Il y a des matches qu'on attend des mois et les supporters jouent souvent - ou tôt ou tard - un rôle prépondérant pour leur équipe de coeur. Avant la rencontre PSG/OL, nous avions échangé aux abords du stade Jean Bouin en octobre dernier avec l'un des dirigeants de cette association de supporters, Fabien surnommé Capo, pour échanger sur sa passion des féminines et prendre la température de ce choc en perspective du 18 novembre. Force est de constater l'impatience de ce supporter invétéré des Rouge et Bleu. 

 

"Pour moi c'est un groupe exceptionnel de garçons, 

qui a cette passion du foot, qui aime un club de tout son coeur." Katarzyna Kiedrzynek

 

C'est par ces mots que la gardienne parisienne d'un mètre quatre-vingt nous décrivait ces supporters du Collectif Ultra Paris, dimanche 28 octobre dernier alors qu'elle fêtait sa 100e avec le PSG. Ils sont devenus indispensables pour elle comme pour ses coéquipières. Pendant 90 minutes et plus, sans jamais s'arrêter, les supporters du CUP encouragent, poussent et scandent les noms de leurs joueuses. Dès leur premier match des féminines, ils avaient gagné le cœur des Parisiennes, qui le leur rendent bien.

 

Coeurs de Foot - Comment s'annonce ce match de dimanche soir ?

Fabien Capo - Après ce dimanche, il y aura un avant et un après football féminin. On a jamais vu ça encore, un dimanche soir sur Canal+ en prime time. Je pense qu'ils vont mettre les mêmes moyens que pour un match de Ligue 1 déjà, ensuite il va y avoir le Canal Football Clup après. Donc tous les habitués de la chaîne vont regarder et deuxièmement ils ont fait monter la sauce sur Canal, avec des reportages, de la promotion... Les gens vont être curieux donc ils vont regarder peut être le début du match et s'ils voient un stade rempli, animé avec une ambiance de fou, les gens vont rester regarder.

 

"Il n'y a pas de différence pour nous

entre la Ligue 1 et la D1"

 

CDF - Qu'est-ce qui diffère des masculins aux féminines ?

F. C. - Il n'y a pas de différence pour nous entre la Ligue 1 et la D1. Je parle au niveau de l'investissement et du plaisir de venir au stade pour les encourager, c'est la même chose. Aller à 50 au camp des loges, ou à 6000 au Parc, c'est la même chose, on aura la même détermination.

Ce qui différencie les deux c'est la proximité avec les joueuses, c'est le côté populaire, où on se retrouve dans des conditions plus "roots" (à l'ancienne) parce que le Parc, c'est caviar pour nous, alors que les féminines c'est ambiance tranquille, plus proche.

Les gens sont plus foot masculin mais les mentalités évoluent d'année en année et chaque année tu gagnes quelque chose en plus, comme avec l'arrivée de Canal+ aujourd'hui. Les choses évoluent plus vite qu'on ne le pense, mais comme les gens sont tellement pressé... Mais au final il y a plein d'avancées.

 

CDF - Vous savez que vous êtes importants aujourd'hui au sein du club ?

F. C. - Oui je pense qu'on fait partie du projet, je pense qu'on est entrain de grandir avec le club. On a une génération dorée au sein du club, comme Katoto, Geyoro, Baltimore, Morroni et co et ça, on apprécie beaucoup. Entre eux et nous il y a une véritable osmose.

C'est pas tous les jours que tu arrives à réunir 1/3 de tes membres pour aller voir les féminines.

 

"Il y aura 1000 Ultras qui vont venir

les encourager et les motiver"

 

CDF - Il y a une grande rivalité entre Paris et Lyon, alors encourager votre équipe c'est important ?

F. C. - Je sais que ça peut déstabiliser les équipes adverses, mais il ne faut pas que ça déstabilise nos joueuses surtout, il ne faut pas que l'ambiance ça les crispe. Mais franchement on a hâte d'y être. Il y aura du monde, il y aura de l'ambiance et je pense que ça va booster l'image du foot féminin. Il y aura 1000 Ultras qui vont venir les encourager et les motiver, ça n'existe nulle part ailleurs je pense !

 

CDF - Il y aura des chants ce dimanche soir ?

F. C. - On essaye de temporiser parce qu'il y a des enfants, des familles etc mais Lyon c'est tellement une équipe arrogante que sur ce match-là on garantie rien, on va bien se comporter, mais il y aura des chants anti-lyonnais ça c'est sûr à 100%.

 

CDF - Beaucoup de personnes trouvent quand même que vous allez trop loin parfois. Est-ce que parfois on se tempère ?

F. C. - Tant que ça reste des paroles... C'est le folklore du foot ! Et en plus chez les féminines on essaye de faire attention, parce que les deux seules équipes où on va vraiment se lâcher c'est Marseille et Lyon. Mais après sur les autres clubs on insulte personnes ou autre. C'est du foot.

Dounia MESLI