A la veille du match contre Barcelone, Wendie Renard a donné son sentiment sur cette finale qui s'attend relevée face au FC Barcelone.

 

 

Wendie Renard - Non c'est aussi très important pour nous parce qu'on continue à écrire l'histoire comme l'a dit Dzsenifer Marozsan. Et même pour le club, pour tous ceux qui y travaillent au quotidien, c'est vraiment important de défendre nos titres demain et de le faire comme on le fait à chaque fois.

 

L'OL, l'équipe à battre en Europe ?

W.R. - Oui forcément je pense que nous sommes aujourd'hui l'équipe à battre. Et je le dis à chaque fois, on gagne des trophées parce qu'on s'en donne les moyens. Mais pour moi la finale de demain face à Barcelone, ce sera du 50/50 même si nous sommes tenants du titre. Quand on commence un match il n'y a pas de favori. Je pense que les Barcelonaises auront à coeur de nous battre. Mais nous aurons aussi à coeur de garder notre trophée. On va donc devoir se battre, mettre les ingrédients nécessaires pour conserver notre bien. 

 

Pensez-vous qu'à travers cette campagne européenne victorieuse l'équipe a progressé mentalement ? En demi-finales ça a été compliqué face à Chelsea (2-1, 1-1) ?


Wendie Renard : Oui j'ai ce sentiment-là. Face à Chelsea on a démontré qu'on était capables de défendre, d'être costauds, d'être ensemble. C'est une de nos palettes que l'on voit le moins mais nous sommes capables, quand c'est difficile, de profiter des espaces qu'il y a derrière l'équipe adverse. On est capables de s'adapter à n'importe quelle situation dans le match, on peut rester soudées pendant 90 minutes, on peut gérer nos temps forts et nos temps faibles. Et dans nos temps faibles on a progressé, on sait faire le dos rond et tout le monde travaille pour sa coéquipière à côté. Ça c'est important.

 

Vous avez joué plus de finales. Est-ce que c'est un élément ?

Renard : Oui forcément ça change ! C'est sûr qu'en terme d'expérience on a un avantage sur Barcelone. Mais une finale, ça se joue sur le rectangle vert. On peut avoir gagné tous les titres auparavant,non ne va pas entrer sur le terrain en se disant que ça va aller tout seul. Il faudra faire les efforts, mettre les ingrédients et ce sera du 50/50, surtout parce que c'est une finale. Tout le monde aura faim et voudra remporter le trophée. Il faut respecter cette équipe et la meilleure manière de la respecter c'est de jouer son jeu et de démarrer ce match à 300%.

 

Soutien des Bleues de Clairefontaine ?

Wendie - Oui j'ai parlé avec quelques unes hier, c'est marrant parce qu'elles sont vraiment entrain de cravacher. C'est un peu bizarre, c'est vrai, parce qu'on n'a pas encore finit notre saison et on voit les copines entrain de travailler et cravacher. Nous on travaille, mais c'est une autre préparation, mais en tout cas, on a hâte de bien finir en club et chaque chose en son temps, on aura le temps de les retrouver, mais oui j'en ai eu quelques unes au téléphone.

 

Demain il y aura un record pour toi puisque tu vas jouer ton 82e match européen. Qu'est-ce qu'elle représente pour toi cette finale ?

Wendie - Honnêtement déjà le fait d'égaler Camille [Abily], c'est une grande dame du football mondial, tout ce qu'elle a pu faire déjà c'est extraordinaire. Après moi je me dis tout simplement que je suis fière du parcours que j'ai effectué et que la petite antillaise elle a fait du chemin. Après j'espère tout simplement que le 82e sera beau. Il y aura beaucoup d'émotion, parce que Maro [Marozsan] est à la maison, c'est l'anniversaire d'Eugénie [Le Sommer], donc il faut que la fête soit belle, et pour ça on a 90 minutes, voir plus à donner et après moi j'aurai le temps de savourer, mais je vais savourer que s'il y a victoire au bout, sinon ça sert à rien.

 

Comment considérez-vous le foot espagnol et l'équipe nationale à quelques jours de la Coupe du Monde ?

