Elise Bussaglia, la milieu de 33 ans du Dijon FCO, s'apprête à vivre cet été en France sa troisième Coupe du monde avec l'équipe de France. Forte de ses 188 sélections en Bleues, elle fait bien sûr figure de cadre dans ce groupe qui compte aussi de jeunes joueuses talentueuses. En tant qu'ancienne, elle a connu l'époque de la Coupe du monde 2011 où l'équipe de France n'était pas du tout connue et médiatisée. Ce mardi en conférence de presse, elle a pu entre autres mesurer l'énorme évolution qui s'est produite en faveur des Bleues et du football féminin français.

 

Journaliste (L'équipe) : Bonjour Elise ! Je voulais savoir comment s'était passée la visite du président de la république ce matin ?

 

La visite s'est très bien passée ! On était heureuse de pouvoir échanger quelques mots avec le président de la république ! Il nous a souhaité bonne chance pour la compétition, il nous a demandé de rester souder, unies, et de ne pas trop se mettre la pression. En tout cas de convertir cette pression en quelque de chose de positif. Et nous les joueuses avons le même discours que le président. Donc tout va bien (sourire).

 

"Le sacre des hommes en 2018, c'est vrai qu'il est un peu loin !"

 

Journaliste (L'équipe) : Je voulais savoir à quel point le sacre mondial de l'équipe de France masculine l'an dernier vous inspire ? Est-ce que c'est quelque chose dont vous parlez entre vous ? Est-ce que ça vous donne plus d'envie, ou est-ce que ça vous met peut-être un petit peu de pression ?

Le sacre des hommes, c'est vrai qu'il est un peu loin ! C'était il y a un an. On en a parlé sur le moment mais depuis les choses ont pas mal évolué et nous, bien sûr, on a envie d'être championnes du monde aussi. Mais on sait que notre parcours sera certainement différent du leur. Nous on écrit notre histoire, on espère soulever la Coupe comme eux à la fin de la compétition. Mais ce n'est pas non plus quelque chose qui nous anime et dont on parle tous les jours. 

 

Journaliste (TF1) : Vous qui avez de l'expérience en équipe de France et du recul, qu'est-ce qui a manqué aux Bleues lors des précédentes éditions de la Coupe du monde ?

La question qui tue (rires) ! C'est une question difficile parce que si on avait les réponses bien évidemment on aurait changé les choses  après chaque compétition et on aurait déjà gagné. Ce sont des petites choses, des petits détails, et parfois il faut aussi un brin de réussite. Par exemple quand l'arbitre siffle une main dans la surface contre nous lors de notre quart de finale contre l'Allemagne en 2015 (1-1, 4 tab à 5, ndlr), ou d'autres choses comme ça...

Voilà ça n'a pas tourné en notre faveur. Peut-être que cet été ça tournera davantage de notre côté. Maintenant on a grandi, on a évolué en tant qu'équipe, un groupe s'est construit lors des derniers années, voire les derniers mois. On est prêtes, on a envie de commencer cette compétition avec beaucoup de détermination et on verra à la fin de la compétition si on a su se servir du passé ou pas !

 

Journaliste (Europe 1) : Elise, je voulais avoir votre avis sur une de vos coéquipières : Valérie Gauvin. Elle a retrouvé le chemin des filets contre la Chine lors du dernier match de préparation (2-1). Quelle est son importance au sein du jeu de l'équipe de France ? Comment vous entendez-vous avec elle ? Votre relation technique et même dans le vestiaire ?

Valérie, comme d'autres coéquipières, est quelqu'un avec qui je m'entends très bien. J'essaie aussi de la guider parce qu'elle fait partie des jeunes joueuses (23 ans, ndlr). C'est une joueuse atypique de par son profil. C'est un vrai point d'appui, on peut lui donner le ballon assez rapidement pour faire sortir tout le bloc, pour s'appuyer sur elle. Et dans la surface de réparation c'est une bonne finisseuse d'actions. Je suis très heureuse qu'elle aie marqué contre la Chine et j'espère qu'elle en mettra plein d'autres durant la Coupe du monde. 

