Du haut de ses 190 sélections en équipe de France, Elise Bussaglia est une habituée des matches à enjeux, notamment lors de sa participation à la Coupe du Monde 2011. Avant France/Nigeria, la Sedannaise a répondu aux multiples questions des journalistes sur le terrain et l'en dehors également.

 

 

Sentiment sur les deux premiers matches

Ce qui a fonctionné déjà c'est qu'on est prit les 6 points, avec deux victoires. Maintenant on est qualifié, donc l'objectif est atteint. Dans le jeu on peut toujours s'améliorer, on a eu un petit peu moins de possession face à la Norvège [que face à la Corée du Sud]. C'est vrai qu'on peut améliorer un petit peu ça pour gérer un petit peu plus nos matches. Il faudra travailler cela, et on a ce troisième match pour continuer à progresser.

 

Le match contre la Norvège a été plus difficile. Est-ce que vous vous attendez à plus d'adversité ?

De l'adversité on en aura, c'est une Coupe du Monde, selon l'équipe en face c'est des styles différents. On a eu deux équipes différentes et deux scénarios différents, ce qui est positif c'est qu'on a gagné nos deux premiers matches.

 

Comment vous abordez ce France/Nigeria ?

C'est pas moi qui choisis si je joue ou pas, c'est bien de pouvoir garder le rythme et de rester en jambe, mais c'est bien aussi que les filles tournent. Je sais que si je ne démarre pas ou si je ne joue pas, je travaillerai à l'entraînement pour garder le rythme.

 

Vous êtes la plus capée, comment se propage la popularité, l'engouement , les biens faits de cette Coupe du Monde selon vous ?

On ressent l'engouement et la popularité, dans le rectangle vert, mais entre nous on est dans notre bulle et on se focalise sur le groupe. On se rend compte de l'engouement dans le rectangle vert. 

 

Duo avec Amandine Henry, et les qualités de la capitaine ?

L'avantage de ce duo c'est qu'on se connait depuis très longtemps maintenant. Je connais les qualités d'Amandine, après j'essaye d'équilibrer mon jeu par rapport au sien et d'apporter à l’équipe. C'est une joueuse extra qui apporte énormément a l’équipe et on compte sur elle, comme on compte sur les autres.

 

Une Coupe du Monde à la maison c'est spécial pour vous. Avez-vous un rôle particulier en tant que doyenne ?

Ce qui est spécial pour moi c'est que c'est en France, et ça c'est unique. On fait face à plus de médiatisation et d'engouement populaire, c'est vraiment plaisant et pour moi personnellement je suis heureuse de jouer dans des stades plein, c'est ce qui fait la beauté du football

 

Sur le fait de jouer ce match en Bretagne pour Eugénie Le Sommer

Oui Eugénie je parle beaucoup avec elle parce que je suis sa collègue de chambre, mais c'est pas la première fois qu'on joue en Bretagne. Mais elles sont ravies d'être là [avec Griedge] et nous aussi parce que le peuple breton a souvent répondu présent.

 

Jouer les meilleures équipes pour aller au bout

Je ne veux pas être dans le calcul, on a un troisième match [contre le Nigeria, lundi] et j'espère qu'on va le gagner. Mis à part gagner et penser à la victoire, il n'y a rien à calculer.

 

Au sujet de son but en 2011 contre l'Angleterre (pour jouer les penaltys), et qui qualifie les Bleues en demi-finales face aux Etats-Unis

C'est un moment important dans le foot féminin, mais c'est pas ce but en soi c'est la compétition qu'on avait fait ensemble, c'est lors de cette compétition qu'on a mis un petit peu plus l'équipe en valeur. Malheureusement on a fini 4e. 

 

Est-ce que vous regardez les autres matches de la compétition ? Et est-ce qu'il y a une équipe en particulier qui vous a surprise ?

Pour suivre des matches dans la totalité non, peut être à 21h mais en tout cas j'ai regardé pas mal de bout de match et il y'a pas mal de belles choses, les grosses équipes je les connais, mais l'Italie m'a surpris, on ne les attendait peut être pas à ce niveau.

 

Sur la suite après la Coupe du Monde

Pour l'instant j'en attends rien, je suis vraiment au moment présent, je vis vraiment au jour le jour, si y'a plus de monde pour la D1, c'est bien mais je n'y pense pas trop.

 

Ce quart de finale, on a un peu peur (face aux Etats-Unis, ndlr) vous aussi ? 

Moi je le vois pas encore venir, et si vous avez peur essayer de vous détendre (rires).

 

Au sujet du Nigeria 

Avant la phase de groupe on savait qu'on allait les rencontrer, mais j'étais plutôt contente de les jouer en 3e. Il faudra mettre en place notre jeu et faire attention au contre attaque, il faudra être vigilantes là dessus et terminer bien nos actions pour éviter leurs buts, et bien cadenasser leurs attaquantes.

 

Son avis sur Maeva Clémaron (qui passera juste après elle en conférence)

Elle a des qualités assez proches des miennes, avec cette envie de faire jouer l'équipe, de travailler défensivement, d'être là pour la récupération du ballon, elle ne lâche rien, elle est forte aussi dans les duels. Elle apporte de la joie de vivre, et elle parle beaucoup (sourire), c'est quelqu'un de très intéressant [humainement et footballistiquement].

 

On vous a senti moins en jambe face à la Norvège, comment vous vous sentez ?

Je me sens bien, je ne me sens pas forcément moins en jambe, j'ai essayé de faire mon travail pour l’équipe, et je me sens bien.

 

Sur votre système de jeu, est-ce que vous essayez parfois de vous adapter au fil du match entre vous les joueuses ?

Bien sûr qu'il y a des petits ajustements qui se font par rapport aux adversaires, il peut y avoir des changements soit de joueuses, soit de dynamique dans l'équipe mais en tout cas on essaye toujours de répondre aux attentes de la coach, et puis de faire de notre mieux sur le terrain. Par rapport à l'adversaire il y a des petits ajustements parfois bien évidemment, on prend l'adversaire en compte.

 

Photo : Manu Cahu

Dounia MESLI