A la suite du quart de finale glané 2-0 face au FC Fleury - dont elle sera l'une des buteuses - Gaëtane Thiney nous a donné son sentiment sur cette qualification, qui propulse le Paris FC en demi-finale.

 

Coeurs de Foot - Gros match, grosse satisfaction j'imagine ?

(sourire) Oui c'est bien, ça fait du bien de se qualifier parce que ce n'était pas dans des conditions très faciles, le terrain était quand même pas mal rempli d'eau, il y avait beaucoup de vent donc on a pas pu poser notre jeu et malgré tout on a gagné 2-0 donc c'est le plus important.

 

CDF - Les conditions climatiques ont joué en votre faveur en première mi-temps grâce à votre coup franc tout de même ?

(Elle fait la moue de la bouche) Oui, mais en deuxième mi-temps elles avaient aussi la possibilité de marquer un coup franc hein (rires). Je ne sais pas si c'est en notre faveur [les conditions climatiques] mais je pense que c'était pour les deux équipes [que ça aurait pu jouer en leur faveur].

 

Vous pouvez nous expliquer votre coup franc ? C'est une grosse frappe tendue, qui est déviée par une joueuse adverse ?

En fait, j'ai du mal à stabiliser le ballon donc je me suis dépêchée de tirer, je le cadre et vu le vent, je savais que le ballon allait prendre un peu de vitesse et comme je l'ai tiré hyper tendu, ma frappe est difficile à reprendre [par une coéquipière] mais je crois qu'elle est un petit peu déviée par le pied [d'une adversaire] et ça lobe la gardienne, donc tant mieux.

 

La suite

Continuer notre parcours. On va attendre le tirage tranquillement, c'est mardi je crois, et puis on se préparera pour notre adversaire mais l'objectif c'est d'aller au bout de cette Coupe de France, comme toutes les compétitions qu'on commence. Maintenant on sait que c'est pas si simple, donc il faut continuer [dans cette voix], mais c'est très bien d'aller en demi-finale, ça nous permet d'avoir des matches en plus. On gagne depuis début 2019, donc c'est une victoire de plus pour cette nouvelle année.

 

CDF - Est-ce que vous sentez qu'il y a une nouvelle osmose au Paris FC ? Est-ce que vous sentez qu'il y a du changement [dans l'attitude et le jeu] ?

Oui, bah on se sent bien. On sent un groupe unit parce que malgré tout, depuis le premier match à Montpellier on a eu pas mal de blessées, de changements [coach, stade] et l'équipe continue de garder en qualité. On a une de nos cadres, Annaig Butel qui est blessée et malgré tout on arrive à gagner et à être structurées et solides derrières. Là on a Elisa [De Almeida] qui s'est blessée, donc j'espère qu'Annaig va pouvoir revenir rapidement. Et puis d'autres qui sont là, mais indisponibles, comme Théa Greboval ou encore Camille Catala. On a beaucoup de joueuses, qui sont importantes dans le groupe et qui ne sont pas sur le banc aujourd'hui. Voilà c'est un groupe unit et cette victoire, c'est une victoire de groupe avant tout parce que je pense que tout le monde participe [à cette qualification].

 

Pour le dernier carré il y a deux bonnes équipes (Grenoble et Lille) et une grosse équipe (OL), celle-là il vaut mieux la rencontrer en finale ou peu importe ?

Oui bah si on l'a rencontre en finale, il faudra la battre en finale, si c'est en demi, il faudra la battre en demi (rires). Mais dans tous les cas, évidement, Lyon est favori de cette compétition et à nous de les embêter mais ça c'est le tirage qui en décidera, si c'est au prochain match ou le dernier, mais avant il faudra se qualifier, on va faire dans l'ordre (sourire). Mais c'est évident que Lyon est la plus grosse équipe, qui jouera contre [qui], on le saura bientôt et s'il faut jouer Lyon, on jouera Lyon, on n'est pas [apeuré à ce sujet]. J'ai lu dans la presse que Lyon avait "gagné" la Coupe de France contre le PSG...

 

CDF - (Je la coupe) "En bonne voie" [de gagner la Coupe de France]...