 

"Quand j'ai fait ma première Coupe du monde en 2011, on étaient très peu médiatisées, très peu connues"

 

Journaliste (ES France) : On sait que vous avez tout juste terminé une longue préparation. Comment vous sentez-vous physiquement, et comment sentez-vous le groupe ? Est-ce que physiquement vous vous sentez "fraîches" ?

Oui ça va mieux ! La préparation a été longue et intense. On a beaucoup travaillé, on a puisé dans les organismes. Mais depuis quelques jours on remonte la pente et on est de plus en plus prêtes. Je pense qu'on arrivera au match contre la Corée du Sud le 7 juin à 100%. Cette dernière semaine, on a fait davantage de "l'affûtage" et le groupe va bien. Je pense que tout le groupe sera prêt vendredi pour démarrer la Coupe du monde. 

 

Journaliste (Info Sport+) : Elise, vous allez jouer votre troisième Coupe du monde cet été. Est-ce que vous pouvez nous parler de l'évolution depuis votre premier Coupe du monde en 2011 ? Y a t-il eu un changement de dimension selon vous ?

Oui ! Le changement de dimension est énorme ! Quand j'ai fait ma première Coupe du monde en 2011, on étaient très peu médiatisées, très peu connues. Et c'est vrai que cette Coupe du monde 2011 a fait évoluer pas mal de choses pour l'équipe de France. Aujourd'hui beaucoup plus de médias, de public, s'intéressent à nous. Vendredi on sera dans un Parc des Princes plein. Toutes ces petites choses montrent l'évolution du football féminin.

 

Journaliste : Vous disiez tout à l'heure que c'étaient des "petits détails" qui ont fait la différence en votre défaveur lors des deux dernières Coupe du monde. Est-ce que les changements de coaches successifs peuvent faire aussi la différence ? Depuis 2011, plusieurs coaches se sont succédés à la tête des Bleues (Bruno Bini, Philippe Bergeroo, Olivier Echouafni, et maintenant Corinne Diacre, ndlr). Et est-ce que vous sentez que Corinne Diacre a "posé sa patte" sur cette sélection française ?

Oui bien sûr ! Chaque individu est particulier, possède ses propres caractéristiques. Les coaches précédents avaient les leurs aussi. Corinne est arrivée avec ses qualités, beaucoup de rigueur, beaucoup d'envie, beaucoup d'exigence sur justement les détails du très haut niveau. Et elle a une profonde envie de gagner, d'emmener l'équipe avec elle. Je ne dis pas non plus que les coaches d'avant n'avaient pas envie de gagner (rires). On essaiera en tout cas d'être prêtes à remporter cette Coupe du monde et j'espère que ça marchera cette année. 

 

Journaliste (Radio France) : Pour rebondir sur la question de l'engouement des médias et du public sur l'équipe de France, est-ce que vous avez toujours l'impression que les gens ne vous connaissent pas encore assez ? Et si oui, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que les gens vous connaissent plus à travers cette Coupe du monde ?

Pour ma part, ils me connaissent déjà assez je pense (rires). J'aime bien avoir ma petite vie tranquille donc si on ne me reconnaît pas dans la rue c'est très bien comme ça ! C'est vrai qu'on fait un sport qui est le plus populaire dans le monde. Et on aimerait un peu plus de reconnaissance parfois mais en même temps, avec l'équipe de France on l'a, cette reconnaissance. Ca change beaucoup du quotidien avec nos clubs. Parfois on joue devant 200, 300 spectateurs. Avec les Bleues c'est beaucoup plus. C'est une chose qui a quand même pas mal évolué ces dernières années. Et c'est très bien !

