Pour son dernier match de l'année, le PSG s'est imposé au Camp des Loges face à l'Olympique Lyonnais. A l'occasion de la 11e journée en D1, on peut même parler d'une victoire historique puisque c'est la première victoire à domicile du PSG face à Lyon toutes compétitions confondues. Un succès 1-0 grâce à un but de Marie-Laure Delie, dans une rencontre où les Lyonnaises ont pourtant semblé maîtriser de bout en bout...

 

C'est peut-être la seule manière dont Paris pouvait gagner cette rencontre, et elles l'ont fait. Un but en contre, bien sûr, sur une frappe venue d'ailleurs de Marie-Laure Délie, et une défense héroïque, avec une Katarzyna Kiedrzynek sans faille dans les buts parisiens.

Ce match sera-t-il l'exception qui confirme la règle de la suprématie lyonnaise ou le début d'une nouvelle donne ? Depuis quelques années, les succès parisiens obtenus à l'arraché face à l'OL, ont souvent été suivis de lourdes défaites face aux désormais rivales rhodaniennes. Pourtant au soir de ce match, les Parisiennes ont le droit de savourer une victoire qui les place seules en tête du championnat sans avoir encaissé aucun but ni laissé aucun point en route.

 

Le ballon était pour Lyon

Pour ce dernier match de l'année 2016, difficile pourtant de parier sur une victoire du PSG. Si Paris a des ressources, l'OL semblait sur le papier, un cran au-dessus avec une équipe désormais au complet, renforcée par le retour de plusieurs blessés. Pourtant, cet écart semblait paradoxalement apporter de l'eau au moulin du challenger parisien. Une équipe parisienne plus jeune, avec moins de grands noms, mais un groupe qui semble bien vivre autour d'un coach qui connaît Lyon par cœur.

Le début de match ressemblait au scénario annoncé. Un OL qui attaque pied au plancher, avec dès les premières minutes, quelques opportunités pour les Lyonnaises. Un centre de Jessica Houara d'Hommeaux côté droit, est mal jugé par Katarzyna Kiedrzynek et Dzsenifer Marozsan est toute proche d'ouvrir le score mais sa reprise de la tête passe à gauche du but parisien. Trois minutes plus tard on retrouve Marozsan dans la surface, servie cette fois-ci par Pauline Bremer mais sa reprise passe à nouveau à côté du but adverse.

Pauline Bremer, très remuante en début de match, est alignée sur la droite dans un 3-5-2 où Jessica Houara est positionnée à l'arrière aux côtés de Wendie Renard et Griedge Mbock. De l'autre côté, sur la gauche c'est Amel Majri qui prend le couloir. On retrouve d'ailleurs Majri à la 12e minute, qui profite d'un jeu à trois avec Kumagai et Hegerberg pour s'échapper côté gauche et défier Katarzyna Kiedrzynek. Sa frappe déviée par la gardienne du PSG est finalement repoussée devant sa ligne par Irene Paredes avant qu'Ada Hegerberg ne frappe à nouveau mais sans parvenir à trouver le cadre.

Les actions se suivent côté lyonnais et pour Paris, la première véritable séquence de possession dans le camp lyonnais au quart d'heure de jeu est proche de se transformer en occasion de but pour l'OL. Presque résigné à défendre, Paris se montre solide dans les duels. Des ballons gagnés qui sont à chaque fois salués par le public de Saint-Germain, comme si le match s'apparentait plus à de la résistance, qu'une rencontre jouée à force égale.

 

A Paris, les jeunes ont montré l'exemple

Dans le collectif parisien, parmi les joueuses qui émergent dans ce rôle de travailleuses infatigables, on peut citer Grace Geyoro et Aminata Diallo. Positionnée dans l'axe devant la défense, Aminata Diallo a laissé une très belle impression sur ce match, présente en permanence pour gêner la construction du jeu lyonnais face à Dzsenifer Marozsan et Saki Kumagai.

Une vigilance de tous les instants que l'on retrouve chez Grace Geyoro, qui a montré une sérénité à la limite de l'insolence, pour l'une des ses rares titularisations en défense centrale aux côtés de Laura Georges. Geyoro sans complexe, et qui a tenu tête à Ada Hegerberg et Eugénie Le Sommer sans jamais donner l'impression de trembler face à deux des meilleures attaquantes d'Europe.

En attaque, le PSG éprouve plus de difficultés à se projeter en nombre. Sur les contres, les joueuses se retrouvent rapidement en infériorité numérique, et une passe mal ajustée vient souvent couper court aux tentatives parisiennes. A la 28e minute, Veronica Boquete parvient à se défaire de Wendie Renard avant d'enchaîner sur une frappe qui est trop écrasée pour tromper la vigilance de Sarah Bouhaddi.

