Ce mercredi s'est joué le match en retard qui voyait s'affronter Metz à Guingamp à la plaine Saint Symphorien. Une affiche qui laissait présager un meilleur scénario pour les guingampaises mais les messines orgueilleuses ont su accrocher leurs opposantes. 

 

Dominant au classement l'équipe messine, Guingamp pouvait légitimement espérer repartir avec les trois points. En partant de ce constat, on peut dès lors s'attendre à avoir une certaine possession plus importante du côté visiteur, mais Metz a fait jeu égal avec son concurrent du jour.

 

Les débats sont corsés 

On s'attendait à un match dynamique et physique entre les joueuses, et ça n'a pas manquait même si le caractère fort de ce duel revient à Guingamp, les messines ont su être plus discrètes, peut être trop parfois dans leur communication. Des deux côtés Robert et Mansuy encensent leur équipe pour prendre le dessus et continuer à pousser pour avoir le contrôle du match. Un point qui démontre toute l'importance de cette affiche qui a longtemps été reportée, la rencontre devant se jouer le 15 décembre 2016. En ballottage cette saison, Metz reste sur un match nul dimanche dernier face à Soyaux (1-1). Le club lorrain veut se ressaisir. Ce duel était donc l'occasion pour l'équipe de David Fanzel de grappiller des points cruciaux pour espérer le maintien cette saison et éviter de faire l'ascenseur entre la D1 et la D2 pour le second exercice dans l'élite du Football féminin.
Avec un match dimanche dernier dans les jambes, les deux équipes ont eu du mal à se concurrencer, s'annihilant la plus grande partie du temps. L'une comme l'autre formation use des côtés pour trouver la brèche, comme Gavory pour Metz et Amani pour Guingamp. Tout en changeant régulièrement de système de jeu à deux ou une attaquante de pointe, en intervertissant les joueuses d'un côté puis de l'autre. Ce qui a été le cas entre Louise Fleury et Faustine Robert, guingampaises. Une façon de bousculer les lignes et de déboussoler l'adversaire pour le prendre en guet-apens devant le but. Mais Metz ne se laisse pas duper.

Guingamp va dès lors avoir du mal dans ses actions, même si Louise Fleury (23') a le coup de pied, pour changer cela, comme sur son centre,  qui termine dans les gants de Laar. Metz rétorque avec Meryll Wenger, à nouveau, sur un  long centre pour Melike Pekel, qui va passer tout près d'ouvrir le score. Puis c'est à la buteuse contre Soyaux, Selen Altunkulak (35') de tenter. Une tentative pour Metz plein axe, mais sa frappe peu puissante, n'inquiète pas Gignoux.

 

 

 

Les joueuses ne jouent pas le match nul, et elles se rendent coup pour coup, avec une légère facilité pour Metz, qui évolue sur son terrain à domicile. Le jeu messin est quelque peu plus rodé, mais Guingamp donne le ton à suivre. Dans l'ensemble, c'est difficile de voir qui prend le dessus sur l'autre. Les deux formations peinent à construire, et délaissent parfois la logique pour se compliquer la tâche.

Deux équipes que tout oppose par ailleurs, quand l'une à su rebondir d'une saison difficile à encaisser du côté de Guingamp, avec une zone de relégation au bout de la porte. Metz à quant à elle eu la mauvaise expérience de faire face à la descente aussi vite en D2, qu'elle n'est montée en D1. La faute à un système de relégation au niveau inférieur à trois clubs, qui est passé aujourd'hui, depuis cette saison à seulement deux. Si cette règle avait été appliquée à ce moment là, le club aurait probablement continué dans sa progression en D1, tout en ayant un peu plus d’arguments pour garder des éléments prépondérants, comme Marie-Charlotte Léger dans ses rangs. Une réforme qui vient pourtant à point nommée maintenant, car Metz peut encore y croire, s'il passe la zone rouge et quitte sa position de lanterne rouge. Quand bien même cette besogne s'annonce ardue.

 

La résistance messine 

Le coach messin nous avait par ailleurs évoqué d'une solution qui pourrait résoudre en partie la question, une attaquante expérimentée. Elle a rapidement fait ses débuts avec Metz. Mais si la nouvelle recrue germano-turque, Melike Pekel n'a pas su trouver le fond des filets adverses encore une fois sur ce match, ou encore face à Soyaux. Elle apporte un réel regain d'énergie en attaque à une équipe qui n'en manquait pas tant, mais qui essaye d'apprendre de son entame de championnat pour rebondir.

Après leur courte victoire à domicile face à Rodez, dimanche dernier, Guingamp voulait donc confirmer sur les terres messines. Il en sera autrement, même si la victoire est passée tout près. Les rouges et noires ont relâché et auront surtout bien du mal à débloquer la situation malgré la tentative de Desire Oparanozie (40') plein axe gênée par la gardienne, Getter Laar, qui va être supplée de justesse par Simone Jatoba avant de reprendre la balle. Metz dispose d'une dernière tentative (43') sur une combinaison entre Melike Pekel depuis l'axe et Selen Altunkulak à l'entrée de la surface, qui frappe le ballon, tapant la transversale. Le déclic était là, le club local a manqué de chance. Guingamp de son côté à du mal à se mettre dans le bain du match, le trajet depuis Saint-Brieuc à dû échiner l'hardiesse bretonne. Pourtant décisive, comme face à Juvisy (1-0) en début de saison ou encore le coup d’éclat face à Marseille (4-0).

