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CDM U20 : La France termine 2ème du Mondial

Publié le 3 décembre 2016 à 11:35

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L’histoire fût écrite aujourd’hui. La France disputait sa première finale de Coupe du Monde U20 face à une équipe Coréenne redoutable. Les Bleuettes ouvrent le score sur un bon ballon de Maelle Garbino, que Grace Geyoro parvient à reprendre au premier poteau. Avant de voir l’égalisation de Wi Song Sim en première période et de prendre l’avantage en début de seconde période, en clôturant sa victoire sur un penalty transformé 3-1. La France tenait sa victoire, mais a cédé face à une équipe coréenne physique et mentale.

Comme un air de déjà vu

Les Bleuettes savaient à quel point ce dernier match serait des plus difficiles, face à une équipe coréenne emprunt à suivre le chemin des U17. Neuf joueuses U17 côté coréen à avoir joué la Coupe du Monde U17 en 2014, ont pris part au combat, quand dans le camp français, Grace Geyoro, Juliane Gathrat, Cindy Perrault, Marion Romanelli et Delphine Cascarino ont répondu présente. Après avoir passé le cap de la phase de groupe avec brio, les françaises ont - pour une fois - surpassé l'Allemagne (1-0), avant de confirmer face au Japon, de la plus belle manière (2-1). Les Bleuettes se retrouvent alors pour la première fois de leur histoire en finale de Coupe du Monde U20. Pas n'importe quelle finale puisqu'elle a des airs de déjà vu. La France a déjà battu cette équipe coréenne en finale de Coupe du Monde U17, lors d'Azerbaïdjan 2012, comme on le disait déjà. Un duel qui s'annonçait donc comme un son de cloche aux airs de revanches. Une équipe de France qui devra constituer sans l'une des cadres de cette équipe françaises, Sakina Karchaoui, victime d'un traumatisme crânien face au Japon. Un fait qui aura peut être bien une incidence dans ce match. Si importante sur le flanc gauche pour ses coéquipières, qui ont donc tenté de composer sans elles.

Les compositions des deux équipes (et remplaçantes)

RDP Corée : K.Myong Sun, U.Sol Gyong, C.Sol Gyong (c), W.Jong Sim, R.Hyang Sim, K.Phyong Hwa (Choe Un Hwa 90+5'), J.So Yon, R.Un Yong, K.Un Hwa (S.Hyang Sim), J.Hyo Sim, K.So Hyang (Kim So Hyang 79')

France : Chavas, Romanelli, Cissoko, D.Cascarino, Geyoro, Mateo, Fleury (Léger 53'), Gréboval (c), E.Cascarino, Garbino (Condon 73'), Gathrat (Gauvin 73')

Les Bleuettes étaient bien parties

Dès l'entame, la Corée est en feu, elle met en grande difficulté la France, qui montre quelques hésitations dans son jeu, face à une équipe adverse corrosive et insistante en attaque. Comme avec cette tête de Ri Un Yong à la 3ème minute sur un centre venu de la gauche. La Corée répond présente au jeu aérien, comme à son habitude depuis le début de ce tournoi.

Mise à mal, l’équipe de France fait preuve de beaucoup d’abnégation, comme lorsque Romanelli suppléé Cissoko pour annihiler une attaque coréenne à la 9ème minute. La RDP Corée domine ce début de rencontre, mais la France redouble d’efforts. Des efforts qui finiront par payer à la 16ème minute du match. Grace Geyoro au premier poteau, parvient à récupérer le coup franc bien tiré par Maelle Garbino et prendre à travers la gardienne 0-1.

L'ouverture du score provoque l'hystérie dans le stade, tant elle était inattendue à ce moment du match. Buteuse décisive face à l’Espagne en Coupe d’Europe, la parisienne fait encore étalage de son importance pour cette seconde finale des Bleuettes. Pourtant la joie sera de bien courte durée pour les Bleuettes.

Il n'aura suffit que de quinze minutes aux coréennes pour revenir dans la course, avec cette égalisation de W. Jong Sim (30'). Sur une contre attaque en formation, tel un trident, les coréennes ont utilisé les espaces entre les françaises pour se faufiler jusqu'au but de Chavas et la prendre à défaut pour cette égalisation. Instigué par So Hyang qui transmet à Phyong Hwa, filant vers le but, et d'une remise vers Jong Sim égalise pour la RDP Corée 1-1.

Une égalisation qui intervient tout juste avant la pause fraîcheur, qui va casser le rythme du match, au détriment des françaises. Tout reste donc à nouveau à faire pour les Bleuettes, qui vont devoir piocher dans leurs ressources pour tenter de reprendre l'ascendant sur le match. La juvisienne Clara Mateo va s'y affairer à la 37ème minute en combinant avec Maelle Garbino. Mateo fonce vers le but, d'une remise de Garbino, et un sombrero sur Sol Gyong, se retrouve nez à nez avec la gardienne coréenne, Myong Sun qui sort de son but et contre sa frappe de justesse.

En défense, Estelle Cascarino participe activement au maintien du score, en récupérant les ballons dans les pieds face à une équipe coréenne, qui joue beaucoup entre les françaises. Quelles sont dures ces dernières minutes de la première mi-temps pour la France. Le coup de sifflet intervient enfin pour permettre aux Tricolores de corriger ce qui ne va pas dans cette pause, après avoir été rattrapé au score bien malgré elles 1-1.

