En match avancé de la 15e journée, Lyon s’est imposé 3-0 sur la pelouse de Montpellier. Un avantage au score qui traduit la maîtrise de l’OL sur ce match, face à une équipe héraultaise qui n’avait pas les arguments pour faire face. Un résultat qui a quelques conséquences pour la suite de la saison.

 

Contraste saisissant à Grammont dans un match qui a vu s’opposer deux équipes dans des dynamiques différentes. D’un côté l’OL qui a montré quelques unes des qualités collectives que l’on devrait retrouver fin mars en Ligue des Championnes et une équipe montpelliéraine orpheline de sa meilleure buteuse, Sofia Jakobsson.

Pourtant on le savait, Montpellier n’était pas favori dans cette rencontre. La dernière victoire de Montpellier face à l’OL en championnat date de plus d’une dizaine d’années, et ces derniers temps les bons résultats des Héraultaises face à l’OL se résumaient à de combatifs matches nuls. La saison dernière, c’est ce qu’était parvenu à faire les joueuses de Jean-Louis Saez en accrochant Lyon 0-0.

 

Le contexte a changé

En première partie de saison, malgré la défaite 2-1, Montpellier était parvenu à faire douter l’OL qui aurait même pu laisser des points dans ce match. Mais à l’époque, l’OL traversait sa période la moins bonne cette saison, avec des matches gagnés plus laborieusement qu’à l’accoutumée (comme lors de la réception de Metz à Décines). Cette période semble désormais lointaine, et Lyon monte progressivement en puissance en vue des échéances du printemps.

Pour Montpellier le mois de février semble être délicat, et surtout vient remettre en question les ambitions du début de saison, notamment pour l’Europe. Avant ce match, on se demandait si l’absence de Sofia Jakobsson pouvait être préjudiciable pour Montpellier. Après la rencontre, difficile de croire que sa présence aurait fondamentalement changé le cours de la rencontre.

Sur le terrain, on a retrouvé le 3-5-2, régulièrement utilisé par Gérard Prêcheur. Cette fois-ci, Kadeisha Buchanan était alignée aux côtés de Griedge Mbock et la capitaine lyonnaise Wendie Renard. On retrouvait Amel Majri et Pauline Bremer sur les ailes, autour du triangle Kumagai-Abily-Marozsan et le duo Le Sommer-Hegerberg en attaque. Du côté de Montpellier, on retrouvait un système en 4-3-2-1 avec trois milieux récupératrices (Dekker/Toletti/Torrecilla) et devant Janyce Cayman et Clarisse Le Bihan en soutien de Valérie Gauvin titularisée en pointe.

 

Lyon, un air de Champions League

Si Montpellier attaque la rencontre du bon pied, le contrôle du ballon revient rapidement dans les pieds lyonnais. Plusieurs frappes non cadrées pour l’OL dans les dix premières minutes, avant la première véritable occasion à la 11e minute. Face au but, dans la surface, Ada Hegerberg voit Eugénie Le Sommer lui remettre le ballon de la tête. Elle place une reprise de volée que Laetitia Philippe parvient à détourner sur sa gauche.

Une première alerte suivie de près par une autre opportunité, cette fois-ci concrétisée par les joueuses lyonnaises. Sur un coup-franc côté droit, Dzsenifer Marozsan parvient à trouver Wendie Renard dans la surface au second poteau. La capitaine lyonnaise place une tête croisée qui trompe Laetitia Philippe sur sa gauche (13e).

Après le but lyonnais, Montpellier fait le choix de passer à trois derrière avec Virginia Torrecilla qui se mue en défenseure centrale, pour permettre à Sakina Karchaoui et Marion Torrent d’évoluer plus haut et tenter de revenir rapidement au score. Une énergie déployée par les Héraultaises qui ne semblent pas perturber des Lyonnaises qui en profitent même pour jouer dans le dos des deux latérales montpelliéraines avec des espaces de plus en plus importants pour combiner et trouver des décalages.