La première mi-temps sonne comme un véritable couperet, les deux équipes ont manqué de pragmatisme, bien qu'il y ait l'espace pour l'une comme pour l'autre. Une situation désespéramment frustrante, mais qui n'enlève rien à l'engagement des protagonistes qui évoluent sur le terrain.

 

 

 

La solution est sur coup franc pour Guingamp 

On savait vue l'intensité du premier acte, que les deux équipes n'allaient pas se quitter sans avoir fait trembler l'une et/ou l'autre le filet. C'est Wenger (55') qui va s'y exécuter, encore, la montpelliéraine est à l’affût de la moindre ouverture et tente une frappe croisée à l'entrée de la surface, qui rase le second poteau. L'ouverture du score n'était pas loin.

Si en attaque la difficulté est sans conteste farouche avec la défense de Julie Debever et Charlotte Lorgeré pour Guingamp et Simone Jatoba et Marine Morel pour Metz, les milieux de terrains des deux équipes vont également jouer un rôle prépondérant. Gathrat ou encore Janela, par la suite Martins, qui va apporter un vrai coup de fouet aux messines tant son jeu est déconcertant pour la défense guingampaise. De l'autre Morin va avoir une place décisive à acquitter pour son équipe, avant d'être rejointe par Le Garrec, qui apporte encore une fois son expérience au club breton. Morel dès son entrée va apporter une réelle sérénité à la défense, en formant un duo imparable avec Jatoba. Elle va à plusieurs reprises s'exécuter à annihiler les tentatives de Oparanozie ou Amani.

Les Grenats ont tout autant de mal à aller de l'avant, même si Melike Pekel y travaille sans relâche, sans s'agacer surtout. Elle frôle même l'ouverture du score (57'), sur une frappe a quelques mètres du poteau droit qui ne trouve pas le cadre et file en corner. Les coéquipières de Melissa Godart ont pris le rythme pour elles. L'ex-sojaldicienne tente de compliquer les choses pour Guingamp, les gênants maintes fois. Mais tout juste après l'heure de jeu, Guingamp va avoir son opportunité en or. Un coup franc direct à l'entrée de la surface, bien placé. Pour le tirer, c'est la capitaine guingampaise qui s'y colle. Et ça lui réussit puisqu'elle va envoyer le ballon dans le but 0-1 ! Un coup franc direct signé Salma Amani (64').

Robert veut continuer dans cet élan, en tentant de combiner avec Oparanozie dans la surface de réparation, quelques minutes après cela. Metz n'a pas dit sans dernier mot et réagit. Altunkulak sur cette frappe croisée après un corner tiré par Wenger (67'). Puis c'est à Desire Oparanozie de s'affairer à la tâche sur une remise en faveur de Lea Le Garrec dégagée par Marine Morel, solide en défense, qui prouve encore son rôle décisif dans cette rencontre. David Fanzel tente alors de riposter en remplaçant Altunkulak par Khelifi. Un pari gagnant puisque quelques minutes après cela, sa remplaçante va lui permettre de changer le cours du scénario.

 

Metz pourra remercier Lea Khelifi 

L'équipe bretonne va continuer dans son sillage à vouloir mettre la pression sur Metz. Mais c'est un sursaut d'orgueil de la jeune et talentueuse Lea Khelifi - qui a eu bien du mal à ouvrir son compteur cette saison - qui va finalement permettre à son équipe de revenir dans la course. Excentrée sur le côté gauche, la messine reçoit le ballon de Juliane Gathrat, et arme une frappe, un centre ou un tir, puissante, mais qui trouve le fond du filet de Gignoux à la surprise générale (70') 1-1 ! Un but d'une grande classe, qu'il est rare de voir, surtout d'une si jeune joueuse.

Animée par cette égalisation, les messines vont alors tenter de prendre les vingt dernières minutes du match en leur faveur. Sans grande réussite. Guingamp n'allait pas céder comme ça mais a tout de même du mal à contre carrer la défense lorraine pour reprendre l'avantage au score. Les deux équipes se quittent finalement dos à dos sur ce score d'un partout.

 

Un match qui n'aura rien changer niveau classement pour Metz, mais qui prépare sans conteste les messines à ce qui les attend ce dimanche face à Rodez en Coupe de France, sur ce même terrain. Guingamp reste quant à lui sur la 5e marche du classement provisoire et devra à nouveau faire face à l'ogre lyonnais ce dimanche en Coupe de France également.

 

 

 

Le XI de départ Metz : Laar ; Mansuy, Gomes Jatoba, Morel, Janela ; Gathrat (Martins), Godart, Gavory, Altunkulak (Khelifi 57′), Pekel, Wenger.
Banc : Lerond, Williams, Podgorny, Martins, Khelifi
Le XI de départ Guingamp : Gignoux ; Quero, Debever, Lorgeré, Morin ; Fleury (Le Garrec), Bueno, Pervier, Robert ; Amani, Oparanozie
Banc : Fauvel, Fourré, Nwabuoku, Dinglor, Le Garrec

 

Photos : Franck et Pascale Perrin & Rene Bach

 

Dounia MESLI