Les premières impressions de Jérôme Dauba, l'entraîneur des Girondines de Bordeaux après le match nul (2-2) de son équipe sur la pelouse du Paris Saint-Germain synonyme de maintien en D1. L'occasion de jeter un premier regard sur cette saison bordelaise et ce qui a permis de rester dans l'élite.

 

«  [C'est] une délivrance avant tout et puis surtout pour les filles parce que [quand] on sort d'Albi [défaite 2-1 lors de la 18e journée ndlr] tout le monde nous avait enterré. Elles étaient vraiment au fond, on a eu quelques jours un peu difficiles et puis j'ai eu des discussions avec elles pour essayer de remobiliser tout le monde en leur disant que c'était quatre matches de très haut niveau qui nous attendait, qu'elles étaient capables de le faire.

 

Je sais de quoi elles sont capables et c'est ce qu'elles nous ont prouvé sur les quatre derniers matches. Certes il y a le résultat à Paris mais ce qu'on a été capables de faire avant contre Lyon, Marseille, Juvisy nous a permis d'espérer sur ce match. Hier soir, on s'est amusés à se remémorer les meilleurs moments de la saison et toutes elles m'ont parlé du match de Marseille, du match de Juvisy, moi je leur ai dit le plus beau match c'est celui qui nous attend demain et donc on est contents. Ça permet aussi aux Girondins de rester en D1 et le club a toute sa place dans le championnat ».

 

Tenir tête à une équipe qui va jouer la finale de la Coupe d'Europe, qu'est-ce que ça fait ?

 

C'est une fierté parce qu'en plus quand on voit l'équipe alignée de Paris on a de quoi être satisfaits, d'autant plus satisfaits quand c'est Ghoutia Karchouni et Emelyne Laurent, deux filles que j'ai fait venir à la trêve. Je suis content, ça veut dire que mes choix de les faire venir sont payants aujourd'hui. Et puis c'est pour ça qu'on les avait fait venir parce qu'on savait qu'à un moment donné, elles nous permettraient de nous maintenir.

 

Comment vous expliquer votre capacité à aller chercher des résultats face à Paris, Juvisy, Marseille et en même temps perdre des points face à des équipes qui sur le papier peuvent sembler plus à votre portée ?

 

On avait vu sur la première partie de championnat après le match de Lyon et de Paris où on avait pris deux gifles [8-0 et 0-6 ndlr], on avait su en tirer les enseignements et je pense que le déclic, c'est notre match aller à Montpellier, on perd que 1-0 sur un coup de pied arrêté, on fait une grosse prestation.

 

C'est là qu'on s'est dit que face à des grosses écuries, on était capables de rivaliser. Je pense que cette année on était dans une phase d'apprentissage, c'était plus facile pour nous de bien défendre et contrer parce qu'on a pas encore suffisamment d'expérience pour faire le jeu. Et face à Albi, Metz, Soyaux, Rodez, elles nous ont à chaque fois laisser le ballon, il a fallu que l'on fasse le jeu et on s'est fait prendre à notre propre piège.

 

Donc on a su en tirer les enseignements et sur les quatre derniers matches se dire : « Si on veut prendre des points se maintenir, voilà ce qu'il faut faire ». J'ai dit aux filles que moi je croyais en elles, qu'il fallait maintenant mettre en application ce qu'on disait et c'est ce qu'elles ont fait. Contre Lyon, c'est pas passé loin et puis derrière, c'est une super dynamique.

 

Est-ce que vous trouvez que l'arrivée d'Emelyne Laurent vous a aidé à mieux jouer, au-delà des résultats positifs que vous avez pu obtenir ?

 

Mieux jouer, je sais pas parce qu'on jouait déjà très bien sur la première partie de saison. L'avantage avec Emelyne, c'est qu'elle nous a donné de la profondeur dans le jeu qu'on avait pas. On était très bien dans la construction du jeu et elle nous a permis de se donner cette possibilité d'avoir de la profondeur, de la vitesse devant qu'on avait pas et c'est vrai que du coup on est capables d'avoir un jeu en possession et puis sur des coups mettre de la profondeur donc c'est vrai qu'elle nous a apporté.

 

Là où on l'attendait pas, c'est dans ce registre d'attaquante axiale parce qu'à la base, c'est une joueuse qui a été formée sur un côté et en plus c'était pas forcément son point fort la finition donc c'est plutôt une bonne surprise, elle est en train de passer vraiment un palier.

 

A titre personnel, c'était votre première saison en D1. Sur quel aspect vous avez l'impression d'avoir le plus appris ?

 

J'avais dit aux joueuses qu'il fallait qu'on gagne en efficacité et je pense qu'au fur et à mesure des matches, j'ai très vite appris qu'il allait falloir qu'on devienne une équipe efficace aussi bien défensivement qu'offensivement. Quand on joue le maintien, la priorité, c'est de ne pas prendre de buts, et depuis le match de Paris à l'aller au mois de novembre, on prend très peu de buts, on est devenu une équipe difficile à bouger et plus l'arrivée d'Emelyne, ça a conforté notre projet de jeu et voilà, j'ai su tirer les enseignements des trois premiers mois

Hichem Djemai