La première liste de Corinne Diacre en tant que sélectionneuse des Bleues a pu surprendre avec de nombreux nouveaux visages en équipe de France. Faut-il y voir une volonté de « faire le ménage » ou de lancer le chantier du « renouvellement » à deux ans de la Coupe du Monde ? Pas nécessairement, même si ces deux premiers matches amicaux seront déjà l'occasion de poser quelques questions sur l'avenir de l'équipe de France.

 

=> La liste de Corinne Diacre pour les amicaux face au Chili et l'Espagne

 

Avec ces deux matches amicaux face au Chili et à l'Espagne, neuf joueuses tricolores pourraient honorer leur première sélection en Bleue. Dix nouveaux noms par rapport à la sélection d'Olivier Echouafni lors de l'Euro 2017, avec parmi elles un seul « retour », celui de Viviane Asseyi qui retrouve les Bleus, après avoir connu sa dernière cape lors de la She Believes Cup en 2016.

 

Le niveau supérieur

 

Parmi ces « nouveaux visages », elles sont quelques unes à avoir déjà été convoquées sans pouvoir ensuite entrer en jeu sous le maillot bleu. C'est le cas par exemple de Valérie Gauvin, Marion Torrent et Inès Jaurena, retenues hier par Corinne Diacre. Pour d'autres, c'est une véritable première : les guingampaises Charlotte Lorgeré et Solène Durand, les championnes d'Europe 2016 chez les U19 Hawa Cissoko, Perle Morroni et Théa Greboval ou pour la nordiste Ouleymata Sarr.

 

Aussi divers soient leurs parcours, beaucoup de ces joueuses ont en commun d'avoir joué régulièrement joué avec l'équipe de France B ces derniers mois. En 2017, elles ont pour la plupart évolué à plusieurs reprises dans l'équipe de Jean-François Niemezcki, avec parmi les plus assidues Charlotte Lorgeré, Marion Torrent, ou Valérie Gauvin. Les deux montpelliéraines qui ont par ailleurs été retenues comme réservistes pour l'Euro 2017, dans l'antichambre de l'équipe A.

 

C'est donc notamment dans ce réservoir que Corinne Diacre a pu puiser pour ce premier rendez-vous. Même si certaines joueuses ont brillé ce week-end à l'occasion de la première journée de D1, renforçant la coach tricolore dans ces idées, elles ont probablement été retenues pour leur travail ces derniers mois, en club mais aussi en équipe de France B, avec un suivi de la part du staff de l'équipe de France.

 

Prendre le temps du renouveau

 

Cette arrivée de nouvelles joueuses intervient à un moment où un certain nombres d'habituées de l'équipe de France sont indisponibles. Il y a celles qui prennent leur retraite internationale, à l'image de Camille Abily et d'Élodie Thomis, longtemps des joueuses cadres de l'équipe de France. On peut aussi parler des joueuses blessées ou en convalescence : Jessica Houara, Claire Lavogez, Aissatou Tounkara, Amel Majri qui n'a pas joué ce week-end avec Lyon, ou encore Eve Perisset, sortie à la mi-temps dimanche face à Soyaux.

 

Autant d'absences qui expliquent en partie l'ampleur des changements, une situation similaire à la prise de fonctions d'Olivier Echouafni l'année dernière, où les premiers matches avaient été l'occasion d'essais avant que ne se dégage deux choix durables: le retour de Gaëtane Thiney et l'intégration d'Eve Perisset. Il faudra donc attendre cette fois-ci encore, d'autant plus que la France entre dans un tunnel jusqu'à la Coupe du Monde 2019 avec uniquement des matches amicaux d'ici là et donc la possibilité de multiplier les essais avant de véritablement faire émerger un groupe.

 

Une méthode qui permet de réintroduire de l'incertitude et de donner sa chance à un nombre plus large de joueuses à l'image de ce que peut faire actuellement Jill Ellis avec la sélection étasunienne. De ce point de vue, le choix de sélectionner des joueuses de champ issues de clubs comme Guingamp, Lille ou Marseille peut aussi être un message à toutes les joueuses de D1, que les portes de la sélection restent ouvertes quel que soit le club d'origine.

 

Des premiers messages ?

 

Du côtés des absentes, des joueuses semblent d'ores et déjà avoir été « sanctionnées » dans cette première liste. Parmi elles, Marie-Laure Delie après un Euro sans relief et sans buts. Au milieu de terrain, Gaëtane Thiney n'a pas été retenue par Corinne Diacre de même que Clarisse Le Bihan. Parmi les gardiennes, Solène Durand remplace Laëtitia Philippe son ancienne coéquipière à Montpellier, mais difficile pour le moment d'y voir un véritable bouleversement à ce poste.

 

La principale question est peut-être justement au milieu de terrain, où les retraites internationales de Louisa Nécib puis Camille Abily posent la question de l'animation et de l'initiative du jeu au sein de l'équipe tricolore. Avec peu de profils de véritable « numéro 10 » parmi les joueuses sélectionnables, le lien milieux de terrains / attaquantes et l'animation offensive sont des chantiers grand ouverts, où les questions ne se posent pas uniquement en terme de composition d'équipe.

 

 

Les deux matches amicaux de l'équipe de France se joueront face au Chili le vendredi 15 septembre (21h – stade d'Ornano, Caen) et face à l'Espagne le lundi 18 septembre (21h – Stade de l’Épopée, Calais).

Hichem Djemai