La vie d'une footballeuse n'est pas toujours rose, passées les paillettes des ténors, la plupart des joueuses ne se battent pas que contre elles-mêmes mais doivent aussi rester forte malgré les aléas du football. Félicité Hamidouche, une ancienne parisienne, native de Pontoise a posé ses valises dans plusieurs clubs, jusqu'à Bordeaux depuis cette saison. Une joueuse expérimentée, qui est un atout de taille pour le club promu. On a voulu échanger avec elle à quelques semaines de la fin de cette saison 2016/2017, dans la course au maintien.
 
 
Coeurs de Foot - Alors avant de parler de ton parcours qui est plutôt riche en mouvements (d'un club à l'autre), je voulais avoir ton ressenti sur cette saison de Bordeaux à quelques semaines du finish ? Il reste quatre matchs encore à jouer pour le club girondin.
Félicité Hamidouche - Ce fut un plaisir de rejouer en D1 après toutes ses péripéties sur un plan personnel. Mon ressenti sur le plan sportif est un goût d'inachevé, accompagné d'une déception car nous aurions pu mieux faire sur certaines rencontres.
Il y'a quand même de bons points de satisfaction avec une bonne évolution de l'équipe durant cette année. Mais le manque d'expérience nous a fait défaut à certains moments.
Il nous reste 4 matchs, on fera le maximum pour arracher le plus de points possible mais bon nous n'avons plus notre destin entre nos mains. Tout est possible dans le football, donc on verra ce que l'avenir nous réservera.
 
Coeurs de Foot - Vous avez vécu beaucoup d'émotions depuis le début de saison quand même ?
F.H. - Ce fut une joie immense de rejouer en D1, pour moi. De faire une saison pleine et surtout d'être dans un club de renommé tel que les Girondins de Bordeaux, qui est un club très bien structuré et avec un directeur sportif qui a connu le haut niveau. De plus nous avons un staff et deux dirigeantes très humaines, à l'écoute et qui nous mettent à chaque fois dans les meilleures conditions.
Je penses que ma meilleure émotion a été lors de la rencontre face à Juvisy ou nous avions pu arracher le nul chez elles. Ma frustration, non plutôt mes frustrations, ont débuté depuis le match de Guingamp ou l'ont a pas su gagner de matchs clés. Par moment les états d'âme de chacune ont pris le dessus sur le collectif et je pense que cela n'a pas été bénéfique pour l'équipe.
 
 
 "on m'avait bien dit qu'on aller passer l'année à défendre"
 
 
Coeurs de Foot - Toi tu as rejoins le club cette saison en juillet dernier. On avait interrogé le coach et Chloé Billaud lors de la préparation et ils disaient que l'état d'esprit sera la base de votre équipe promue, avec une exigence constante d'amélioration de votre niveau de jeu ? Comment tu l'appréhendais cette saison pour toi ?
F.H. - Avant de signer aux Girondins, on m'avait bien dit qu'on aller passer l'année à défendre donc je m'y été préparée.
 
 
 
 
Coeurs de Foot - Avec le recul, qu'est-ce qu'il vous a manqué durant la phase aller jusqu'à aujourd'hui avec Bordeaux ?
F.H. - Je pense qu'effectivement nous pouvons défendre pendant tout un match, mais nous ne sommes pas a l'abris d'une erreur individuelle [qui va causer le but adverse]. Mais il y a surtout de la frustration, par rapport au fait que nous n'arrivons pas a être efficace dans la zone de finition. Parce qu'il devient difficile de gagner un match, quand on arrive pas à mettre un but, ou même un but de plus que l'adversaire. C'est quelque chose qu'on travaille constamment, mais qu'il devient difficile à mettre en place dans des situations réelles...
 
Coeurs de Foot - De tous vos matchs allers, voir retour, lequel a été le plus intense selon toi ?
F.H. - Bien évidement le match le plus intense était contre Lyon. Chez elles tout est bien rodé, ça va vite et techniquement c'est propre. C'est la meilleure équipe d'Europe.
 
Coeurs de Foot - Si on doit retenir un club par lequel tu es passée, c'est sans conteste le PSG, mais on sait qu'il n'y avait pas la même ampleur pour les féminines. Y'avait quand même une certaine fierté de jouer pour ce club à ce moment là pour toi ?
F.H. - Venant de la région Parisienne, tout Parisien rêverait un jour de jouer au PSG. Je pourrais dire plus tard "J'y ai joué".
 