 

Journaliste (L'équipe) : Elise, tu as évolué avec Charlotte Bilbault lors des deux derniers matches de préparation, devant la défense. Quelles sont ses spécificités par rapport à Amandine Henry ? Et est-ce que ton jeu varie en fonction de la partenaire avec qui tu joues ?

Pour la première question : Charlotte a des particularités, des caractéristiques assez proches d'Amandine, avec une puissance, une agressivité et un engagement physique très important. Elle a aussi une qualité très intéressante dans son jeu avec le ballon. Pour la seconde question : est-ce que je joue différemment selon Charlotte ou Amandine, disons que je m'adapte parce que ce sont deux joueuses qui ont aussi des différences. Avec Charlotte je vais un petit peu plus vers l'avant, je monte un petit peu plus. Mais je peux le faire aussi avec Amandine, ça dépend des situations et des matches. 

 

"Si Henry, Le Sommer, MBock ou Majri doivent déclarer forfait, on a un groupe de 23 joueuses"

 

Journaliste (RMC Sport) : Elise, on sait que les gardiennes de but ont un rôle crucial dans les résultats des matches de Coupe du monde. Est-ce que vous vous êtes déjà penchées sur les gardiennes que vous allez rencontrer durant la compétition ? Et quel est votre avis justement sur leur niveau ?

Pour ma part non, je ne me suis pas vraiment focalisée sur les gardiennes. Je me concentre plutôt sur nos performances à nous, mes performances individuelles aussi pour savoir ce que je peux apporter à l'équipe. On analysera ensuite en détail chaque adversaire qu'on va rencontrer. Concernant le niveau des gardiennes, c'est quelque chose dont on parle beaucoup dans le football féminin. Elles ont un poste très difficile et elles évoluent constamment. Je trouve qu'on a de la chance en France car on a de très bonnes gardiennes dans notre groupe. 

 

Journaliste : Elise on aura dans quelques instants Kadidiatou Diani face à nous. On sent qu'elle monte en puissance durant cette préparation et qu'elle commence aussi à être connue par le grand public. Est-ce que ses prestations vous étonne ?

Kadi, c'est une joueuse qui a énormément de talent et de qualités. On parle beaucoup de sa vitesse et de sa percussion, mais elle a aussi d'excellentes qualités techniques. Quand on a sa vitesse justement, ce n'est pas évident de slalomer balle au pied comme elle l'a fait contre la Chine pour marquer le second but. Il faut une certaine maîtrise du ballon. C'est une joueuse qui peut créer des différences comme ça mais qui peut aussi travailler pour le collectif. Donc c'est "tout bénéf" pour l'équipe de France.

 

Journaliste (L'équipe) : Quatre joueuses se sont blessées depuis le début de la préparation : Amel Majri, Eugénie Le Sommer, Amandine Henry et Griedge MBock. Lundi encore, les deux dernières nommées s'entraînaient à part. Est-ce que vous pensez qu'elles seront aptes pour vendredi ? Si au contraire elles devaient déclarer forfait, qu'est-ce que ça changerait pour l'équipe de France ?

Si elles doivent déclarer forfait, on a un groupe de 23 joueuses. Chacune s'est préparée depuis le début pour pouvoir jouer, postuler. Est-ce que les quatre blessées pourront jouer vendredi, ça je ne sais pas. Je suis pas médecin, ni kiné. C'est à eux qu'il faudrait poser la question !

 

Journaliste : On parlait juste à l'instant des adversaires, plus particulièrement des gardiennes. Votre premier adversaire sera la Corée du Sud. Qu'est-ce que savez de cette équipe ? Est-ce qu'elle peut potentiellement dès le premier match vous poser des problèmes ?

