Comme à son habitude après une victoire, Perle Morroni avait le sourire en zone mixte, qu'elle cache - par contre - lors des matches. Après PFC/PSG (1-3) on a voulu avoir son sentiment sur cette belle victoire et importante pour la suite, et évoquer l'équipe de France avec elle.

 

Perle, une belle victoire même si vous vous êtes fait dominer au score en début de match ?

Oui au début du match on s'est fait peur avec ce but qui est arrivé très vite, mais on a trouvé la force mentale pour revenir dans ce match, parce que c'est pas facile de se faire mener 1-0 ici par le PFC. Et du coup de revenir avant la mi-temps [au score] ça nous a fait du bien mentalement.

 

Justement le coach nous disait qu'il ne s'inquiétait pas vraiment d'avoir été dominé au score parce qu'il savait que vous aviez les ressources pour revenir. Est-ce que vous étiez dans la même optique les joueuses aussi ?

Oui de toute façon le coach il nous dit à chaque fois [qu'il faut y croire]. Ça nous est arrivé [sur] plusieurs matches d'être menés à la mi-temps, mais à chaque fois, lui et puis nous aussi, on sait que si on fait ce qu'on sait faire avec nos qualités, on va revenir au score, on va y arriver. Il ne faut pas qu'on doute de nous.

 

Est-ce que le fait d'avoir trop construit en début de match, vous a porté préjudice puisque vous avez encaissé ce but dès la 5e minute ?

Non mais on avait une construction qui était un peu... On perdait des balles des fois, donc c'était plutôt [mauvais]. On perdait des balles dangereuses en fait, mais sinon non, construire c'est important. Toute bonne équipe doit savoir construire son jeu, après il faut savoir bien le faire, c'est sûr.

 

On constate tout de même un manque de rapidité dans vos transmissions, un manque de solutions, et le fait que vous soyez très éloignées les unes des autres. Comment tu l'expliques ?

Ça dépend des matches, comment on les voit. Après nous sur le terrain [c'est difficile à juger]. On sait quand on commence à faire des erreurs que ça ne va pas, mais après ça dépend comment on voit le match. Je pense que là, on a su bien se remettre dans le droit chemin et puis ça allait.

 

Est-ce que c'est votre jeu qui est basé sur des passes longues d'où votre éloignement, ou est-ce que jouer sur des passes courtes (comme le fait plus souvent Lyon) c'est une meilleure solution pour développer la construction de votre jeu ?

Dans notre équipe on a des joueuses plutôt rapides, donc lors des pressings on est ensemble. On a un jeu qui est vraiment vertical, puisqu'on a des joueuses qui ont de la vitesse. Donc éloignées ou pas, ça dépend si on est sur le pressing ou pas, mais oui c'est bien d'écarter quand on attaque.

 

C'est un jeu très différent de Lyon justement, qui joue sur des passes plus courtes pour aller vite vers l'avant ensemble, et elles sont très proches les unes des autres à votre inverse. 

Lyon joue à sa façon, et nous on joue à notre façon.

 

Vous essayez de créer une identité de jeu ?

Oui.

 

C'est important comme le coach nous le disait, et il nous disait aussi qu'il fallait se calquer aux grandes équipes parce qu'elles avaient leurs points forts.

On joue avec nos qualités. Lyon, le Paris FC etc ont leurs façons de jouer, et nous on joue avec la notre et nos qualités, et notre façon de jouer diffère en fonction des joueuses aussi.

 

Au sujet du tirage au sort de la Coupe du Monde

J'ai vu le groupe de la France, c'est un groupe relevé quand même je pense et de toute façon quoiqu'il en soit, ça ne va pas être facile. Parce que c'est une Coupe du Monde, donc n'importe quel groupe n'est pas facile.

 

C'est des équipes que tu connais un peu, notamment la Norvège que tu as affronté en jeune. C'est pas un bon souvenir la Norvège (défaite en U19 lors du premier match de poules)

Oui en jeune la Norvège (rires). On a perdu mais après on a gagné [l'Euro U19 2016]. Ça ce sont des équipes qui parlent beaucoup sur le terrain, elles sont dures dans le duels, techniques aussi...

 

C'est excitant quand même de se projeter vers ce mondial ? Tu as les qualités pour y être donc ça doit être un peu dans ta tête ?

Bah oui c'est normal [c'est excitant], je travaille avec mon club, il ne faut pas douter, et puis on sait jamais [tout le monde à sa chance]. Je suis ce qui se passe, le tirage, les matches de l'équipe de France...

Il faut aussi être performante avec son club, se concentrer sur nos objectifs [championnat, Coupe de France et Ligue des Championnes] mais il y a quand même une pensée pour la Coupe du Monde [dans ma tête]. Quand on est Française, et en plus c'est en France [on rêve d'y être], donc chaque joueuse à l'ambition de participer à cette Coupe du Monde.

 

Ta qualité de percussion est un vrai atout justement, tu l'as démontré en jeune, avec le Barça, le PSG également et face aux autres nations qui se profilent, c'est un vrai plus pour l'équipe de France ?

(sourire) Je joue avec mes qualités, oui.

Dounia MESLI