Comment ? (je répète "En bonne voie") Oui c'est en bonne voie pour qu'elles la gagnent, il n'y a pas de soucis, on est au courant que Lyon est une très très grande équipe, mais on va essayer avec nos armes d’embêter toutes les équipes et même si on sait que c'est l'une des meilleures équipes du monde, au regard des joueuses qui composent cette équipe.

 

CDF - Est-ce que vous pensez qu'elles sont prenables finalement ?

Le foot c'est de l'incertitude, donc nous on peut élever notre niveau de jeu et puis elles, elles peuvent être dans un mauvais jour, et puis et puis... En Coupe de France il faut savoir faire douter les équipes adverses, mais on en est pas encore là. On va se concentrer déjà sur nous pour être capables d'élever notre niveau de jeu, que ça soit Lyon, Lille ou Grenoble d'ailleurs, je pense qu'on peut encore mieux faire, même si aujourd'hui c'était très difficile de pouvoir montrer du jeu. L'objectif de la coach c'est qu'on s'améliore.

 

CDF - Qu'avez-vous pensé de la première prestation de Rebecca Quinn, qui a fait bonne sensation sur son premier match avec vous ? C'est une équipe qui a l'air d'être faite pour elle.

Oui, en tout cas elle s'est très vite intégrée puisqu'elle est arrivée cette semaine. C'est une joueuse internationale, de haut niveau, avec un état d'esprit pro, elle arrive sur le terrain, elle sait déjà ce qu'il faut faire. Après elle va apprendre aussi avec nous, elle va progresser parce que je pense qu'aujourd'hui elle découvre un petit peu tout, mais elle a un très bon potentiel, elle est très heureuse je pense d'être en France et d'être chez nous. Ça se passe très bien, ça va amener une plus value à un groupe qui est déjà de grande qualité.

 

CDF - Devant vous sur le terrain, il y a Clara Matéo. Comment vous jugez sa progression depuis qu'elle joue à vos côtés ? On sent que sur cette saison, elle fait beaucoup d'efforts pour faire ses preuves, elle a pris une certaine confiance au fil des années au Paris FC.

C'est une joueuse qui a un énorme potentiel, qui est jeune et qui apprend à chaque match. Chaque match elle continue de progresser, je pense qu'elle peut encore mieux faire et elle le sait.

 

CDF - Athlétiquement, on sent qu'elle s'est vraiment renforcée.

Oui bien sûr, elle a un gros impact athlétique, elle travaille beaucoup sur le côté, maintenant il faut qu'elle soit encore plus décisive et c'est ce qu'elle améliorera, puisqu'elle a été appelée en A en début d'année, il faut qu'elle continue.

 

CDF - On connaît les six prochains adversaires des Bleues pour votre préparation en vue de la Coupe du Monde. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ? Est-ce que vous pensez que ça va bien vous préparer pour la Coupe du Monde ?

Je pense. Ça a été fait dans le sens où il fallait une adversité en face différente, pour qu'on puisse connaître les caractéristiques un peu de toutes les différents continents et équipes qu'on pourrait rencontrer. A la Coupe du Monde, l'équipe de France peut être confrontée à n'importe quel style de jeu et je pense qu'il faut tous les rencontrer. L'Allemagne et le Japon oui, vont être des gros tests, mais les autres équipes aussi parce qu'on a une marge de progression importante, même si on a battu les Etats-Unis. Je pense que dans l'utilisation du ballon, il faut qu'on progresse et ça va se structurer au fur et à mesure des mois je l'espère. En tout cas on travaille pour.

 

CDF - Est-ce que vous n'avez pas peur que les équipes en face ne jouent pas le jeu et fassent exprès de perdre, parce qu'on n'a pas senti les Etats-Unis dedans face à vous, lors de votre dernière rencontre au Havre ?

Oui enfin pour avoir vu leur tête et leur humeur à la fin du match, je ne suis pas sûre qu'elles étaient ravies de perdre. Et je pense que quand on est joueuse de haut niveau, que ça soit un match amical ou un match officiel, on a envie de tous les gagner. Connaissant l’état d’esprit des Etats-Unis, qui veulent tout gagner, tout t'écraser, je ne pense pas qu'elles fassent exprès de perdre. Après que ça soit une équipe [qui vient] dans un état d'esprit, et dans un rythme différent à la Coupe du Monde peut être, mais nous aussi, donc [on voudra réitérer ce succès].

Dounia MESLI