Oui cette équipe peut poser des problèmes. Elle aura aussi envie de bien démarrer sa compétition. On sait que c'est une équipe hargneuse, qui voudra se battre sur tous les ballons et qui voudra mettre en place son jeu avec ses qualités techniques. Après on va étudier un peu plus en détail leur jeu à la vidéo. Mais il faut aussi que l'on se concentre sur nous-mêmes parce que peut-être que notre principal adversaire durant ce premier match, ce sera nous-mêmes ! 

 

Journaliste (M6) : Pour revenir à la visite du président de la république, le président vous a dit "Vous allez gagner". C'est une pression supplémentaire ?

Non, il nous a surtout demandé de ne pas avoir peur, d'avoir plus envie que les adversaires de gagner cette Coupe. 

 

"A partir du moment où notre palmarès est vierge, je pense qu'on est plutôt outsiders"

 

Journaliste : Je voudrais savoir, vous étiez institutrice avant, en parallèle à votre carrière de joueuse. Pensez-vous à vos anciens élèves ? Gardez-vous contact avec eux ? S'ils étaient devant vous aujourd'hui, que leur diriez-vous sur votre expérience de la Coupe du monde, surtout aux jeunes filles qui auraient envie de marcher sur vos pas ?

Je n'ai pas eu de contacts récents avec les enfants que j'ai eus en classe. Mais par des intermédiaires, des professeurs avec qui j'étais en maternelle, j'ai déjà reçu des photos avec des petites filles qui portaient des maillots de foot, en me montrant qu'elles avaient envie de suivre mon exemple. C'est une fierté, ça fait plaisir de voir qu'elles ont envie de suivre le même parcours que moi.

Oui je retournerai enseigner probablement dans un peu plus d'un an maintenant. J'aurai envie de transmettre mon goût pour le sport mais aussi, bien évidemment, d'enseigner toutes les autres matières. J'essaierai d'être un exemple et si les enfants auront envie de parler de la Coupe du monde, je leur en parlerai bien sûr ! J'essaierai de leur dire qu'ils ont le droit de rêver, de faire ce qu'ils voudront dans leur vie, que ce soit footballeuse ou dentiste ou autre.

 

Journaliste (France 3 Hauts-de-France) : Ca fait deux ans que vous travaillez sous la direction de Corinne Diacre en équipe de France. Que pensez-vous d'elle sur le plan humain et professionnel ? Qu'a t-elle pu vous apporter à vous qui êtes une joueuse d'expérience ?

Corinne, c'est quelqu'un qui travaille beaucoup et sur ce point je suis comme elle. Donc c'est facile pour moi de m'entendre avec elle. C'est quelqu'un qui met le niveau d'exigence très haut, avec elle-même et avec nous. Ca c'est positif aussi pour moi parce que c'est comme ça qu'on progresse. Après ce n'est pas toujours facile d'être performante au quotidien.Mis d'essayer de l'être c'est déjà énorme et c'est ce qu'elle nous demande. Au fur et à mesure de ces deux ans avec nous, elle s'est ouverte à nous de plus en plus, dans la vie de groupe. On peut partager des moments de rigolade aussi. Je trouve que c'est important.

 

Journaliste (TF1) : Compte tenu des équipes présentes dans cette compétition comme l'Allemagne, les Etats-Unis, vous diriez que la France fait partie des favoris ou plutôt des outsiders ?

A partir du moment où notre palmarès est vierge, je pense qu'on est plutôt outsiders. Alors certes on évolue à la maison et on a une très bonne équipe mais on n'a rien au palmarès ! D'autres équipes que nous ont gagné des titres mondiaux et continentaux, et nous notre palmarès est vierge. 

 

Journaliste (L'équipe) : Elise, ce moment où vous allez entrer au Parc des Princes vendredi, est-ce que vous vous l'imaginez ?

Pas beaucoup ! Mais je m'attends surtout à un gros brouhaha, avec beaucoup de monde qui va mettre une grosse ambiance. Je pense que les premiers mètres sur la pelouse vont être intenses, chargés en émotion. Mais en même temps ils vont être riches et on va s'en servir pour prendre un maximum de forces pour le match. 

