Avant la Coupe du Monde, Cœurs de Foot vous fait (re)découvrir quelques unes des joueuses majeures de la planète football. Elles sont attendues pour mener leur équipe le plus loin possible dans ce Mondial 2019 disputé en France et seront suivies de près à chacune de leurs sorties dans ce tournoi.

Depuis des mois, l'Australie affirme son ambition d'aller chercher le titre mondial cette année en France. Des Matildas transfigurées ces dernières années à l'image de sa buteuse et désormais capitaine, Sam Kerr qui s'est imposée comme l'une des meilleures attaquantes du monde.

 

En Australie, Samantha Kerr est aujourd'hui considérée comme la meilleure représentante du football aussie. Une ascension fulgurante pour l'attaquante de 25 ans, récemment nommée capitaine des Matildas.

 

Un talent qui fait monter les enchères

À l'automne 2018, elle est courtisée par plusieurs clubs européens, parmi lesquels on compterait Chelsea, le FC Barcelone ou le Paris Saint-Germain. Des approches accompagnées de propositions de salaires mirobolantes pour convaincre l'attaquante australienne de venir enrichir une scène européenne de plus en plus attractive.

Elle reste finalement en Australie, avec l'introduction de la règle du « Marquee Player », jusqu'alors en vigueur uniquement dans le football masculin australien. Un système qui permet à une équipe, ici le Perth Glory, de payer Sam Kerr au-delà du Salary Cap, qui plafonne la masse salariale de chaque équipe. Cette règle du Marquee Player a permis de conserver Sam Kerr dans le championnat australien cette saison (17 buts en 13 matches), monnayant un salaire annuel qui avoisinerait les 400.000 dollars annuels.

Des sommes astronomiques à l'échelle du football féminin, et qui témoignent des attentions autour de Sam Kerr, devenue par la suite l'égérie de Nike en Australie, un contrat qui lui permettrait d'atteindre un revenu annuel dépassant le million d'Euros.

 

Des records qui tombent à la pelle

En l'espace de quelques mois, l'attaquante australienne est passée au rang de véritable star dans son pays, propulsée sur le devant de la scène comme l'ensemble des Matildas. La sélection australienne est d'ailleurs devenue source de fierté et d'espoirs de sacre sur la scène internationale.

Pour Sam Kerr, ces dernières années ont d'abord été synonymes de records. Elle est notamment devenue la meilleure buteuse de la jeune histoire de la NWSL, le championnat des États-Unis. Son total en NWSL s'élève désormais à 65 buts, un compteur qui a explosé depuis 2017. Kerr ayant terminé meilleure buteuse du championnat en 2017 (17 buts) et 2018 (16 buts), sous les couleurs de deux clubs différents (le Sky Blue et les Chicago Red Stars).

Avant de rejoindre la sélection pour la préparation du Mondial, elle a eu le temps d'ajouter 6 nouveaux buts en autant de matches pour le début de saison 2019 en NWSL. Depuis deux ans, Kerr a inscrit 95 buts, dont 23 réalisations en sélection, scorant face à des équipes aussi modestes que le Japon, le Brésil ou les États-Unis.

 

La fin des mauvais jours

Une explosion attendue pour une joueuse qui aurait pu arrêter le football suite à une série de blessures. La dernière en date remonte à novembre 2015, au pied gauche, nécessitant quatre interventions chirurgicales et de longs mois éloignées des terrains. Autant de coups durs qui ont participé à retarder son éclosion au plus haut niveau.

Sam Kerr fait partie de ces joueuses qui ont débuté très jeunes avec la sélection australienne, à l'image d'Ellie Carpenter qui du haut de ses 19 ans compte déjà plus de 30 sélections. Kerr a joué plus de 70 matches avec l'Australie après avoir débuté à 15 ans avec les A. C'était en février 2009 face à l'Italie, premier adversaire de l'Australie cette année dans le groupe C. Au printemps 2010, elle remporte la Coupe d'Asie des Nations, le dernier titre majeur décroché par les Matildas avec un but de Sam Kerr en finale face à la Corée du Nord.

Le tournant a peut-être eu lieu en 2017, lors du Tournoi des Nations, une compétition amicale organisée aux États-Unis. Les Matildas remportent le tournoi, et Sam Kerr excelle inscrivant notamment un triplé face au Japon. Son nom est immédiatement associé à l'ascension des Matildas, qui affirme alors leurs ambitions : gagner la Coupe du Monde dès 2019.

 

De nouvelles responsabilités

Depuis, Sam Kerr a confirmé qu'elle était bien l'une des meilleures attaquantes du moment. 39 buts en 2017 toutes compétitions confondues, 37 en 2018, et déjà 19 en 2019 avant d'aborder le Mondial. Des chiffres qui pour le moment se sont accompagnés de récompenses avant tout individuelles.

Joueuse asiatique de l'année en 2017 (l'Australie fait partie de la zone Asie en football), MVP de NWSL en 2017, meilleure buteuse des deux dernières saisons en NWSL et en W-League australienne.... La liste est longue, mais cette réussite personnelle ne remplace pas les trophées collectifs comme le rappelle régulièrement Sam Kerr lorsqu'elle est interrogée sur le sujet.

Un aspect qu'elle peut d'autant plus souligner aujourd'hui, après être devenue la capitaine de l'équipe d'Australie. Suite au limogeage surprise d'Alen Stajcic au mois de janvier dernier, Kerr avait été l'une des joueuses a avoir réagi défavorablement face à la décision de la fédération australienne. Dans un tweet, elle s'estimait « choquée et bouleversée », une prise de position qui ne l'a pas empêché de recevoir le brassard en des mains du nouveau sélectionneur, Ante Milicic.

Cette nouvelle responsabilité la place d'autant plus sur le devant de la scène, avec la mission de porter les ambitions d'une équipe australienne, venue en France pour remporter son premier titre mondial.

 

=> [Coupe du Monde 2019] Retrouvez la présentation du Groupe C (Australie / Brésil / Italie / Jamaïque)

 

Photo: Getty Images / FIFA

Hichem Djemai