A l'issue du match face à Rodez, nous avons interrogé Patrice Lair sur cette confrontation qui aurait pu être piégeuse, des 4 points retirés à l'équipe du PSG, de la continuité de la saison et de la suite en Ligue des Champions. Interview.

 

Coach c'est plutôt une satisfaction, une victoire, vous aviez l'air d'en douter ?

Non mais bon on a fait un très très bon match contre Saint-Etienne. Bon c'est vrai que les conditions étaient pas les mêmes, y'avait du soleil, un terrain correct... Aujourd'hui c'était plus difficile, le fait d'être restés trois/quatre jours à l'hôtel, les filles ont avait un petit peu marre, je pense que de rentrer sur Paris, ça va leur faire du bien ce soir. Bon on gagne, plus trois buts et ça fait neuf dans la semaine, sans prendre de but. C'est bien, on s'est remis dans le bon sens après Montpellier.

D'ailleurs sur ce match face au MHSC, c'est Eve Perisset qui ouvre le score, vous l'avez mis au poste de milieu, c'est la bonne recrue de cette saison pour vous ? Vous l'a remplacé en seconde période, c'est un choix décisif ?

Oui, oui c'est une bonne joueuse mais là en deuxième mi-temps je voulais surtout amener de la percussion. Ashley [Lawrence] est capable de jouer beaucoup plus haut, comme pratiquement un ailier droit et avoir quelqu'un comme Perle Morroni qui joue très très haut et qui est gauchère. Ca a permis de jouer haut et on a fait la différence, y'a eu du monde dans la surface et en un quart d'heure on a plié le match.

Eve Perisset c'est quand même un milieu de terrain, que vous avez fait jouer en arrière latérale gauche, où c'est un poste qu'elle a du vite apprendre à gérer pour pouvoir jouer, elle s'est vite adaptée ?

J'avais commencé à Lyon à l'a faire jouer là, j'alternais, je pense que c'est sa place et elle est en équipe de France A à ce poste là donc c'est une joueuse qui est très intelligente, qui a une certaine qualité et aujourd'hui c'est un choix tactique, c'est pas un choix de joueuse.

 

"Ce sont des équipes qui nous attendent"

 

Là c'était un match compliqué parce que c'était une équipe coriace en face, vous étiez chez elles on va dire donc c'était dur de mettre en place votre stratégie ?

Oui oui mais je pense qu'en première mi-temps avec plus de changement de rythme et plus d'adresse on aurait pu faire la différence mais bon c'est les matchs pièges. Ce sont des équipes qui nous attendent, tout le monde veut créer la surprise contre Lyon ou contre Paris ou Montpellier. Le résultat est là, c'est ça qui est le plus important.

Vous débloquez la situation en seconde mi-temps sur coup de pied arrêté, vous avez pas vraiment forcé, ça s'est fait un peu tout seul ?

Bah c'est intéressant, on a des filles puissantes dont Amandine Henry, qui nous apportent un plus de ce côté-là. Les autres [recrues] ne vont pas tarder non plus, Formiga, Andonova et Katoto va rentrer la semaine prochaine je pense. On va avoir un potentiel intéressant.

 

"avoir une section féminine, une belle équipe féminine à Paris."

 

Vous aviez dit aussi auparavant sur Cœurs de Foot, que les deux équipes du top 3 avec vous, Montpellier et l'Olympique Lyonnais, sont légèrement au-dessus parce qu'ils ont plus d'ancienneté par rapport à Paris. C'est difficile en fait pour vous de construire l'équipe avec plusieurs wagons à rattraper ?

Bah disons que oui, moi j'étais un petit peu surpris que le club (rires) ne soit pas plus structuré en arrivant. J'ai récupéré un club qui était en difficulté de ce côté-là mais on structure petit à petit, on met les choses en place. C'est un petit la raison pour laquelle je suis restée et que je continue, parce qu'à un moment donné, je me posais quand même des questions. On avance pour le bien du club, pour le bien de l'équipe aussi, maintenant faisant aussi notre boulot sur le terrain, c’est-à-dire en gagnant des matchs et que dans les coulisses ça s'améliore pour avoir une section féminine, une belle équipe féminine à Paris.

D'ailleurs comme on en parle, dès votre arrivée, vous avez apporté une vraie dynamique au sein du club, l'équipe a retrouvé une certaine cohésion de groupe et joie de vivre. Vous n'encaissez aucun but, vous battez Montpellier, l'OL, ce sont des grosses performances ?

Oui oui oui mais c'est à nous de continuer mais surtout avoir une section féminine, comme ce que j'avais fait à Lyon, c’est-à-dire pas qu'une équipe une. Qu'il y ait un centre de formation, qu'on se retrouve à un moment donné tous ensemble pour pouvoir travailler la semaine. Bon c'est un petit peu plus difficile en ce moment parce qu'on se retrouve séparé, les jeunes sont à Charlety, nous on est à Bougival. Je pense qu'avec le départ des garçons à Poissy, on va récupérer le camp des loges et là on va pouvoir mieux travailler et avoir un lieu de travail pour la section féminine et naturellement de progresser beaucoup plus.