 

Journaliste (L'équipe) : Vous l'appréhendez ?

Non je ne l'appréhende pas, j'attends juste que le match commence !

 

Journaliste : Vous allez bénéficier d'une médiatisation importante pour cette Coupe du monde. Qu'attendez-vous comme suite pour l'après Coupe du monde ?

S'il y a de plus en plus de monde dans les stades pour le championnat de D1 française, ce sera bénéfique, pour les clubs et les joueuses. Maintenant je ne peux pas prédire ce qui se passera dans quelques mois, on verra.

 

Journaliste (AFP) : Elise, vous avez 188 sélections en Bleues, vous êtes un cadre de l'équipe. quelles sont vos relations avec les jeunes joueuses, que ce soit sur le terrain ou en dehors ?

Mes relations c'est de rigoler aussi avec elles, de ne pas être la "maman" qui les recadre toujours. De temps en temps je le fais bien sûr mais j'ai aussi des moments de partage avec elles. Je suis une joueuses comme elles et je n'ai pas envie d'avoir un rôle de "flic". J'échange beaucoup avec elles, je rigole beaucoup. Quand on parle de football j'essaie toujours de leur donner des conseils mais je n'ai pas attendu de faire partie des anciennes pour le faire. Ca fait partie de ma nature. Après avec l'âge c'est vrai que je fais plus attention, si je vois qu'une fille est un peu plus stressée avant un match ou les entraînements avant le match, j'essaie de leur parler pour les rassurer, les mettre en confiance et leur donner une énergie positive. 

 

Journaliste : Vendredi soir vous allez jouer dans un Parc des Princes plein à craquer. Mais ne regrettez-vous pas de ne pas pouvoir jouer dans ce stade mythique pour le foot français qu'est le Stade de France ?

Non je ne regrette pas. Pour avoir assisté à des matches au Parc des Princes ou au Stade de France, je trouve que l'ambiance du Parc est exceptionnelle et c'est un peu plus confiné, plus intimiste. Moi ça me va très bien.

 

Journaliste (L'équipe) : Tu as connu de nombreuses préparation ante Coupe du monde avec l'équipe de France, dont celle-ci. Est-ce que tu penses avoir vécu durant cette préparation actuelle des moments-clé ? Des moments tu as senti que le groupe s'est vraiment forgé ?

D'abord il y a eu le stage en Bretagne durant la deuxième semaine de mai. On a pu un peu "coupé", on n'a pas fait que du foot et quand on en faisait, on faisait des choses assez ludiques. Et en dehors du foot, ce qu'on a fait, ce qu'on a vécu avec les joueuses mais aussi le staff, ça a soudé encore plus le groupe et ça nous a permis d'échanger encore davantage. En plus on était en comité restreint donc ça nous permettait de se rapprocher davantage de certaines filles avec qui on avait peut-être moins l'habitude de parler. 

Après, il y a eu le début de la préparation physique qui a été très intense. Quand on souffre dans ce genre d'efforts, c'est important d'être solidaires et de s'entraider. Ca aussi ça forge un groupe. Et enfin l'arrivée des joueuses de l'Olympique lyonnaise (après leur sacre finale en Ligue des champions, ndlr). C'était la dernière étape. On était contentes de les retrouver, de les féliciter de leur titre. Et surtout contentes de les récupérer pour travailler ensemble et unifier complètement le groupe pour commencer cette compétition.  

 

Journaliste : Est-ce que vous avez déjà discuté au sujet des primes de Coupe du monde et est-ce que vous pensez qu'elles devraient être indexées sur celles des hommes ?

Non, pour l'instant on est focalisées sur ce qui se passera pour nous lors des prochains matches. On verra le sujet des primes à l'issue de la compétition, en fonction de ce qu'il se sera passé.

 

***Image en une : Nicolas Lacambre

Arnaud Le Quéré