Depuis maintenant cinq saisons, le FC Metz fait « l’ascenseur », une situation peu recommandable où une équipe alterne les montées et les descentes de saison en saison. Pour la troisième fois en cinq ans, le club lorrain accède à l’élite avec pour ambition d’enfin pouvoir s’y installer, et casser cette spirale qui place le club lorrain dans cet inconfortable entre-deux.

 

La saison dernière en D2, aucune équipe n’a semblé en mesure de disputer la montée au FC Metz dans le groupe A, rapidement leader et qui a su se montrer constant dans ses performances. Même dans les matches les plus disputés, le FC Metz a souvent su prendre les points à l’inverse de ses adversaires directs qui en ont régulièrement laissés en route.

 

Un potentiel offensif à confirmer

Meilleure attaque de D2, Metz a pu notamment s’appuyer sur le duo Meryll Wenger – Valérie Sanderson, 18 buts chacune soit près de la moitié des buts inscrits par l’équipe (75) la saison dernière. Un potentiel offensif qui sera mis à l’épreuve à l'étage supérieur, d’autant plus que c’est ce qui avait fait défaut à Metz il y a deux ans, lors de la précédente montée. Il avait notamment fallu attendre l’arrivée de Melike Pekel pendant l’hiver, pour que le compteur-but messin puisse enfin décoller.

Un secteur offensif qui a d’ailleurs été renforcé cet été par le club. Marie-Laure Delie a notamment rejoint l'effectif, soit l’une des meilleures attaquantes françaises en activité et qui vient aussi à Metz pour se relancer à un an du Mondial en France.

Pour David Fanzel, le coach messin, l'arrivée de Marie-Laure Delie constitue un « un gros effort » fait par « le club » en faveur de l’équipe féminine. Expérimentée, l'attaquante tricolore arrive en Lorraine le même été qu’Amélie Delabre, l’ancienne stéphanoise de 17 ans qui a brillé ces derniers jours en Bretagne avec l’équipe de France U20.

 

Une défense solide comme point de départ

Metz va devoir se montrer efficace devant le but, mais la préparation a d’abord été axée sur les aspects défensifs. Comme le souligne David Fanzel, pour « avoir le ballon », il faut aussi « bien défendre », de manière à le « récupérer » dans de bonnes conditions. Une exigence qu’il rapproche d’une des leçons de la dernière montée avec une volonté de « jouer plus haut », et qui avait amener Metz à se faire régulièrement « piéger en contre ».

Même son de cloche du côté de Meryll Wenger, pour qui « bien défendre », c'est « la base » et une condition sine qua non pour se maintenir. Une nécessité qui va aussi avec l'objectif de pouvoir jouer « ensemble », aussi bien pour défendre que pour chercher le chemin des filets adverses, « trouver un juste milieu ».

Ce travail sur les aspects défensifs va également avec le constat que la « D1 a progressé » depuis le dernier passage de Metz dans l’élite, et donc la nécessité de « ne pas s’enflammer ». Un aller-retour qui a amené aussi le groupe a travaillé sur le plan athlétique, un aspect sur lequel David Fanzel estime que l’équipe a beaucoup progressé, avec l'aide de Bertrand Barbier, chargé du ''développement athlétique'' chez les garçons.

 

Savoir s'accrocher dans les moments compliqués

Une progression qui va avec une dimension psychologique. Pour Meryll Wenger, il faudra être vigilantes pour « ne jamais lâcher » dans les moments difficiles, en référence à ce qu'il s'était passé il y a deux ans face à l'enchaînement des défaites. Paradoxalement, repasser par la case D2 a peut-être fait du bien selon elle, à la fois du point de vu du jeu, « avoir la possession, marquer des buts » mais aussi pour montrer aux joueuses messines qu'elles ont « les capacités de jouer en D1 ». Une conviction qui, selon Meryll Wenger, a contribué à la remontée rapide du club grenat vers l'élite.

Des pas en avant que le coach messin englobent dans une démarche de professionnalisation, impliquant une plus grande attention de la part du staff et des joueuses concernant « l’entraînement invisible », autrement dit tous les aspects en dehors du terrain (récupération, sommeil, nutrition…) qui participent à l’optimisation des performances en match.

 

Un projet centré sur la jeunesse

Malgré ces évolutions, on retrouvera cette année les fondamentaux du projet messin, avec une équipe composée essentiellement de jeunes joueuses, issues ou non de la formation du club lorrain. Elles sont d’ailleurs sept à avoir été sélectionnées en équipe de France jeunes cet été aussi bien pour l’Euro U19 (3) en juillet ou la Coupe du Monde U20 (5) qui s'est terminée hier en Bretagne.

Une jeunesse « encadrée » par des joueuses plus expérimentées comme Simone Gomes Jatoba, Melissa Godart (même si elle est pour le moment blessée), ou la néo-messine Marie-Laure Delie. Meryll Wenger qui a réalisé une très bonne saison l’an dernier avec le FC Metz est également une joueuse sur laquelle David Fanzel compte pour incarner ce rôle de « leader » au sein de l’équipe.

Du haut de ses 23 ans, elle fait presque figure ''d'ancienne'' au sein de l’effectif lorrain. Un rôle qu'elle assume pleinement, estimant avoir « grandi », et bénéficier aujourd'hui d'une plus grande « confiance » et donc de responsabilité de la part des coachs.

 

Coup d'envoi différé pour la saison messine

Le nombre important de jeunes internationales a eu aussi pour conséquence de retarder le début de saison du FC Metz. Les joueuses lorraines devaient débuter ce week-end face à Bordeaux mais avec quatre joueuses présentes en Bretagne pour la Coupe du Monde U20, la demande de report des dirigeants messins a été accordée par la FFF. Un ''gain de temps'' qui permet de compenser partiellement une préparation impactée par les absences des Bleuettes, notamment sur le travail tactique.

Pour les Messines, la saison débutera donc le 8 septembre face à Fleury, une équipe promue l'an dernier et qui est parvenue à se maintenir dans l’élite à l'issue de la saison.

 

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Photo: FC Metz

Hichem Djemai