Pour son dernier match de préparation avant l'Euro, l'équipe de France a fait match nul (1-1) face à la Norvège sur la pelouse du stade Louis-Dugauguez de Sedan. Les Bleues ont longtemps mené à la marque avant d'être rejointes au score en fin de rencontre.

 

Après un match de « reprise » face à la Belgique, l'équipe de France poursuivait sa préparation de l'Euro aux Pays-Bas, avec une ultime rencontre de préparation face à la Norvège. Un ultime rodage joué à Sedan sur les terres d’Élise Bussaglia, originaire de la cité ardennaise et qui a d'ailleurs été longuement saluée par le public lors de sa sortie à la 74e minute.

 

Un rôle expérimental pour Aïssatou Tounkara

 

Dans la lignée du premier match face aux Red Flames belges, Olivier Echouafni a poursuivi dans sa logique de turn-over et de gestion de l'effectif. Une volonté de préserver son groupe qui explique en partie le côté gauche expérimental des Bleues avec Aïssatou Tounkara, positionnée en latéral.

 

Avec Sakina Karchaoui au repos et Eve Perisset qui avait déjà débuté le match face à la Belgique dans cette position, peu de choix se proposaient pour ce poste. Griedge Mbock, troisième option possible à gauche, a également été préservée par Echouafni qui la fait rentrer pour les vingt dernières minutes du match.

 

Ce côté gauche reste donc un point d'interrogation, alors qu'il s'annonçait comme un point fort de l'équipe de France pour cet été. Le forfait d'Amel Majri et les incertitudes autour de Sakina Karchaoui, font que sur ces deux matches amicaux, c'est plutôt de l'autre côté du terrain qu'est venu le danger. A droite face à la Belgique, Claire Lavogez a évolué cette fois-ci côté gauche, pour laisser ce couloir à Élodie Thomis.

 

Plein gaz

 

Thomis qui sort d'une saison émaillée par les blessures, a montré en l'espace de quelques minutes à quel point elle sera utile aux Bleues sur ce tournoi. Dans le premier quart d'heure, elle a été dans tous les bons coups, menant la vie dure à Élise Thorsnes sa vis-à-vis. Dès la première minute, elle parvient à déborder côté droit mais son centre est finalement intercepté par Ingrid Hjelmseth, la gardienne norvégienne.

 

Mais deux minutes plus tard, le nouveau déboulé de Thomis fais cette fois-ci mouche. Sur une action qui ressemble au premier but français face à la Belgique, Wendie Renard adresse un long ballon depuis le camp tricolore vers Thomis côté droit qui a le temps et l'espace d'ajuster son centre qui trouve Camille Abily dans la surface. Abily reprend le ballon de la tête et le place hors de portée de Hjelmseth sur la gauche de la gardienne norvégienne.

 

Si dans le premier quart d'heure, la Norvège semble trembler sur chaque accélération française (le plus souvent par Thomis), les minutes qui suivent voient les Norvégiennes revenir dans le match, profitant notamment de la difficulté d'Aïssatou Tounkara à s'adapter à son poste d'un soir. A la 19e minute, Kristine Minde puis Ada Hegerberg sont proches de concrétiser mais Sarah Bouhaddi réalise deux interventions décisives dans sa surface (19e).

 

Retour à l'équilibre

 

L'équipe de France se procure encore des situations intéressantes avec des têtes de Marie-Laure Delie (25e) puis Amandine Henry sur corner (31e) mais le match devient nettement plus équilibré. Une deuxième partie de première période qui illustre le rôle et l'influence d'Andrine Hegerberg qui navigue entre les lignes au milieu et peut à tout moment distiller un bon ballon pour Kristine Minde ou sa sœur Ada Hegerberg.

 

C'est d'ailleurs ce qui se produit à la 38e minute, mais la frappe d'Ada Hegerberg aux 16 mètres fuit le cadre. Quelques minutes plus tôt, Maren Mjelde avait également eu une belle opportunité sur coup-franc, côté gauche aux abords de la surface, mais Sarah Bouhaddi parviendra finalement à sortir le ballon en corner (34e).

 

A l'issue de la première mi-temps, l'équipe de France est logiquement devant, même si l'élan des tricolores s'est progressivement émoussé. Au retour des vestiaires, Martin Sjögren procède à trois changements, dans les buts avec l'entrée de Cecilie Fiskerstrand, mais aussi les entrées de d'Ingrid Schjelderup et Emilie Haavi en lieu et place d'Andrine Hegerberg et Kristine Minde. Olivier Echouafni fait également entrer Eugénie Le Sommer à la pause à la place de Claire Lavogez.

 

La Norvège concrétise sur son temps fort

 

En seconde période, la Norvège se montre plus à son avantage avec notamment Caroline Hansen qui a retrouvé de l'influence dans le jeu et des espaces pour faire parler sa technique balle au pied. Dans ce second acte, Echouafni procède à six changements tout comme son homologue norvégien. Une rotation qui change le visage des deux équipes, tandis que le match voit inexorablement l'équipe norvégienne gagner en confiance alors que les Bleues ne parviennent pas à faire le break.

 

Dans les dernières minutes du match, Caroline Hansen alerte une première fois Sarah Bouhaddi sur une remise en retrait d'Ada Hegerberg dans la surface (83e). Quelques instants plus tard, les joueuses françaises sont gênées par le pressing norvégien qui vient les chercher aux abords de la surface.

 

Le ballon est rapidement rendu à la Norvège et Schjelderup se retrouve seule dans le rond central, les milieux françaises trop loin du ballon. Une liberté qui laisse le temps à Schjelderup d'adresser un très bon ballon en profondeur vers Maren Mjelde, entre Laura Georges et Jessica Houara. Aux abords de la surface, la capitaine réalise le bon enchaînement, et évite la sortie en catastrophe de Sarah Bouhaddi (84e).

 

Un résultat anecdotique ?

 

L'équipe norvégienne égalise sur l'une de ses rares occasions, et profite d'une fin de rencontre où les Bleues ont dû mal à garder le contrôle du ballon. Malgré un sursaut en fin de match, les Tricolores ne parviendront pas à reprendre l'avantage dans ces dernières minutes, avec des actions trop brouillonnes pour faire à nouveau trembler les filets.

 

Au-delà du résultat, ce match a permis de souligner quelques unes des forces de l'équipe de France, en même temps que les incertitudes qui subsistent à quelques jours de l'Euro. Pour la Norvège, c'est un résultat qui devrait au contraire inciter à l'optimisme à quelques jours du match d'ouverture face au pays organisateur, les Pays-Bas.

 

Hichem Djemai