Malgré la cuisante défaite essuyée samedi soir par ses joueuses, la coach américaine Jill Ellis s'est montrée étonnamment résiliente lors de la conférence d'après-match. Pour elle, ce match n'est qu'une étape dans le processus de préparation qui doit les mener le plus loin possible dans cinq mois en Coupe du monde. Jill Ellis a aussi mis en exergue, pour expliquer cette défaite, le fait que son équipe n'avait plus joué de matches depuis huit semaines.

 

Journaliste : Coach ce n'est certainement pas le match dont vous aviez rêvé. Quel a été votre message à l'équipe après ce match ?

Nous étions bien évidemment déçues, mais nous ne sommes pas découragées. Ce résultat rentre dans le cadre du processus de préparation. Nous sommes en pré-saison. Nous sommes conscientes ce soir de l'erreur qu'on a faite. Cependant on connaît notre objectif final. On doit mieux jouer. La France a très bien joué et a su marquer trois buts. Encore une fois il faut savoir que nous sommes en préparation. Nous sommes dans ce processus de préparation.

 

Journaliste : On voit que vous avez eu du mal à jouer contre cette équipe de France et que vous avez perdu pas mal de ballons.

En effet on a perdu beaucoup de ballons. Ce n'est pas pour trouver des excuses mais mes joueuses sont un petit peu "rouillées". Des pertes de balle beaucoup trop nombreuses. Cependant c'est une opportunité pour nous de travailler et aussi de progresser. 

 

"On sait qui on est et on sait où on doit aller"

 

Journaliste : L'équipe n'avait en effet plus joué un match depuis huit semaines avant ce samedi soir. Qu'est-ce que vous recherchiez ce soir à travers ce match ?

Déjà, une chose importante pour nous c'était d'entrer dans le stade. Ca fait partie du processus. Certaines ont l'expérience de jouer dans des grands stades mais c'était quelque chose d'important, déjà, de rentrer dans le stade ce soir. Je regardais notre réaction après avoir encaissé le premier but par exemple. Il y a beaucoup de leçons à tirer de toutes les situations auxquelles nous avons été confrontées ce soir. Mais nous devons progressé. On sait qui on est et on sait où on doit aller.

 

Journaliste : Il est encore un petit peu tôt dans le processus de préparation pour vous. Est-ce tout de même un test de jouer en France, contre la France, une équipe qui pourrait potentiellement être votre adversaire en quarts-de-finale de la Coupe du monde ?

Mais c'est exactement la raison pour laquelle nous venons ici ! Nous venons ici pour jouer contre de grosses équipes. C'est ce qu'on va faire encore le 22 janvier contre l'Espagne. Ce qu'il nous faut maintenant c'est tirer les leçons de ces matches. On a déjà appris pas mal ce soir. On continue à se préparer. Auparavant on a été au Brésil et autres. Moi, mon rôle c'est de "challenger" les joueuses, de les mettre dans les meilleures conditions possibles. C'est comme ça qu'on commence à les rendre plus solides, plus prêtes pour une telle compétition. C'est très important pour les joueuses d'être confrontées à de grosses équipes et la France est en effet un gros morceau. Mais encore une fois on sait où on va.

 

Journaliste : Une de vos joueuses, Emily Fox, est très jeune (elle a été beaucoup mise en difficulté durant le match, notamment par Delphine Cascarino, ndlr). Comment vous parlez à cette joueuse ? Qu'est-ce que vous lui avez dit ?

Emily, on l'encourage ! C'est pourquoi on la met dans ces situations, dans des gros matches comme celui-ci. On a eu des situations très difficiles pour elle. Elle n'a pas fini de progresser. Elle est en pleine expansion. Mais on aime beaucoup son jeu. Et on pense que la meilleure façon d'apprendre forcément, c'est de jouer. 

Arnaud Le Quéré