de l'équipe de France et de son match décevant face au Nigeria. La défenseure centrale s'est voulue rassurante et pragmatique, car elle sait qu'il faudra "élever le niveau" pour pouvoir aller au bout de ce mondial à domicile.

 

 

Au sujet du match contre le Nigeria

Déjà on a obtenu la victoire, il nous fallait les trois points, et c'est ce qu'on a réussi à obtenir. On voulait absolument finir en tête du groupe, donc le plus important c'était les trois points et c'est ce qu'on a voulu retenir [de ce match] aussi.

 

Sur l'état physique et mental du groupe, après les trois premiers matches en phase de groupe ?

Je ressens pas forcément de fatigue mentale. Après de la fatigue physique, c'est sûr qu'après trois matches, on est un peu fatiguées, mais je pense que c'est normal. On va récupérer comme il faut pour ensuite se préparer correctement pour le match de dimanche.

 

Par rapport aux statistiques FIFA, on voit que vous avez beaucoup moins couru face au Nigeria. Est-ce que c'est de la fatigue physique ou c'est parce que vous avez eu plus de difficultés ?

Moi j'étais pas forcément au courant de ces statistiques. Je pense que c'était un troisième match de poule, forcément je pense qu'il y a de la fatigue. On a quand même fait les efforts qu'il fallait pour gagner ce match, on a dominé pratiquement l'ensemble du match donc je pense qu'il faut retenir surtout la victoire et on va se préparer pour pouvoir [ajuster] les fautes et les petites erreurs qu'il y a pu y avoir durant ce match [contre le Nigeria] et se préparer, en les corrigeant pour le match de dimanche.

 

Comment on se prépare quand on connait pas l'adversaire [des huitièmes] ?

Bonne question (sourire) Pour l'instant on est en phase de récupération. Il faut que les corps de régénèrent et on va attendre les matches d'aujourd'hui pour être fixées sur notre adversaire de dimanche.

 

On ne connait pas officiellement l'adversaire, mais il y a de forte probabilité que ça soit le Brésil. Qu'est-ce que ça ferait de jouer un France/Brésil dans cette Coupe du Monde (l'équipe de France masculine a remporté la Coupe du Monde 1998 face au Brésil).

Oui forcément on ne connait pas encore l'adversaire, mais si ça venait à être le Brésil, forcément c'est beaucoup de souvenirs. On a déjà affronté cette nation [en match amical] et on sait que c'est une nation avec un très gros potentiel, avec de très grandes joueuses. C'est une nation qui est performante durant cette compétition et on va se préparer pour les affronter et comme toute autre équipe d'ailleurs. Dans le cas où ça serait le Brésil, ça serait pour nous une belle affiche, mais je pense qu'on a toutes en tête le France/Brésil [de 1998] que ça soit au niveau masculin et féminin. On va se préparer pour toute éventualité et toutes les équipes qu'on pourrait affronter.

 

Au sujet d'affronter Marta

Marta c'est une très grande joueuse. Elle a été nommée plusieurs fois meilleures joueuses du monde, donc c'est une très grosse adversaire. Pour l'instanton n'est pas fixées sur notre adversaire, mais on va se préparer au mieux si on devait l'affronter.

 

Griedge, tes coéquipières nous ont dit tout au long de ce début de Coupe du Monde, que tu étais la DJ de l'équipe. Comment tu t'es organisée pour choisir les musiques et plaire à tout le monde ?

J'ai demandé à toutes les filles de me donner un ou deux sons qu'elles aimaient bien, pour faire la playlist d'avant-match, pour que tout le monde puisse se concentrer de la meilleure des façons, quand on a nos matches tout simplement. Je n'ai pas forcément choisi d'être la DJ de l'équipe (rires).

 

Est-ce que vous discutez entre vous de la place des Bleues par rapport aux autres équipes ? De ce que vous avez démontré de votre côté, et de ce qu'ont démontré les autres équipes ?

Pour l'instant on a joué trois matches, c'était trois matches complètement différents. Lors e chaque match c'était des prestations différentes, mais c'était des niveaux différents par rapport aux équipes que nous avons affronté. Nous aujourd'hui on est bien, on a un groupe solide, on s'appuie sur nos qualités, je pense que la base défensive, et notre bloc équipe c'est ce qui fait notre force. On va continuer à s'appuyer là-dessus.

 

Sur l'ambiance et le public présent en nombre

Forcément on voit l'engouement autour de nous est énorme, on voit qu'il y a de plus en plus de monde, et on essaye de leur rendre de la meilleure des façons aussi sur le terrain. Et la meilleure façon c'est de gagner, et de leur proposer du beau jeu, c'est ce qu'on essaye de faire et c'est ce qu'on va essayer de faire ce dimanche [également].

 

Vous aviez déjà joué contre le Brésil au Havre, tout comme les Etats-Unis. Qu'est-ce qu'il vous inspire ce stade du Havre ?

Le stade du Havre c'est un très beau stade, on est déjà venues y jouer deux fois comme vous l'avez dit, et il y a toujours une belle ambiance. J'espère que le public répondra présent [ce dimanche] et qu'on pourra leur offrir la victoire avec ce huitième de finale.

 

Considérez-vous que c'est un nouveau tournoi qui commence dès ce huitième pour vous ou c'est dans le prolongement de ce que vous avez déjà accompli lors des premiers matches ?

Je pense que c'est un nouveau tournoi, oui et non, parce qu'on est dans le prolongement de ce qu'on a fait en poule. On va continuer à s'appuyer sur ce qu'on a pu faire, c'est à dire remporter les matches. Là où ça change, c'est qu'il n'y a plus le droit à l'erreur et on le sait. A partir de maintenant ce sont des matches à élimination directe, donc forcément il faut être performantes et efficaces pour pour pouvoir l'emporter.

