Capitaine de l'équipe d'Allemagne jeudi soir en l'absence d'Alexandra Popp blessée, Svenja Huth est revenue sur la victoire face à la France (1-0). Passeuse décisive sur le but de Lea Schüller, l'attaquante du Turbine Potsdam a souligné ce qui fait la force du football allemand : la combativité, la solidarité, et surtout la culture de l'égalité entre footballeuses et footballeurs.

 


Coeurs de Foot - Quel est votre feeling après ce match ? C'est une bonne victoire pour vous ?

Svenja Huth - Oui bien sûr, c'était un match difficile, la France est vraiment une bonne nation, donc nous sommes contentes d'avoir gagné ce match. Nous savons que tout n'a pas été parfait, mais nous nous sommes battues pendant 90 minutes, c'était vraiment très important [de gagner].

 

CDF - Vous pensez que vous auriez pu marquer plus de buts même ?

S. H. - Oui bien sûr, peut-être en seconde période. Nous avons eu une ou deux frappes, pour marquer notre second but, mais un but, c'est bien aussi.

 

CDF - Quelle est la force de l'équipe allemande ?

S. H. - Oui, la combativité, l'agressivité, nous nous battons ensemble durant 90 minutes et je pense que ça a été vraiment difficile aujourd'hui contre la France, mais nous avons très bien joué [notre jeu].

 

CDF - On a remarqué que vous avez un jeu direct et calme à la fois. Est-ce que ce sont aussi les deux forces de l'équipe nationale d'Allemagne ?

S. H. - (rires) Oui, c'est l'état d'esprit allemand (sourire).

 

CDF - Comment vous avez géré votre rôle de co-capitaine ce soir ? (Alex Popp étant blessée)

S. H. - Oui c'était vraiment spécial (émouvant) pour moi, d'avoir le brassard de capitaine (sourire). C'était vraiment une bonne sensation [d'avoir cette responsabilité].

 

CDF - En plus, vous menez votre équipe à la victoire ce soir (avec sa passe décisive) ?

S. H. - (sourire) Oui c'est vrai, c'était vraiment important pour nous. C'est un beau stade et c'est une année importante avec la Coupe du Monde [2019] qui se profile. Nous avons bien commencé le match, nous avons gagné et c'est bon signe pour nous.

 

"Culturellement oui ça à la

même importance."

 

CDF - En tant que Français, nous avons l'impression que le football est populaire et fait vraiment partie de votre culture, autant pour les garçons que pour les filles en Allemagne. Est-ce que c'est vrai aussi selon vous [notre impression] ?

S. H. - Heu oui pas vraiment, les stades sont plus remplis pour les hommes chaque week-end, que pour les filles. Mais culturellement oui ça à la même importance.

 

CDF - C'est important, parce qu'en France ce n'est pas le cas...

S. H. - Non ? Pourquoi ?

 

CDF - Un problème culturel...

S. H. - Ah... (un peu choquée de l'apprendre)

 

CDF - Comment vous expliquez votre succès aux Jeux Olympiques, avant d'essuyer un vrai échec à l'Euro en 2017 ? C'est une bonne leçon en vue de cette Coupe du Monde pour vous ?

S. H. - Oui, oui bien sûr. Nous n'avons pas joué comme il fallait, et ce n'était vraiment pas une bonne performance de notre part [à l'Euro]. Mais nous avons un nouveau coach, et nous nous sommes améliorées, nous avons progressé, c'est important pour nous [d'apprendre de cette dernière expérience].

 

CDF - Comment vous vous sentez au sujet de votre nouvelle aventure qui vous attend avec Wolfsburg la saison prochaine ?

S. H. - (rires) Je suis vraiment contente de jouer dans ce club dès cet été, mais actuellement je joue avec le Turbine Potsdam et je donne tout pour mon club, mon équipe jusqu'à la fin de la saison. J'ai en ligne de mire la Coupe du Monde, puis après Wolfsburg et je suis vraiment heureuse [de ce qui m'attend j'espère].

 

CDF - Et après peut être que vous viendrez jouer en France ?

S. H. - (rires) Peut-être (rires)

 

CDF - (sourire) Quel club ? Lyon, Paris...

S. H. - Lyon (rires). Juste pour Dzsenifer Marozsan (rires).

 

Dounia MESLI