L’Olympique Lyonnais s’est imposé (3-0) cet après-midi face au Paris Saint-Germain en match avancé de la 21e journée. Un match qui lançait la série de trois matches entre les deux équipes, avec dans les jours à venir les finales de la Coupe de France et de la Ligue des Championnes où Lyon et Paris vont de nouveau se retrouver.

 

Quelle portée donner à ce match ? Sur le papier, Lyon est déjà assuré du titre cette saison en D1 et une défaite de Paris pouvait précipiter la qualification de Montpellier pour la Champions League la saison prochaine, mais qui pouvait croire encore à un renversement de situation de ce côté ?

 

Un match pour rien ?

 

Les joueuses avaient parlé avant ce match d’une dimension psychologique, prendre l’ascendant dans cette rencontre pouvait signifier un avantage pour les deux matches suivants où cette fois-ci des trophées seront en jeu. Du côté des compositions d’équipes, on était proche des équipes-types alignées par les deux entraîneurs ces dernières semaines, avec notamment le trio offensif Hegerberg/Le Sommer/Morgan côté lyonnais.

 

Patrice Lair avait lui fait le choix d’aligner une équipe avec une défense à trois, et Ashley Lawrence positionnée dans le couloir gauche tandis qu’Eve Perisset débutait sur le banc. Une composition d’équipe qui est allée avec une entame différente du match aller au mois de décembre. Rapidement dans la rencontre, on observe une équipe parisienne qui ne se contente pas de défendre dans son camp et d’évoluer avec un bloc défensif bas. Une seule véritable milieu défensif avec Formiga (Grace Geyoro était positionnée en défense centrale) et une volonté d’aller chercher le ballon dans le camp adverse.

 

On retrouve dans ces premières minutes les qualités de Paris lors de la demi-finale aller de Champions League face à Barcelone avec un trio au milieu capable de gêner la construction du jeu lyonnais et par moment réussir à enchaîner des passes dans des petits espaces. Ces intentions, cette volonté de jouer haut retarde la mise en route des joueuses lyonnaises. Mais rapidement, Lyon va parvenir à renvoyer la pareille au PSG.

 

Un ballon récupéré dans les 30 mètres parisiens, et Saki Kumagai sert Eugénie Le Sommer aux abords de la surface côté droit. Dos au but, elle parvient à se jouer d’Irene Paredes en se retournant, puis à mettre dans le vent Laura Georges sur une feinte de corps. Paredes semble pouvoir reprendre l’attaquante lyonnaise, mais Le Sommer parvient à frapper au but et tromper Kiedrzynek sur sa droite (13e).

 

Une ouverture du score dès le premier quart d’heure, on est donc loin du scénario du match aller. Une tendance qui va se confirmer avec deux nouveaux buts lyonnais inscrits avant la demi-heure de jeu.

 

Déjà-vu

 

Au fur et à mesure que Lyon parvient à développer son jeu, ce match au Parc OL semble en rappeler un autre, disputé il y a un an dans cette même enceinte. Un match différent, mais Lyon qui s’appuie sur les mêmes solutions que lors de cet éclatant 7-0 face à Paris la saison dernière. Les joueuses de Patrice Lair cherchent à presser haut les Lyonnaises et sont prises dans leur dos par les longs ballons venus de l’arrière et qui cherchent les attaquantes à la limite du hors-jeu. Parfois, les attaquantes de l’OL sont prises en position illicite, mais parfois ce sont les joueuses de Gérard Prêcheur qui ont le dernier mot.

 

A la 27e minute, Ada Hegerberg est servie sur l’un de ces longs ballons. Seule face à Paredes, elle voit l’appel d’Eugénie Le Sommer côté droit. Servie, Le Sommer progresse jusque dans la surface parisienne et redonne le ballon à Hegerberg qui peut tranquillement conclure du plat du pied. Une minute plus tard, Paris accuse le coup. Depuis les 18 mètres, Abily sert Le Sommer dans la surface côté droit. Son centre trouve Alex Morgan au deuxième poteau qui vient fermer la porte et tromper Kiedrzynek d’une reprise pied gauche (28e).

 

Paris a joué et se retrouve déjà piégé après moins d’une demi-heure de jeu. Une manière de se convaincre qu’il faudra se montrer moins entreprenant vendredi prochain ? Ce qui est sûr, c’est qu’en acceptant d’ouvrir le jeu et d’aller chercher Lyon dans son propre camp, Paris n’a pas tenu longtemps sur le plan défensif. Des difficultés auxquelles Patrice Lair répond en faisant sortir Veronica Boquete dès la 37e minute pour faire rentrer Eve Perisset.

 

Gagner le match / perdre Alex Morgan : les deux moitiés du verre lyonnais

 

Paris surclassé dans cette première période, mais le plus gros coup dur est peut-être pour Lyon avec la sortie sur blessure d’Alex Morgan à la 40e minute. Alors que le trio offensif lyonnais commençait à donner sa pleine mesure, l’attaquante étasunienne est contrainte de sortir après une douleur aux ischio-jambiers. Une blessure qui pourrait la priver des deux finales avec l’OL sur cette fin de saison.

 

La deuxième période du match se révèle moins riches en occasions. Lyon s’appuie sur les mêmes recettes face à une équipe parisienne forcément plus vigilante mais qui dans le même temps ne parvient à créer le danger dans la surface adverse, même sur les quelques coups de pied arrêtés que le PSG se crée dans le camp lyonnais. Au final, aucun but inscrit dans cette seconde période et très peu de véritables occasions comme si les deux équipes se montraient prêtes à en rester là en attendant leur prochaine rencontre, vendredi soir à Vannes pour la finale de la Coupe de France.

 

Avec ce résultat, Lyon peut quelque part oublier le match du mois de décembre perdu face à Paris. Les doutes, eux resteront jusqu’au bout et Paris conservent ces chances, a fortiori avec cette position de challenger finalement si confortable. Néanmoins, cette rencontre rappelle au PSG qu’il faudra réaliser deux exploits pour espérer enlever un trophée. Dos au mur, Paris en aura besoin pour remporter le deuxième titre de son histoire et jouer la Ligue des Championnes la saison prochaine.

 

Photo: S. Guiochon / Le Progrès

Hichem Djemai