Ce samedi se sont joués deux derbys dans deux villes différentes d’Europe. L’un est français, celui de la ville de Paris, l’autre est portugais, celui de Lisbonne. Le Paris SG recevait le Paris FC dans son antre à Jean Bouin. Le SL Benfica affrontait quant à lui le Sporting CP au Stade de la Luz pour la première fois de l'histoire des féminines. Est-ce seulement une histoire de prestige des clubs ?

 

Il s’agissait du premier derby de l’histoire de la capitale portugaise, entre le SL Benfica et le Sporting CP. Benfica, qui vient à peine de lancer sa section féminine, n’a pas lésiné sur la communication autour de ce derby. Et il a attiré plus de 12.000 spectateurs, alors que le derby parisien n’a attiré qu’environ 2.500 fans ! Mais comment expliquer cela ? Nous avons essayé de comprendre.

 

Pour notre analyse, nous nous sommes basés sur la communication des deux équipes l'une par rapport à l'autre, puisque c'est sans aucun doute, l'un des nerfs de la guerre, au-delà du nom. Si nous prenons les deux comptes Twitter des clubs qui recevaient, le PSG d'un côté et le SL Benfica de l'autre, beaucoup de choses s'expliquent. Des vidéos promotionnelles, des affiches, un mélange avec l'équipe masculine, autant d'éléments qui justifient probablement la grande affluence du derby portugais, au contraire de celui opposant les deux équipes parisiennes.

 

 

Des deux côtés, la promotion du derby a commencé en grande pompe trois jours avant la rencontre fatidique, le 16 octobre précisément. Le PSG a misé sur une vidéo d'après victoire en Ligue des Championnes signée de la capitaine du jour, Aminata Diallo, qui a invité les fans à venir nombreux pour les encourager. De son côté, le SL Benfica a fait les choses en grand, avec une vidéo mettant en scène les filles et les garçons jouant pour un même club, unis, sans distinction d'importance de section féminine ou masculine, sans oublier une affiche du match 30 minutes tout juste après !

 

Le jour suivant, le 17 octobre, nous avons eu le droit a une magnifique affiche du Paris Saint-Germain. Et côté lisboète, une nouvelle affiche pour le SL Benfica ainsi qu'une vidéo promotionnelle des deux clubs rivaux de Lisbonne, se serrant une main franche à la fin pour montrer l'importance du match et le côté presque "fraternel" de la rencontre !

 

 

Le jour J, toujours sur Twitter, on peut lire un article pour annoncer le derby historique entre les deux clubs portugais à 10h30 du matin. Idem pour le PSG avec un lien vers la billetterie, sans oublier une vidéo avec Eve Perisset, puis une annonce d'une séance de dédicace en avant-match au Mégastore de Jean Bouin avec Annahita Zamanian, Ashley Lawrence, Lina Boussaha et Sandy Baltimore ! En d'autres termes, le PSG a sûrement fait son maximum pour vendre ce derby. Ou fallait-il en faire plus ? Mais quoi faire de plus ?

 

Si l’ambiance était tout de même bien présente à Jean Bouin, grâce au Collectif Ultras Paris, cela manquait de public et les joueuses du Paris FC quant à elles, n’ont toujours pas la chance de pouvoir compter sur un KOP aussi fervent et nombreux derrière elles, même sous leur ancien nom, Juvisy FC. Mais là encore c'est un autre problème.

 

En conclusion, force est de constater que les clubs portugais sont très loin devant concernant leur communication et la mise en avant de leur équipe féminine, avec même l’aide de leur section masculine pour créer une véritable effervescence autour de ce derby. Bien évidemment l'histoire de ces clubs n'est pas la même, mais cela ne présage en rien la réussite de la section féminine ou non. Il appartient aux clubs de rendre leur équipe féminine la plus attractive possible. Et si rien n’est fait rapidement par les clubs français et les instances françaises, il n’y aura certainement jamais aucune retombées "économiques" pour le football féminin en France.

Dounia MESLI