Coeurs de Foot - Qu'est-ce que tu penses de l'évolution du PSG aujourd'hui, qui joue à nouveau une place en finale de Ligue des Championnes ce samedi ?
F.H. - C'est une bonne chose pour le football féminin d'avoir toujours une équipe Française dans le dernier carré d'une compétition prestigieuse.
 
Coeurs de Foot - Toi tu as évolué avec de très grandes joueuses aujourd'hui, quand tu étais en sélections jeunes, pour ne citer que Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Kenza Dali et bien d'autres. Comment est-ce que ça se passe à ce moment là, quand on est jeune, et surtout quand il n'y a pas le même attrait autour du football féminin, pour choisir d'aller plus loin dans sa carrière ou de se concentrer sur d'autres projets ?
F.H. - Effectivement j'ai joué avec de très grandes joueuses, qui sont aujourd'hui internationales.
Pour ma part j'ai toujours allié mes études au sport et aujourd'hui j'en suis satisfaite. J'ai acquis beaucoup de compétences dans les Ressources Humaines et la Communication.
 
Coeurs de Foot - Tu participes à l'Euro U19 en 2008 et 2009, ce sont des moments qui doivent être intenses chez une jeune joueuse ? Qu'est-ce que tu en gardes aujourd'hui ?
F.H. - J'en garde de très bon souvenir (Championnat d'Europe). Représenter son pays est un plaisir intense et c'est une grande fierté d'avoir eu la chance de porter ce maillot [Bleu] que toute joueuse française aurait voulu au moins porter une fois dans sa vie. 
Ce genre d'opportunité tu n'en a pas 15000 dans ta carrière. Ce sont ses souvenirs qui m'ont appris à profiter de chaque instant.
 
Coeurs de Foot - Aujourd'hui tu es un élément clé de Bordeaux, on peut le dire, tu as même été capitaine, donc ce qui prouve que tu as une grande expérience et que tu es plus à même de gérer lors des matchs, même si on sait que pour un promu ça reste compliqué. C'est une position que tu essayes d'assumer ou en tant que "nouvelle" tu es plus à l'écoute que donner des indications ?
F.H. - Oui je le suis toujours [capitaine], j'essaie de partager mon expérience en écoutant les autres, mais aussi en donnant des indications, quand il le faut, pour ne pas égratigner l'égo ou la susceptibilité de certaines.
Je pars du principe que l'on a toutes à apprendre de chacune et tout conseil ou avis est bon à prendre, tant que cela reste dans l'objectivité et pour le bien commun.
 
Coeurs de Foot - Le résultat de ce samedi entre Saint-Etienne et Metz vous allez probablement l'attendre avec impatience ? Parce que même si ça peut être compliqué, mathématiquement les trois dernières équipes du classement en gros, se battent encore pour le maintien ?
F.H. - Oui nous n'avons pas notre destin entre nos mains. Tout dépendra du résultat de ce week-end, pour savoir s'il nous reste encore un brin d'espoir ou pas..
 
Coeurs de Foot - Le match de ce mercredi pour vous contre Lyon ça sera votre avant dernier match à domicile avant de recevoir Juvisy également, vous comptez faire mieux qu'à l'aller devant votre public ? (8-0 contre Lyon et 0-0 face à Juvisy)
F.H. - Je ne participerai pas à ce match contre Lyon parce que je suis blessée depuis le match d'Albi. 
Oui chaque match est un éternel recommencement et bien évidement quelque soit l'adversaire, on joue chaque week-end [depuis janvier] en essayant de faire mieux qu'à l'aller.
 
Coeurs de Foot - Je ne sais pas si tu y as déjà réfléchi mais tu restes à Bordeaux la saison suivante ou tu ne sais pas encore ?
F.H. - Je ne sais pas encore, j'attend de rencontrer la direction du club pour me décider .
 
 
Coeurs de Foot - Dernière question, j'ai vu que t'étais une grande passionnée de musique aussi ? Qu'est-ce que tu fais exactement à ce sujet ?
F.H. - Oui j'aime beaucoup la musique et tout ce qui est du domaine artistique. Je joue du piano lorsque j'en ai la possibilité. Je ne passe pas la journée sans écouter de la musique et selon mon humeur mon répertoire change. J'écoute de tout et je terminerai par cette phrase d'un artiste produit par le Label de ROHFF Foolek Empire qui se nomme Alain De L'ombre  (A2L) : " ils veulent nous freiner, nous boycotter, mais nous on tombe pas... ". Comprendra qui voudra comprendre (ndlr).
Dounia MESLI