Après le scandale du terrain "synthétique" à la Coupe du Monde 2015, les joueuses américaines portent à nouveau leur voix contre leur Fédération cette fois-ci, pour réclamer un salaire égal aux hommes.

 

Plusieurs joueuses des Etats-Unis ont fait savoir leur mécontentement : Alex Morgan, Becky Sauerbrunn, Carli Lloyd, Megan Rapinoe, Abby Wambach, Hope Solo...

Les footballeuses sont légitimement montées au créneau pour cesser cette inégalité, injustifiée et intolérable entre leur salaire et ceux de leurs homologues, qui par la même mesure ont beaucoup moins de prestige qu'elles.

En 2015, les revenus générés par l'équipe féminine ont rapporté 20 millions de dollars de plus, que leur homologue masculin !

 

"Récemment, il est devenu clair que la Fédération n'a pas l'intention de nous fournir un salaire égal pour un travail égal", a déclaré Megan Rapinoe dans un communiqué, après avoir également attacher son nom à la plainte, avec Becky Sauerbrunn.

La "Commission sur l'égalité des chances" (Equal Employment Opportunity Commission) va mener une enquête dans ce sens, pour déterminer si ces faits justifient une indemnisation pour les joueuses.

La plainte a été déposée par Jeffrey Kessler, ayant représenté des syndicats et de nombreux athlètes (Tom Brady, Ray Rice...) dans des litiges avec les Ligues et les Fédérations.

Voici sa déclaration : "Au début du mois de Janvier, l'association de l'équipe nationale féminine a présenté une proposition raisonnable pour une nouvelle convention collective (à la Fédération américaine), afin d'avoir un salaire égal pour un travail égal, au même principe que son directeur", a déclaré Kessler. "La fédération des Etats-Unis a réagi en poursuivant les joueuses afin de maintenir en place le traitement discriminatoire et injuste qu'elles ont enduré pendant des années."

Le syndicat représentant les joueuses est actuellement en conflit avec la Fédération, pour réclamer le changement des termes de leur convention collective. Craignant de voir l'équipe féminine faire grève avant les JO 2016, la Fédération a répliqué en intentant "à contrecœur" un procès en cette année, en précisant que le contrat qui liait les joueuses à elle, passe par les Jeux Olympiques, et se termine au 31 décembre ! Le syndicat maintient que le protocole d'entente convenu en Mars 2013, peut être rompu à tout moment.
Avant que la Fédération américaine ne réplique, par son souhait de trouver un accord, pour négocier une nouvelle convention collective "lorsque le contrat avec ABC, expirera, (c'est à dire) à la fin de cette année."

Sunil Gulati, Président de la Fédération américaine a également soutenu que cela serait pris en compte "Nous pensons très fortement à l'équipe nationale féminine, nous voulons les indemniser équitablement, et nous allons nous asseoir et travailler à travers cela avec elles, quand tout cela sera établit."

Kessler affirme que les négociations sur les droits TV avec ABC, avait été le réel intérêt de cette volonté des joueuses, afin de mettre fin à ce "traitement discriminatoire et injuste".

 

Au micro de NBC, Hope Solo accompagnée de Carli Lloyd, a voulu réagir sur ce sujet : «Je suis dans cette équipe depuis une décennie et demie, et je suis passée par les nombreuses négociations avec ABC et honnêtement, ça n'a pas beaucoup changé", a déclaré Solo. "On continue à nous dire que nous devrions être reconnaissantes, juste pour avoir la possibilité de jouer au football professionnel, d'être payée pour le faire."
Avant d'ajouter : "En cette journée, il est question d'égalité, de l'égalité des droits, il est à propos de l'égalité des salaires. Nous poussons pour cela. Nous croyons maintenant que le moment est venu, parce que nous croyons qu'il est de notre responsabilité pour le sport féminin et plus particulièrement pour le football féminin de le faire. Il faut faire pression pour l'égalité de salaire et l'égalité des droits, et pour être traitée avec respect».

Pour se défendre, la Fédération a rétorqué que leur investissement dans le football féminin est sans limite : «Nos efforts pour être les défenseurs du football féminin sont sans faille», a déclaré le communiqué. «Depuis 30 ans, nous avons été un chef de file mondial dans la promotion du football féminin et nous sommes fiers de l'engagement de longue date que nous avons fait pour la construction du football féminin aux Etats-Unis. Cela afin de favoriser les opportunités dans le football pour les jeunes femmes et les filles à travers le monde."

