Olivier Echouafni était très satisfait de la large victoire du Paris Saint-Germain (4-0). Le coach n'a pas tarit d'éloges au sujet de ses joueuses, et a également évoqué le quart de finale de Coupe de France qu'attend son équipe face à l'Olympique Lyonnais au Groupama Stadium, le week-end prochain.

 

CDF - J'imagine que vous êtes très satisfait de la prestation de vos joueuses et ce gros succès face à Montpellier ?

J'allais dire [un match] abouti. Abouti notamment en première mi-temps, la deuxième, on a un peu plus géré. Avant le match, on s'était donnés quelques objectifs. Le premier, c'était d'avoir - pourquoi pas - un pied en Ligue des Champions l'année prochaine. C'est le cas même si on attendra le résultat de Bordeaux, mais on met Montpellier à 20 points et c'est pas rien. On savait que ça allait être un match difficile, mais je pense qu'on l'a entamé de la meilleure des façons en marquant 3 magnifiques buts et avec une vraie consistance dans le jeu donc c'était vraiment bien.

 

CDF - Est-ce que l'objectif était de presser haut les Montpellieraines pour ne pas leur laisser le temps de jouer, de construire ?

C'était surtout de se préoccuper de nous. De jouer un peu en qualité à partir du moment où on avance sur le porteur du ballon, on est assez efficaces. C'est ce qu'on a réussi à faire, à récupérer des ballons très haut et à se projeter derrière. Des choses qu'on avait pas encore vu depuis le début de la saison, mais bon, je trouve que les filles progressent. Elles prennent conscience de leur qualité, prennent confiance en elles. Ça montre que ce soir, on a fait un très bon résultat face à une belle équipe de Montpellier.

 

C'était prémédité d'envoyer la balle en touche sur le premier engagement ?

C'est des choses qu'on met en place aussi. C'est pas pour perdre le ballon mais c'est surtout pour essayer d'avancer pour ne pas se mettre en difficulté tout de suite. De temps en temps, ça marche.

 

Est-ce le match le plus abouti de la saison ?

C'est la première mi-temps, la première demie-heure la plus aboutie certainement. Après, est-ce qu'on a un peu plus géré en deuxième ? Il faut aussi reconnaître que Montpellier a essayé d'élever son niveau de jeu aussi. A 2-0, elles ont quand même eu une situation avec une barre transversale [de Sofia Jakobsson]. Ça nous a piqué et on est allés chercher ce 3e but tout de suite. Je voulais qu'on marque le 4e en début de deuxième mais finalement, on n'a pas réussi à le faire. On est toujours un petit peu entre-deux, mais je trouve que les filles ont bien géré la rencontre.

 

Sur le but de Wang Shuang

Il est pas très beau (rires). Je pense qu'il devrait rentrer dans le top but celui-là. Les 3 buts - dans la conception - sont magnifiques. Le premier, avec cette frappe pleine lucarne au bout d'une minute, je suis pas étonne. Je suis content pour elle parce qu'elle travaille, elle est à l'écoute même si dans la communication, c'est quelques fois difficile. Elle a eu un pied gauche magique et elle l'a démontré ce soir.

 

L'équipe progresse depuis le début de la saison. Est-ce que vous sentez une progression linéaire ?

Je savais qu'en deuxième partie de saison, il y allait avoir une meilleure équipe, une meilleure cohésion, il fallait que les joueuses apprennent un peu plus à se connaître. On a eu un mercato très tardif puisque beaucoup de filles sont arrivées début septembre et là, il y a quelque chose d'homogène, il y a du liant entre les filles. Elles sont plus à l'écoute les unes des autres, elles ont appris à se connaître et aujourd'hui, on fait ce résultat et ce n'est pas anodin non plus.

 

Si on vous avait dit qu'à 6 journées de la fin, l'équipe serait quasiment qualifiée pour la Ligue des Champions, vous l'auriez cru ?

Je me suis pas posé la question (sourire). On prend les matches les uns après les autres, mais ce que je savais surtout c'est que quand on est dans les startings blocks au départ, on sait qu'il y a quatre-cinq clubs qui peuvent jouer cette Ligue des Champions. Lyon, le Paris Saint-Germain, Montpellier et le Paris FC. Et puis après, ça bataille derrière. Il y a Bordeaux, Fleury,... On a fait ce qu'il fallait à 6 journées de la fin, pratiquement qualifiés en Ligue des Champions. On va apprécier d'être leader ce soir.

 

Le titre maintenant ?

Non (rires). La coupe de France peut-être.

 

Par rapport à la Coupe de France, c'est une bonne préparation ?

Oui, c'est une belle préparation. On a dû être observés, scrutés mais sincèrement, j'avais dit aux filles qu'on a 3 matches assez incroyables à jouer avec Montpellier, Lyon et puis Fleury. On est pas arrivés à ce moment-là pour flancher et je pense qu'elles ont bien répondu.