 

Sur le niveau de jeu de cette Coupe du Monde, par rapport aux matches amicaux que les Bleues ont pu disputer. Est-ce qu'il y a plus d'appréhension et de pression à gérer ? 

On a essayé de faire abstraction de ce qu'il y avait autour, rester dans notre bulle. Le niveau en compétition, on voit qu'il est complètement différent des matches de préparation, on a pu affronter le Nigeria en match de préparation est on avait gagné sur un large score, là ça n'a pas été le cas. Donc on voit que toutes les équipes ont progressé, toutes les équipes sont armées aujourd'hui, et que les matches sont de plus en plus durs.

 

Au sujet de l'importance du préparateur mental, pour gérer la pression des prochains matches des Bleues

C'est vrai qu'on travaille avec lui depuis quelque temps maintenant et il nous aide à nous connaître nous, et nos partenaires aussi. Le fait qu'il soit là ça nous aide aussi par rapport à tout ça [la pression des matches, l'attente...]. On voit qu'on est un équipe et qu'on doit être là les unes pour les autres, on est là pour s'entraîner, et sans les autres on est rien, tout simplement. Il y a du personnel et du collectif également, avec toute l'équipe.

 

Quels sont les exercices que vous réalisez avec lui ?

(sourire) On va dire que ça va rester personnel, parce que c'est du travail sur nous-mêmes et quand on discute avec lui, c'est plus pour aborder l'équipe en général, donc [c'est entre nous]. On fait des exercices, mais ça varie souvent.

 

Vous faites partie des 5 joueuses de cette équipe de France A a avoir été championne du monde U17 en 2012. Quels souvenirs vous gardez de ce tournoi et est-ce que vous en parlez de temps en temps ?

Oui forcément on en parle. Les souvenirs que j'en ai, c'est tout simplement la victoire. J'aimerai qu'on puisse vivre la même sensation avec cette équipe, qu'on a pu vivre en jeune, moi personnel. J'aimerai retrouver cette sensation lors de cette Coupe du monde et j'espère qu'on ira le plus loin, ça va commencer dès dimanche avec ce match, dont on ne connait pas encore l'adversaire. On espère qu'on gagnera ce match [peu importe l'adversaire].

 

Avez-vous regardé d'autres matches ou équipes ? Qu'est-ce qui vous a plu, déplu ? Quelle est votre analyse globalement sur les autres nations que vous avez peut être pu regarder ?

Forcément on regarde les autres matches, oui. Ce qui nous a frappé, c'est surtout l'homogénéité, on voit que le niveau se resserre et que même les petites nations ont progressé. C'est de plus en plus serré et tous les matches sont durs, il faut batailler pour gagner chaque match.

 

Est-ce que les matches à élimination directe seront l’occasion de changer de système ou est-ce qu'il faut rester sur ce que vous faites depuis les premiers matches ?

Il faut voir cela avec la coach (sourire), je n'ai pas forcément la réponse. Nous notre point fort c'est notre bloc équipe et on s'appuie aussi sur notre bloc compact, notre solidité défensive aussi. Après le choix du système ne me revient pas forcément.

 

Est-ce que cette équipe de France a une belle marge de progression ? On a trouvé que le niveau de jeu face au Nigeria n'était pas exceptionnel. Est-ce que tu penses que vous pouvez progresser et montrer des choses plus intéressantes sur les matches à venir ?

Oui je pense qu'on peut toujours progresser. On est dans une compétition où les matches sont durs, ils vont être de plus en plus dur. On arrive dans une phase où c'est des matches à élimination directe donc forcément le niveau va encore s'élever et nous aussi, on va pouvoir élever notre niveau de jeu. A partir de dimanche il faudra élever son niveau de jeu [personnel] et être déterminées pour pouvoir passer ce tour.

 

Comment vous allez occuper votre day off aujourd'hui ? Est-ce que vous avez des horaires précis, un cadre précis, pouvez-vous sortir de l’hôtel...

Oui on nous a laissé une après-midi de libre. Après je pense qu'on aura une ou deux heures, où on pourra sortir s'aérer l'esprit, et puis ensuite on retournera à l'hôtel pour se reposer et se re-concentrer sur nos objectifs. 

 

Est-ce que ça va vous faire du bien justement d'avoir ce moment pour soi, parce que vous vivez en communauté avec l'équipe de France ?

C'est sûr ça va faire du bien. Après le fait d'être en communauté, ce n'est pas forcément dérangeant, on a un groupe qui vit bien, donc c'est le plus important. Cet après-midi (mercredi 19 juin, ndlr) va nous permettre d'aller un peu se promener et comme je disais, on va pouvoir se reposer aussi un peu et puis dès demain se re-concentrer sur notre objectif et sur notre match de dimanche.

 

Vous n'avez pas peur d'être submergé par le public ? Vous avez une popularité qui grimpe. Comment tu le vis ?

Je ne sais pas encore [si les gens vont nous reconnaître]. On n'a pas encore fait cette expérience [de sortir hors de l'équipe de France, en solo] depuis le début de la Coupe du Monde. Voilà on verra bien, mais le plus important c'est vraiment de pouvoir s'aérer l'esprit et ensuite pour le reste on verra. On a pour objectif de se reposer aussi [avec ce jour off] et s'il y des sollicitations, forcément on y répondra favorablement. On va essayer aussi de rester un peu entre nous et de rester un peu dans notre bulle.

Dounia MESLI