Wendie Renard - C'est un championnat qui se développe d'année en année, avec des joueuses qui progresses. Après techniquement ça reste vraiment du top niveau. A l'image de cette équipe de Barcelone. Je pense que d'année en année, les choses vont changer, vont continuer à progresser, comme notre championnat se développe également en France. Mais après ça reste ds très grandes joueuses et aujourd'hui pratiquement mettent des moyens pour pouvoir permettre aux filles d'être dans de bonnes conditions pour travailler au quotidien et ça je pense que c'est le plus important. S'il n'y a pas de moyens [mis sur le football féminin], malheureusement on ne peut pas devenir des joueuses de haut niveau et je pense qu'il y a beaucoup d'équipe et de clubs en Espagne, qui l'ont compris et qui le font de plus en plus.

 

A quel point Ada Hegerberg est importante au sein de votre équipe ?

Wendie - Dos au but c'est vrai que c'est une joueuse qui nous apporte beaucoup. Surtout lorsqu'on est dans des situations un peu difficiles, elle arrive à nous trouver des fautes pour permettre au bloc de pouvoir remonter et techniquement c'est une joueuse qui combine très bien. Tout le monde est important, même celles qui sont sur le banc et Ada encore plus parce que c'est un élément essentiel de notre équipe.

 

Sur l'état physique

Wendie - Comme le coach l'a dit, au début on a plutôt récupéré parce que forcément la fin de saison, c'est là où il faut aller chercher les titres et forcément l'organisme commence à tirer donc c'était important de bien récupérer au début, puis après on s'est remises au boulot, à travailler, sérieusement, avec beaucoup d'application. Et puis comme le coach l'a dit aussi, on a récupéré des joueuses qui avaient aussi quelques pépins, donc c'est important. Là on a un groupe au complet, donc ça permet d'être ensemble pour attaquer ce dernier match de la saison.

 

Barcelone n'a pas encaissé de but en Ligue des championnes depuis septembre et les 1/16e de finale. Est-ce que ça vous inquiète ? Est-ce que vous avez insisté sur cet aspect-là ?

Renard : Pour nous c'est un challenge supplémentaire. Dès les premières minutes il faudra démarrer le match très fort. Et essayer de mettre au fond la première occasion. A chacun de nos matches on a l'objectif de marquer et gagner. Mais là il va falloir être encore plus conquérantes, car il y a un titre à aller chercher. C'est important pour continuer à écrire l'histoire. 


Pedros : Non ça nous motive au contraire. Tant mieux ! Ce sera à nous de trouver les failles, d'être hyper efficaces. On sait que Barcelone a énormément de qualités, offensives et défensives. Mais on va tout faire pour marquer demain et remporter cette finale. 

 

Vous avez l'habitude de jouer les finales ces dernières années et de les remporter. Est-ce que dans votre préparation vous avez insisté sur le risque d'un relâchement ? Ou pensez-vous que vos joueuses vont faire le nécessaire naturellement, d'elles-mêmes, pour éviter ce risque ?


R.P. - S'il y avait eu un risque de relâchement, je pense que je leur en aurais parlé. Mais je n'ai pas du tout ce sentiment là aujourd'hui. Depuis dix jours on est concentrés sur cette finale de Ligue des championnes. On bosse bien. Les filles sont très concentrées, très appliquées. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir un quelconque relâchement.

 

Vous avez beaucoup insisté sur les séances vidéo pour cette finale. Quels sont les atouts et les faiblesses de cette équipe de Barcelone, qui jouera sans la Française Kheira Hamraoui ?


R.P. - On a très logiquement travaillé sur de la vidéo pour analyser Barcelone, pour montrer au groupe les points forts et les points faibles de cette équipe. Après je ne reviendrai pas sur les détails qu'on a vus mais c'est une équipe qui est dans la possession du ballon, très technique. Aujourd'hui elles ont un atout majeur qui est suspendu pour la finale : Kheira Hamraoui, qui leur fait beaucoup de bien depuis le début de saison. Mais ils ont d'autres joueuses qui peuvent palier cette absence. 
C'est une équipe que nous avons rencontré la saison passée (en quarts de finale de Ligue des championnes, 2-1 et 1-0 pour Lyon, ndlr), qui n'a pas beaucoup changé, qui garde la même philosophie, qui a en plus de son beau collectif quelques talents individuels. Donc ce sera à nous de faire en sorte que ces talents ne s'expriment pas. Mais on n'a pas non plus exagéré sur les séances vidéo. On a montré l'essentiel aux joueuses et on s'est surtout préoccupés de nous. 