 

CDF - On sent que vous essayez quand même de créer des liens avec vos joueuses. On a vu un de vos entraînements et vous êtes vraiment au cœur du jeu avec elles, à leur donner des consignes. C'est important parce qu'on sait que c'est compliqué de gérer un groupe de filles.

Oui, c'est compliqué mais il faut être à l'écoute et on essaye d'avoir une grosse exigence. On leur disait la même après le match, il y a des choses qu'on peut encore améliorer. Dans l'utilisation du ballon, dans les couvertures, sur l'agressivité. On a un groupe qui est assez jeune, perfectible mais qui continue à avancer, à progresser et c'est ça le plus important. Et oui, être au cœur pour essayer de les aider. Avec Bernard [Mendy], on a une forte expérience, et Bruno [Cheyrou] aussi, du haut niveau donc je pense que c'est bien pour elles.

 

CDF - Mais quand vous voyez Jean-Louis Saez de l'autre côté, qui est un peu dans une situation délicate...

Oui, c'est pas facile mais faut reconnaître aussi que Montpellier n'a pas fermé le jeu et c'est tout à leur honneur parce que c'était pas évident. On a vu des Montpelliéraines qui se sont battues, qui ont eu un peu moins de réussite. A 2-0, une barre transversale et nous, on enchaîne avec un 3e but.

 

CDF - Il n'y a pas eu de stratégie de leur côté... 

Je sais pas, je n'ai pas été dans leur vestiaires mais c'est vrai que la saison a été un peu plus compliquée, elles ont été éliminées en Coupe de France. Il y a des saisons qui sont plus compliquées, plus difficiles et c'est le cas pour Montpellier. Il ne faut surtout pas les enterrer parce que c'est une belle équipe et j'ai beaucoup de respect pour cette équipe et pour son président. (NDLR : Laurent Nicollin)

 

Pour se projeter sur Lyon samedi prochain, pas de match nul possible...

Si ! Il peut avoir un match nul mais il y a les tirs aux but. Il n'y a pas de stratégie, on y va pour se qualifier comme Lyon va le vouloir. C'est un magnifique match dans une magnifique enceinte. On va profiter de ces moments-là mais on n'y va pas en touriste.

 

Est-ce que le fait d'être leader provisoire peut leur mettre la pression, aussi bien en championnat qu'en coupe ?

Faudra leur poser la question. Aujourd'hui, on a fait notre boulot, on va attendre impatiemment les futurs résultats, mais on est contents d'être là finalement. On sait très bien qu'elles ont un match en retard, mais on va attendre impatiemment.

 

A quelques mois de la fin, vous êtes sur tous les tableaux, vous êtes leader avec un pied en Ligue des Champions. Est-ce qu'on peut dire que tous les voyants sont au vert au Paris Saint-Germain ?

On est sur tous les tableaux, on est leader donc on peut dire que pour l'instant, tous les voyants sont au vert. Mais bon, on peut aussi tout perdre en très peu de temps. On rentre dans une série entre les matches de championnats et la Coupe de France et il y aura une équipe qui risque de perdre des choses dès le week-end prochain. En tout cas, le Paris Saint-Germain va tout faire pour bien se préparer.

 

Lors du dernier rassemblement de l'Équipe de France, Marie-Antoinette Katoto a été un peu piquée par Corinne Diacre, elle a pas hésité à la critiquer. Dans quel état vous l'avez retrouvé quand elle est revenue et est-ce que c'est un bon moyen de la gérer ?

Elle est revenue avec le sourire pour la simple et bonne raison qu'elle a fait une très bonne rentrée et qu'elle marque un but. Sa 2e sélection, marquer un but, c'est toujours quelque chose de fort émotionnellement. La seule réponse que Marie a apporté, c'est celle du terrain.

 

Un petit mot sur le prêt d'Anissa Lahmari. C'était la doublure de Wang [Shuang] et qu'est-ce qui s'explique que vous la prêtez pour 6 mois alors qu'il y a beaucoup d'échéances pour le PSG ?

La doublure de Wang, il y a beaucoup de joueuses qui peuvent l'être en 10. Anissa avait d'autres qualités en 8, en 6. Mais l'idée c'est qu'à un moment donné, il y a un mercato, il y a un effectif et je sais très bien comment ça se passe. Par rapport à Anissa, c'était un choix avec elle aussi, qu'elle puisse avoir un peu plus de temps de jeu parce qu'elle en avait peut-être pas eu assez ici et qu'elle avait besoin de s'épanouir. Je suis content qu'elle ait trouvé un club qui lui permet d'avoir un peu plus de temps de jeu qu'au Paris Saint-Germain. Il n'y a pas de problèmes avec Anissa, on en a parlé ouvertement et avec transparence.

 

Et pour Jordyn Huitema ?

Pour l'instant, on n'est pas dans cet optique là. Il faudra voir à la fin de la saison.

. La rédaction