Les impressions de Patrice Lair, le coach du PSG après le succès de son équipe sur la pelouse du Paris FC, une victoire difficile mais qui selon l'entraîneur parisien prolonge la bonne réaction de ces joueuses observée depuis le nul face à Soyaux lors de la première journée.

 

« On s'est fait peur, un petit peu sur la fin, parce que c'est toujours la même chose, on tue pas le match. Début de deuxième mi-temps, on avait une mainmise totale et on s'est créé des occasions. Mais après, c'est toujours pareil, faut plier, c'est ce que je leur demande. C'était compliqué, mais Katoto a fait ce qu'il fallait, avec un coup de tête. »

« C'était un match difficile, comme on les attend dans les derbys. En plus, ici ça a toujours été compliqué mais bon c'est une belle victoire parce que ça nous permet quand même de les mettre à six points et de rester au contact des autres équipes. Montpellier a eu du mal à battre Guingamp (…) ça montre que le championnat, il peut y avoir des surprises.

« Naturellement, il y a une équipe qui se balade au-dessus, c'est Lyon mais autrement, je pense que tout le monde peut prendre des points contre certaines équipes de haut de tableau. On l'a bien vu nous la première journée contre Soyaux. On s'est bien remis dans le bon sens, je pense que cinq victoires de suite maintenant, il va falloir battre Fleury [7e journée, le 29 octobre] avant de penser à Montpellier [8e journée, 5 novembre].

« Il y a une trêve internationale, j'espère qu'il y aura pas trop de casse. J'ai préservé un petit peu mon groupe le week-end dernier et les filles forcément manquaient un peu de compétition. Mais je suis globalement satisfait parce que c'est des matches qui sont compliqués. »

(…)

 

« On sait où est notre faiblesse, avoir un plus offensif »

« Là où j'étais un peu déçu, [c'est] qu'on a perdu des ballons faciles même si le terrain est très compliqué. J'avais demandé aux filles à la mi-temps de jouer à l'opposé, où on a été dangereux, c'est à dire de jouer long à l'opposé parce que bon construire sur ce terrain c'est pas facile surtout quand on a une équipe qui presse et qui essaye de contrer, de ressortir, on leur donne souvent des balles de contre-attaques. »

« Et là c'était d'essayer de leur mettre des ballons dans le dos [mais] malheureusement, on a pas su faire la différence sur ces quelques ballons qu'on a eu. On sait où est notre faiblesse, avoir un plus offensif mais bon les filles ont un état d'esprit quand même conquérant, elles ont su s'arracher, j'essaye de garder du positif, et surtout retenir la bonne réaction qu'on a eu depuis Soyaux. »

 

Le fait de dépendre des coups de pied arrêtés pour marquer, est-ce que ça peut être une source d'inquiétude pour la suite ?

« Non parce qu'on les travaille beaucoup, et je trouve que c'est bien de marquer sur coups de pied arrêtés. On aurait pu en marquer aujourd'hui un ou deux autres, où y'a eu quelques cafouillages. Mais vous savez, quand vous pêchez dans la finition, il faut trouver d'autres arguments, il faut trouver des solutions pour pouvoir marquer. Aujourd'hui c'est une balle arrêté qui nous sauve d'un match nul. Ça fait rien, il faut prendre les points, c'est ça qui est important, de prendre de la confiance. »

« Dans le jeu, je pense que ce sera mieux dans quelques temps. Il y a des joueuses qui vont passer un cap, Jennifer elle va vraiment s'adapter, je pense que c'est une très bonne joueuse. Kadi [Diani] a fait un très bon match sur le côté. Après, Marie Katoto, elle a joué, elle devait jouer qu'une mi-temps et en fait elle a joué plus longtemps. Je suis un peu dépendant de Katoto parce qu'elle marque des buts. »

« Marie-Laure a fait un travail de sape devant qui était pas facile et au milieu de terrain ça a été un combat parce que le milieu de terrain de Juvisy a fait un bon match. Au niveau de la récupération, Inès [Jaurena], Anissa [Lahmari] sur la première mi-temps et Thiney, elles sont pas facile à prendre, ce sont des bonnes joueuses et qui ressortent très vite. »

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On a l'impression que vous avez su mieux neutraliser ce milieu de terrain du Paris FC et notamment limiter l'influence de Gaëtane Thiney. Qu'est-ce que vous avez dit à vos joueuses à la pause ?

« Formiga, elle a quoi ? 40 ans. Demain si je peux lui [mettre] deux ans de contrat, je le fais. Je peux vous le dire, c'est exceptionnel. A la mi-temps, on lui dit tu te replaces, tu prends Thiney dès qu'il y a une perte de ballon, c'est ce qu'elle a fait. Vous avez vu les ballons qu'elle a été arraché, qu'elle est revenue ? »

« Pour les jeunes, pour moi, c'est un exemple dans le vestiaire. Il dit pas un mot, rien du tout. Vous lui mettez un pain, un coup, elle se relève tout de suite. Elle est jamais à l'infirmerie. C'est des joueuses qui montrent l'exemple, aujourd'hui encore elle fait un match énorme. La semaine dernière, elle est entrée vingt minutes, elle a éclairci le jeu tout de suite parce qu'elle sent le jeu, attaque pied gauche, pied droit avec le placement. On m'a pris pour un fou de prendre une joueuse de 40 ans, mais là j'ai fait un sacré coup quand même. »

Hichem Djemai