 

"au Paris Saint-Germain, on me demande de gagner les matchs quelque soit l'équipe"

 

Est-ce que vous n'avez pas l'impression d'avoir demandé trop aux joueuses, d'avoir tiré sur la corde et qu'en seconde partie avec le coup au moral des 4 points, elles sont moins enclins à être dans leur match ?

Non on est professionnelles, on doit être capables de jouer deux, trois matchs dans la semaine. Puis moi je suis quelqu'un qui fait pas de cadeau de ce côté-là, j'essaye d'aligner la meilleure équipe possible. Vous savez même si y'a eu beaucoup de changements, beaucoup de départs au Paris Saint-Germain, on me demande de gagner les matchs quelque soit l'équipe. Demain on me donne des 13ans, il faut que je gagne. C'est comme ça, c'est mon job, moi j'ai toujours été ainsi. On va continuer à s'améliorer, à progresser surtout à avancer, essayer de faire le meilleur championnat possible, la meilleure Coupe possible et d'aller encore loin en Ligue des Champions encore cette année. Surtout, peut être de se permettre de jouer une finale.

 

"si on veut abattre l'équipe, c'est qu'on a de bons résultats"

 

On a l'impression aussi que Paris c'est l'équipe à abattre, avec les 4 points de perdus, juste après avoir été leader de la D1 Feminine ?

Non je vois pas ça comme ça, j'ai l'habitude, j'ai été à Lyon pendant un certains temps, on était l'équipe à abattre aussi. C'était Lyon par-ci, Lyon par là. J'ai envie que Paris soit cette équipe là aussi parce que si on veut abattre l'équipe, c'est qu'on a de bons résultats, c'est qu'on fait peur et non c'est ce que je recherche et d'avoir une équipe pratiquement invincible, qui pose de gros problèmes surtout à l'Olympique Lyonnais qui est aujourd'hui l'ogre européen voir mondial.

Vous aviez parlé aussi d'amateurisme au sein du club, le problème il est réglé aujourd'hui, y'a eu des changements ?

Oui y'a eu beaucoup de changements (sourire) c'est bien pour ça que je suis resté, j'ai eu certaines garanties et il va encore y avoir des modifications. On est entrain de se structurer, d'avoir vraiment un fonctionnement pro, pour ça il faut un petit peu de patience. Les choses bougent au sein du club et c'est ça qui est important. Au moins, si je dois partir un jour, j'espère que je partirai en ayant laissé une section professionnelle de bon niveau à Paris.

Là votre gros match de cette seconde partie de saison, ça sera contre l'OL ne match retour, vous allez avoir envie de réitérer votre "exploit" de première partie de saison ? 

Oui, oui oui mais tous les matchs sont pièges. Quand on regarde aujourd'hui [face à Rodez] c'est une équipe qui à besoin de points, qui s'accroche, y'a leur public, il va y en avoir d'autres comme ça. On va avoir encore quelques déplacements qui vont pas être évidents, c'est à nous de passer tous ces obstacles mais la prochaine fois, il faudra être plus réaliste surtout en première mi-temps pour se mettre à l'abris.

 

"on sait très très bien ce qui fait la différence à un moment donné c'est l'efficacité et si on l'est, on gagne les matchs." 

 

Oui, on a vu quelques déchets techniques, alors que les joueuses ont les qualités pour faire la différence ? 

Oui (sourire) mais les déchets techniques même au plus haut niveau, les meilleures équipes aussi, on aura toujours un petit peu de déchets techniques mais ce que je demande surtout c'est d'avoir plus de réalisme parce qu'on sait très très bien ce qui fait la différence à un moment donné c'est l'efficacité et si on l'est, on gagne les matchs.

 

Dernière question, ça concerne, la Ligue des Champions, votre adversaire le Bayern vous l'avez déjà étudié ou vous attendez encore un peu ?  

Moi je suis pas quelqu'un qui étudie beaucoup les équipes adverses. Je suis quelqu'un qui a confiance en son groupe. Moi je pense d'abord à mon équipe, c’est-à-dire faire un groupe de qualité, un groupe aussi qui a confiance, capable de se surpasser dans les grands moments. Non moi c'est pas mon soucis le Bayern de Munich, c'est mon équipe, pour être prêt et qui sera dans les bonnes conditions pour faire un résultat à Munich et surtout de se qualifier au Parc des Princes, le 29 mars.

 

Oui vous avez recruté deux joueuses là, mais l'une d'elle ne pourra pas disputer la Ligue des Champions, Nataša Andonova. 

C'est pas grave, moi ça va me permettre d'alléger un petit peu le programme de certaines joueuses et une fille comme Boquete, me permette de faire tourner pour que celles qui puissent jouer la Ligue des Champions soient en pleines possessions de ces moyens et surtout dans un état physique apte à faire un gros match le jour-j.

Dounia MESLI