La meilleure occasion parisienne de la première période est finalement venue d'Aminata Diallo. Partie dans le dos de la défense lyonnaise, elle est bien servie par Eve Perisset et part au but avant de buter sur Sarah Bouhaddi sortie de ses buts (33e). Quelques minutes plus tard, un contre lyonnais emmené par Pauline Bremer aboutit à une frappe d'Hegerberg aux 18 mètres mais qui manque le cadre (41e).

 

Se contenter du match nul ?

A la pause, on se dit que Paris a tenu le choc est pourrait pourquoi pas tenir le match nul. La victoire semble à ce moment-là hors d'atteinte pour une équipe du PSG qui semble exposée à chaque fois qu'elle parvient à développer du jeu dans le camp lyonnais. Du côté de l'OL, peu de frappes cadrées, malgré des situations intéressantes quand Amel Majri et Pauline Bremer dispose d'un peu de champ pour combiner ou percuter.

En début de seconde période, la physionomie du match semble la même malgré une rencontre que l'on sent petit à petit neutralisé par la bonne organisation parisienne qui empêche désormais l'OL de multiplier les occasions. Une première frappe de Le Sommer passe droite du but parisien (47e) avant une frappe lointaine d'Amel Majri dix minutes plus tard, captée par Kiedrzynek (57e).

A l'heure de jeu, les deux coachs procèdent à des changements avec Camille Abily qui remplace Dzsenifer Marozsan au milieu de terrain, tandis que Perle Morroni connaît ses premières minutes de jeu depuis le mois de septembre et une blessure à l'épaule. Elle prend la place d'Eve Perisset qui a eu forte affaire dans le couloir gauche face à Pauline Bremer.

Un passage après l'heure de jeu où Paris semble proche de la rupture. Une première frappe d'Abily est bien captée par Kiedrzynek (63e) obligée malgré tout de se détendre sur sa droite. Quelques instants plus tard, Ada Hegerberg manque une première balle de match. La défense parisienne peine à se dégager, et le ballon revient plusieurs fois vers le but, et Ada Hegerberg se retrouve en position de frappe face au but. Gênée par la sortie de Kiedrzynek, Hegerberg envoie le ballon sur la gauche du but parisien (65e).

Entrée à la place de Pauline Bremer (65e), Delphine Cascarino se met également en évidence mais sans plus de succès avec une frappe de loin captée par Kiedrzynek. Le dernier changement lyonnais voit l'entrée d'Elodie Thomis (76e, à la place d'Eugénie Le Sommer) qui sort aussi d'une longue indisponibilité, et qui jouait ce soir ses premières minutes de la saison. Dans ce dernier quart d'heure, le sentiment s'installe de voir comme la saison dernière à Charlety, les deux équipes se contenter de ce match nul et de remettre au mois de mai la décision entre les deux équipes.

 

Delie en un éclair

Mais Paris reste malgré tout à l’affût des quelques contres qui permettent d'abord au PSG de respirer entre deux offensives lyonnaises. L'un d'entre eux se révélera pourtant décisif à la 83e minute. Un long ballon de Wendie Renard dans le camp parisien est intercepté par Irene Paredes. C'est ensuite Vero Boquete qui accélère dans l'axe et parvient finalement à servir Marie-Laure Delie côté droit.

Alors que Cristiane se présente comme une solution au deuxième poteau, Marie-Laure Delie choisit de frapper au but à la limite des 16 mètres côté droit. Sarah Bouhaddi est-elle lobée ou voit-elle le ballon au-dessus de la transversale ? Toujours est-il que la frappe de Delie finit sa course dans le petit filet opposé après être passée sous la barre transversale du but lyonnais.

Un but venu d'ailleurs à tout point de vue et qui renverse le match à un moment où Paris semblait s'être résigné. Dans les dernières minutes du match, Lyon pousse encore mais le but se refuse aux championnes en titre. Une frappe d'Elodie Thomis contrée in extremis par Irene Paredes (85e) avant une nouvelle tentative d'Amel Majri dans la surface après une combinaison côté gauche avec Ada Hegerberg mais Kiedrzynek puis Paredes repousse les tentatives de Majri (87e).

Malgré une possession jusque dans les ultimes secondes du match, le score restera à l'avantage du PSG qui tient sa première victoire à domicile face à l'OL, une performance qui permet également aux coéquipières de Shirley Cruz de prendre seules la tête du championnat avant la trêve et d'être désormais la seule équipe invaincue, et par ailleurs sans avoir encaisser le moindre but.

Autant de voyants aux verts, avec un stade George Lefèvre de Saint-Germain qui a porté chance aux joueuses de Patrice Lair avec des victoires face à Montpellier, Juvisy et Lyon. Le plein de points avant une phase retour où le PSG devra se déplacer sur le terrain de ses adversaires directs et désormais l'étiquette d'équipe à battre.

 

Photo: psg.fr

Hichem Djemai