 

Sur l'importance d'Ada Hegerberg au sein de l'effectif

Pedros - Ada comme tu disais tout à l'heure à un poste particulier, c'est à dire qu'elle a la responsabilité de terminer nos actions et de marquer des buts. Maintenant Ada s'inscrit dans un collectif et elle le sait, et elle pourra jamais gagner le match à elle toute seule, elle a besoin des autres, elle a besoin de ses coéquipières pour être encore meilleure. C'est ce qu'on essaye de lui apporter, c'est ce que l'équipe essaye de lui apporter, on connait très bien ses qualités et aujourd'hui on essaye d'en bénéficier un maximum. Donc effectivement Ada c'est notre buteuse mais on ne doit pas non plus oublier tout ce qui se passe autour d'elle, pour justement qu'elle arrive à ce stade de compétitivité et pour aller marquer autant de buts. Elle s'inscrit vraiment dans notre collectif, et ça c'est très important.

 

Votre dernier match était face à Lille, ça remonte à la semaine dernière. Est-ce que ce délai est important dans la préparation, car on sait que les Barcelonaises ont joué elles le 5 mai, ces trois jours peuvent-ils peser dans cette rencontre ?

Pedros - Je ne sais pas. En tout cas pour nous ces 10 jours nous ont fait le plus grand bien. Parce qu'on a eu avant le match de Coupe, un match de championnat trois jours avant, puis on a eu une fin de mois d'avril assez chargée, donc ces 10 jours étaient très importants pour déjà savourer notre deuxième titre, récupérer et puis repartir au travail tranquillement. Ça nous permis aussi dans ces 10 jours de récupérer des joueuses qui étaient un peu blessées, ça aussi c'était très important. C'était juste pour nous le temps qu'il fallait parce qu'après ça devient un petit peu trop long, donc 10 jours c'était parfait.

 

Sur la suprématie de l'OL

Pedros : Par le travail ! C'est une équipe qui travaille beaucoup depuis de nombreuses années, qui se remet en question à chaque match, qui ne fait jamais preuve de suffisance vis à vis de son adversaire, qui le respecte toujours, et qui exploite au maximum ses qualités. On a beau avoir de très grandes joueuses de football, ça ne suffit pas. Il y a dans cette équipe un état d'esprit, une envie collective de la part des joueuses et du club d'aller chercher le meilleur, c'est-à-dire les trophées. Et comme on dit, l'appétit vient en mangeant. On gagne des titres, on a encore l'envie d'en gagner, encore et encore. C'est ça qui nous fait avancer : gagner des titres. 

 

Coach, est-ce que vous avez remarqué que les regards ont changé sur Ada Hegerberg ? Est-ce que le marquage est encore plus serré sur elle qu'avant ?


Pedros : Non. Ada, malgré son Ballon d'or obtenu l'année dernière, est resté une joueuse de très haut niveau. Et ce n'est pas depuis son Ballon d'or que les adversaires se sont rendus compte qu'il fallait resserrer le marquage. Elle évolue à un poste difficile. Quand on joue attaquante de pointe, les matches sont souvent compliqués, devant des adversaires affûtés, physiques, qui essaient de la déstabiliser. C'est pas un poste facile mais elle arrive toujours à créer le maximum pour l'équipe. Et ça c'est le plus important. Donc non le regard des adversaires sur Ada n'a pas changé. 


 

Comment préparez-vous cette finale ? Est-ce que les coups de pied arrêté seront l'enjeu du match ?

Pedros - Une finale se joue sur des détails, et les coups de pied arrêté ont font parties. Je pense qu'on a été un peu plus que meilleurs sur les coups de pied arrêté, sur les deux confrontations avec Barcelone l'année dernière, mais il faut trouver de l'efficacité, et l’efficacité c'est exploiter la moindre opportunité. On a eu ces opportunités au match retour, en marquant ce but. Si je me souviens bien du match aller, on a eu pas mal de situations, en face on a eu une très grande gardienne. Voilà je pense que sur les deux matches de la saison dernière, la qualification était méritée. Maintenant encore une fois c'est une finale et une finale c'est très particulier donc les détails sont très importants et on peaufine nos détails pour pouvoir gagner cette finale.

Dounia MESLI