 

Pauline Bremer était intenable

Côté droit, Pauline Bremer est une source permanente d’inquiétude pour la défense de Montpellier et pour Sakina Karchaoui qui cherche aussi à participer à la construction des offensives de son équipe. A la 26e minute, Bremer ajoute un second but pour Lyon, sur une superbe remise de Marozsan qui fixe une défenseure et distribue le ballon dans le couloir droit où Pauline Bremer arrive lancée et surtout libre. Elle récupère le ballon, repique dans l’axe et place une frappe puissante dans un angle fermé mais qui va frapper le poteau droit avant de finir dans les filets de Laëtitia Philippe.

Ce nouveau but vient sonner une équipe montpelliéraine qui n’est pas parvenue à frapper au but en première période, ni même parvenir à semer le doute dans la défense lyonnaise. Les efforts de Valérie Gauvin en pointe se heurtent à trois solides défenseures, parmi les meilleures du monde à leur poste et infranchissables sur ce match. Au contraire Lyon réussit à frapper plusieurs fois au but avant la pause, mais cette fois-ci Laëtitia Philippe parvient à s’interposer face à Griedge Mbock (35e), Eugénie Le Sommer (40e) et Dzsenifer Marozsan (44e). Saki Kumagai voit sa tentative passer juste au-dessus de la transversale (43e).

Une première mi-temps qui s’achève avec une équipe lyonnaise qui a semblé injouable pour des Montpelliéraines sans solutions. Parmi les manques, une faiblesse sur les côtés dans le secteur offensif, qui a empêché Montpellier de déstabiliser la ligne de trois de l’OL. Mais, cela semble du détail tant l’écart a semblé important entre les deux équipes.

En seconde période, les deux entraîneurs procèdent à des changements. Caroline Seger remplace Saki Kumagai devant la défense lyonnaise tandis que Stina Blackstenius et Lindsey Thomas remplacent Valérie Gauvin et Clarisse Le Bihan. Montpellier évolue désormais en 3-5-2. A la 53e minute, Montpellier voit sa première frappe du match, une tentative d’Anouk Dekker contrée par une joueuse lyonnaise.

 

Wendie Renard scelle la victoire lyonnaise

Un second acte où Montpellier semble retrouver ses esprits et tente de reconstruire des phases de jeu. Mais l’entreprise reste difficile. Laëtitia Philippe a moins d’interventions à réaliser même si elle réalise une bonne sortie devant Ada Hegerberg à l’heure de jeu. Pourtant, à la 67e minute, Lyon inscrit un troisième but, à nouveau sur coup-franc. Cette fois-ci, il est frappé par Camille Abily côté gauche. Le centre trouve la tête de Wendie Renard qui prolonge le ballon dans le but héraultais et scelle définitivement le sort de cette rencontre.

Les coups de pied arrêtés, habituel point fort de Montpellier, ont été sur ce match un véritable talon d’Achille. Deux buts encaissés, mais aussi la difficulté à porter le danger devant le but lyonnais sur les quelques coups-francs sifflés à une trentaine de mètres des buts de Sarah Bouhaddi. La gardienne lyonnaise, peu inquiétée a d’ailleurs réalisé de bonnes sorties sur les quelques situations où le ballon était envoyé dans la surface de l’OL.

En fin de match, Sakina Karchaoui parvient à s’infiltrer dans la défense lyonnaise mais son centre ne parvient pas à trouver preneuse, longeant désespérément la ligne de Sarah Bouhaddi. Sandie Toletti trouve le cadre sur une frappe au vingt mètres mais bute sur Sarah Bouhaddi qui se détend bien sur sa gauche (88e).

 

Le titre est-il déjà joué ?

Le match s’achève donc sur ce combat qui n’a finalement pas eu lieu. Pour Montpellier, ce résultat risque de mettre un terme aux espoirs européens, à moins d’un faux pas du PSG dans les prochaines semaines. Une défaite de Paris au Parc OL ne suffirait pas pour permettre au MHSC de revoir la Ligue des Championnes. A l’inverse, pour Lyon, ce match est un vrai pas en avant pour le titre.

Désormais seule une décision de la Commission d’Appel de la FFF peut remettre Paris dans la course au titre. Le genre de suspense dont on aimerait bien sur se passer, mais qui semble désormais le seul obstacle qui reste sur la route des leaders lyonnaises.

Hichem Djemai