La France rompt par la pression

L’équipe de France fait face à une équipe adverse plus incisive et vive offensivement, que celles qu’elles ont connu auparavant. Un fait qui rend les choses difficiles à vivre pour les Bleuettes qui poussent en vain, face à un adversaire plutôt "sournois" dans cette rencontre.

Ca sera un duel jusqu’au bout à présent, entre les deux nations. Un duel qui penche plutôt en faveur de la RDP Corée, peut être même sans surprise, favorite pour la rencontre. Mais la France a su démontrer que les pronostiques étaient faits pour être contrecarrés, contre l'Allemagne et le Japon notamment. Malheureusement, cela ne peut pas être le cas pour tous les matchs, cruellement. La France a pourtant eu une alerte à la 52ème minute, quand So Hyang remet un bon ballon à Phyong Hwa, étrangement seule au second poteau, mais cette dernière rate le cadre. Plus que surprenant, seule face au but de Chavas. Plus de frayeur que de mal, pour l'instant... Trois minutes seulement après ce premier jet, la RDP Corée s'offre son second but, qui pointé le bout de son nez depuis un moment déjà... C'est donc K.Phyong Hwa (55') qui donne l'avantage au score pour la RDP Corée juste avant l'heure de jeu. Sur un coup franc bien placé, Kim Phyong Hwa croise sa tête pour inscrire ce deuxième but coréen, malgré la parade de Chavas 2-1 !

C'est pour ainsi dire le 20ème but inscrits par les coréennes dans ce tournoi. Un chiffre qui est dû notamment en comptabilisant les 7 buts face à la Papouasie. Par ces matchs là, l’équipe asiatique a pu se mettre en grande confiance, en mettant en place sa tactique en phase de groupe notamment, avant de se renforcer pour cette finale. De l'autre, malgré un parcours "héroïque", les Bleuettes manquent de plus de solidité en défense. Quand la Corée se regroupe dans la sienne, logiquement.

A la 66ème minute, la France s'offre un coup franc côté gauche à la limite de la boîte, frappé par Marie-Charlotte Léger, qui passe juste au-dessus de la transversale. On y a cru un instant. Avant de voir Delphine Cascarino s'affairer à la tâche en défense, pour revenir et contrer une percée de Phyong Hwa en direction de Chavas, dans la boîte. Forte de cet avantage au score, la RDP Corée gagne du temps, par des crampes, des remises lentes, des sorties de balle, des touches hésitantes... Malgré les entrées de Laura Condon et Valérie Gauvin à la place de Juliane Gathrat et Maelle Garbino à la 70ème minute, l'issue du match ne va pas s'arranger.

La RDP Corée continue à se montrer dangereuse jusqu’à la fin, la France orgueilleuse tente de réagir jusqu’au bout. Mais le cauchemar s'aggrave et continue avec ce penalty accordé par l'arbitre à la 85ème minute, suite à un choc entre Cissoko et Hwa, qui peut tout de même être pris comme fait de jeu et involontaire de la part de la parisienne. Le suspens était là. On sait que Mylène Chavas a déjà montré qu'elle pouvait être décisive sur penalty, face au Ghana. Mais la talentueuse stéphanoise n'aura pas la même chance cette fois-ci. So Yon prend à contre pied la gardienne française et permet à la RDP Corée de mener 3 buts à 1. Le banc français est abbatu, annéanti, accablé. Les Bleuettes ont tout donné. Ca ne sera pourtant pas suffisant. Quelque chose manquait. Difficile à dire ce qu'il fallait changer. Les deux remplaçantes du match, Léger et Condon vont avoir les deux dernières occasoins à la 93ème minute côté Tricolore, sur une frappe de Léger contrée par la gardienne, puis Condon plein axe également stopée. Huit minutes de temps additionnel sont accordés par l'arbitre mais ne donneront rien. Le score ne changera pas. La victoire a changé de camp. La RDP Corée remporte le Graal si convoité dans ce mondial U20, au terme d'un match intense et d'un tournoi mené de main de maître.

Après avoir tenté de réagir, les Bleuettes ont succombé face à la pression de la mission finale. L'équipe de Corée était bien trop forte, organisée et tactique dans ce match, ce qui a clairement donné le scénario du match avant même le coup d'envoi, tant le pays asiatique à démontrer de choses dans ce tournoi. Et telle une continuité, les U20 poursuivent le titre de Coupe du Monde, remporté par les U17, en Jordanie cet été. La suprématie mondiale des coréennes n'est plus à faire en cette année, même si les seniors n'ont pas la même réussite. On peut raisonnablement pensé que ça ne saurait tarder...

La France a cédé sa victoire, après avoir mené au score, eu moins d’opportunités, malgré les 13 frappes pour 9 cadrées, contre 8 pour 3 cadrées côté coréen. Un manque de réalisme devant le but, de réussite pour trouver le fond des filets. La France capitule, dans un combat de longue haleine, remporté par la hargne et l’homogénéité des asiatiques dans leur jeu. Les Bleuettes y ont cru, les français y ont cru, on y a cru. Infine, la France passe tout près de son doublé, après son titre de Championne d’Europe glané cet été avec fierté et termine 2ème de ce mondial U20. Beaucoup de déception, mais tant d’émotions vécues avec cette équipe de France, qui a passé chaque match, pour figurer à cette finale ultime !

Peu importe, les Bleuettes ont aujourd'hui inspiré des milliers de jeunes filles par leur parcours et leur état d'esprit exceptionnel ! Elles devront, chacune, à présent relever la tête, un échec n'ait rien si l'on apprend à le surmonter.