Carli Lloyd, meneuse de cette plainte a également voulu préciser cet engagement : "Je pense que le timing est bon", a déclaré Lloyd. "Je pense que nous avons prouvé notre valeur au fil des ans. On vient vient juste de remporter un trophée en Coupe du Monde, la disparité salariale entre les hommes et les femmes est tout simplement trop grande. Nous voulons continuer à nous battre. La génération de joueuses avant nous s'est battu. Et maintenant, il est de notre devoir de continuer à nous battre."

Le soutien des masculins
Tim Howard, gardien de l'équipe national masculine, a déclaré à SportsCenter ce jeudi, que l'équipe masculine soutenait le combat de l'équipe féminine : "Nous soutenons le fait que les femmes doivent se battre pour leurs droits et se battre pour une juste compensation. Nous, du côté des hommes, on a lutté dans cette bataille pour une longue, longue période", a déclaré Howard. «Nous savons bien ce que l'on ressent. Nous nous sommes sentis mal payés depuis longtemps. Nous avons dû négocier notre salaire à notre juste valeur."

Parmi les chiffres cités dans la plainte déposée à la Commission sur l'égalité des chances : Les femmes gagneraient 99.000$ chacune si elles gagnées 20 matchs amicaux, le nombre minimum qu'elles sont appelées à jouer en un an. Mais les hommes seraient probablement indemnisé 263.320$ chacun pour le même exploit, et obtiendrait 100.000$, même s'ils perdent les 20 matchs. En outre, les femmes ne reçoivent rien, pour jouer plus de 20 matchs, tandis que les hommes obtiennent entre 5000$ et 17625$ pour chaque match joué au-delà de 20...

Alex Morgan a voulu réagir à ce sujet : "Chaque jour, nous sacrifions tout autant que les hommes. Nous travaillons tout autant", a déclaré Morgan. «Nous supportons tout autant physiquement et émotionnellement. Nos fans nous apprécient tous les jours énormément pour cela. Nous l'avons vu encore plus l'été dernier. Nous demandons vraiment, et exigeant maintenant, que notre Fédération, et notre employeur, nous reconnaissent et nous apprécient tout aussi bien."

 

Salaire en Coupe du monde
Les joueuses ont reçu 2 million de dollars pour avoir remporté la Coupe du Monde au Canada ! Alors que leurs homologues masculins ont reçu 9 millions pour avoir participé à la Coupe du Monde 2014.

"Nous sommes les meilleures dans le monde, avons trois championnats de Coupe du monde, quatre championnats Olympiques et [les hommes] sont payés plus, juste pour se montrer, alors que nous sommes payées pour gagner des championnats majeurs" a ajouté Hope Solo.

Dans une conférence téléphonique avec des journalistes, Kessler a stipulé : "La réalité consiste en ce que cette équipe est plus de valeur aux yeux de la Fédération que l'équipe masculine a été. Voilà ce que les faits montrent. Et ils seraient justifiés de demander plus que ce que les hommes reçoivent. Mais la première étape qu'elles recherchent, est l'égalité de traitement. Cela devrait être une étape facile à prendre pour la Fédération."

De nombreuses joueuses sont devenues de plus en plus loquaces sur l'égalité des sexes dans le sport, un fait qui s'est montré beaucoup plus intense en début d'année 2015, lors de l'organisation de la Coupe du Monde 2015 au Canada !
Cette année là, un groupe de joueuses dirigé par Abby Wambach a déposé une plainte au Canada, à propos de la pelouse synthétique, alors que la Coupe du Monde masculine, se joue sur de l'herbe naturelle.
Malgré cela, les Etats-Unis ont remporté cette Coupe du Monde face au Japon, sur le score de 5 à 2 !
Cette question du gazon s'est posée à nouveau, lors d'une tournée de la "SheBelieves" (de la Victoire) quand un tournoi à Hawaii a été annulé, parce que le gazon artificiel, a été jugé dangereux.

 

"Nous voulons jouer dans des installations de premier ordre, sur de l'herbe comme l'équipe nationale masculine américaine," a dit Alex Morgan. "Nous voulons avoir des logements de voyage équitables et confortables et nous voulons simplement un traitement égal."

L'équipe américaine, qui s'est récemment qualifiée pour les Jeux Olympiques de cet été au Brésil, est actuellement en formation dans la Floride, pour des matchs d'exhibitions contre la Colombie.

 

Source : Espn

Dounia MESLI