Entrée en cours de match et auteure d'un joli but contre l'Uruguay (6-0), Maéva Clémaron a apprécié la performance globale proposée par l'équipe de France. Face à des Uruguayennes rugueuses, les Bleues ont mis de l'agressivité durant la totalité du match, ce qui n'avait pas été le cas trois jours plus tôt contre l'Allemagne (défaite 0-1). 

 

Maéva Clémaron : "Après la défaite contre l'Allemagne c'est sûr que ça fait plaisir de gagner ce soir. Au-delà du fait de jouer contre l'Uruguay, on a proposé un bon contenu, je trouve. On avait à coeur de proposer de meilleures choses que lors de la première mi-temps contre l'Allemagne. Après, le fait d'avoir marqué ce soir, c'est toujours une satisfaction mais ce qui compte le plus ça reste le collectif et ce qu'on a proposé en terme de jeu et de football."

 

Journaliste : Compte tenu de la faiblesse de l'adversaire, est-ce que l'objectif n'était pas également de marquer beaucoup de buts ? Si la France n'avait marqué que deux buts, auriez-vous été déçues ?

Je ne pense pas qu'on aurait été déçues mais quand on joue avec la manière, forcément on se crée des occasions. Et avec l'agressivité et l'envie qu'on a mis ce soir, on se crée des situations plus tranchantes. Et on marque. Donc non on n'aurait pas été déçues mais ça voudrait dire qu'on a peut-être manqué de finition et d'agressivité dans les derniers mètres. Ce soir, ça n'a pas été le cas. 

 

 

Journaliste : L'agressivité, l'envie, est-ce que c'est ce qui avait manqué en première mi-temps face à l'Allemagne ?

Au début du match oui, on peut dire ça comme ça. On a beaucoup échangé, avec le groupe etc... Et c'est vrai que contre une équipe comme l'Allemagne, ces deux aspects sont fondamentaux et il faut les mettre dès le début du match. Pour le reste, les qualités on les a. C'est juste un déclic à avoir mais dès le début du match et non pas en seconde mi-temps. 

 

 

Journaliste : Ce côté "in/off", cette tendance à entrer dans un match puis tout à coup d'en sortir, est-ce que ce ne serait pas ça finalement votre plus gros travers ?

Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de "travers" mais c'est vrai qu'on n'a pas réussi à battre l'Allemagne en proposant notre jeu, en appliquant notre jeu. Donc oui il y a encore un axe de travail par rapport à ça. On n'est pas encore arrivées, il y a encore du travail. Mais il faut aussi noter le positif.

 

"Au niveau de l'animation, on a plusieurs cordes à notre arc"

 

Journaliste : Comment vous définiriez ce jeu de l'équipe de France que Corinne Diacre souhaite voir se développer ?

Je pense que c'est plutôt un jeu de possession. On propose à la fois un jeu sur les côtés et dans le coeur du jeu. Il y a aussi des mots clés comme l'agressivité, la communication, la solidarité, et le dépassement de soi pour l'autre. Au niveau de l'animation, on a plusieurs cordes à notre arc. On est capables de proposer un jeu qui s'adapte à l'adversaire, et notamment les adversaires qu'on rencontrera à la Coupe du monde. 

 

 

Journaliste : Corinne Diacre a déclaré : "Nous n'avons pas la pression du tout." Est-ce que vous la rejoignez ?

Oui je suis d'accord avec la coach. Il y a toujours une pression quand même, mais c'est une pression positive. On y va étape par étape, on ne s'emballe pas. C'est vraiment le message qu'elle essaie de nous faire passer, en étant exigeantes avec nous-mêmes. C'est ce que l'on retient en tout cas. Là-dessus on est tout à fait en accord avec le staff.

 

 

Journaliste : Quand on discute avec les sélectionneurs et les sélectionneuses dans d'autres disciplines, comme le basketball ou le handball, ils nous disent qu'ils ont forcément la pression, l'envie de très bien faire. C'est comme ça que vous l'entendez peut-être ?

Oui on a envie de bien faire, c'est comme ça qu'il faut le prendre. Il ne faut pas que la pression soit négative. Si elle le devient, on n'est plus dans ce qu'on sait faire et on peut ne pas être performante. Nous c'est vraiment sur ça qu'on travaille. Cette pression doit être positive, et d'avoir le public derrière nous c'est hyper important, on le ressent, d'être poussées par le public. Donc c'est une pression positive et on fera toujours en sorte qu'elle le soit. 

 

***Crédits photo : Manu Cahu

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