Paris s'est qualifié pour la finale de la Ligue des Championnes après sa victoire 2-0 au Parc des Princes face au FC Barcelone. Une victoire qui s'ajoute au succès 3-1 au match aller en Catalogne et permet donc à Paris de se qualifier pour sa deuxième finale européenne en trois ans. Devant plus de 19.000 spectateurs, les Parisiennes ont livré un match sérieux, moins flamboyant mais suffisant pour se mettre à l'abri d'un retour blaugrana.

 

Paris a confirmé sa victoire de l'aller et se qualifie pour sa deuxième finale européenne après celle de 2015, perdue face à Francfort. Le même écart au tableau d'affichage mais un match différent, plus fermé, avec un Paris Saint-Germain en contrôle, parfois trop mais qui a su l'emporter sans encaisser de buts, un aspect sur lequel Patrice Lair avait insisté hier en conférence de presse.

 

Les joueuses parisiennes qui ont pu profiter de la présence d'un large public, plus de 19.000 spectateurs venus pour l'occasion, entre soutiens de toujours, passionnés, curieux mais aussi des supporters venus conjurer le sort après la déroute de l'équipe masculine face au Barça. Un contexte bien présent, même si les vingt-deux actrices avaient pleinement conscience que ce contexte avait peu de rapport avec le match qui les attendait.

 

Peu de changements des deux côtés

 

Du côté des coachs, on retrouvait les organisations tactiques mises en place au match aller, avec un changement de chaque côté. Laura Georges a repris sa place dans la défense à trois parisiennes, alors que Grace Geyoro était repositionnée au milieu de terrain à la place d'Aminata Diallo, qui a débuté sur le banc. Pour le Barça, Xavi Llorens avait replacé Alexia Putellas en attaque tandis que Gemma Gili était positionnée dans un milieu de terrain qui a semblé mieux équilibré sur ce match, et plus à même de répondre dans les duels.

 

Comme on pouvait s’y attendre, les premières minutes du match ont été marquées par une volonté d’aller de l’avant de la part du Barça. Agressives au milieu de terrain, peut-être plus qu’au match aller, les Blaugranas ont récupéré quelques ballons qui leur ont permis d’alerter la défense parisienne dans les premières minutes. Des alertes plus qu’un véritable danger, même si à la 10e minute le Barça enchaîne plusieurs corners, avec sur le troisième une reprise de Miriam Dieguez qui passe au-dessus de la barre transversale.

 

La joueuse-clé du Barça dans ce début de match, c’est Vicky Losada. Positionnée derrière les deux attaquantes, elle est celle que l’on recherche pour dynamiser le jeu offensif barcelonais. Avec beaucoup de liberté de mouvement, son activité permet au Barça de se montrer à son avantage. Pourtant dans cette première période, peu de véritables occasions que ce soit pour Barcelone ou pour le PSG.

 

Une première période au ralenti pour le PSG

 

Paris parvient par plusieurs fois à se rapprocher des buts de Sandra Panos, mais à chaque fois avec des frappes qui manquent de puissance pour inquiéter la gardienne blaugrana. C’est le cas dès la 8e minute pour Cristiane qui alerte Panos, après avoir parcouru la moitié du terrain, balle au pied. On retrouve la numéro 10 parisienne à la 23e minute, trouvée par Grace Geyoro à l’entrée de la surface, mais elle bute à nouveau sur la gardienne espagnole.

 

Cristiane mais aussi Ashley Lawrence (36e) ou Formiga (44e), des tentatives qui soit manque le cadre, soit n’inquiète pas le dernier rempart blaugrana. Paris ne semble pas s’exposer à un retour de l’arrière mais a aussi perdu de la qualité de jeu que l’on avait observé à l’aller. Volonté de contrôler le match, une équipe de Barcelone plus agressive au milieu de terrain, quelque soit la raison, Paris reste entre deux eaux, la qualification presque en poche mais sans véritable démonstration de force devant les plus de 19.000 spectateurs présents au Parc des Princes.

 

A la pause, Patrice Lair procède déjà à un premier changement. C’est Laura Georges qui sort pour l’entrée de Véronica Boquete. Avertie d’un carton jaune en première période, Laura Georges laisse sa place à Grace Geyoro en défense centrale, tandis que Boquete prend la place de Geyoro dans le triangle du milieu de terrain. Un changement qui va avec un Paris plus offensif après la pause, qui ne se contente pas de mettre en échec un jeu blaugrana qui ne semble pas à même dans l’immédiat de faire basculer la rencontre.

 

Le réalisme parisien sur coups de pieds arrêtés

 

Un nouveau visage et des effets qui finissent par se faire ressentir. Après une première frappe hors-cadre de Marie-Laure Delie (50e) à l’issue d’un bon mouvement parisien, l’ouverture du score intervient à la 55e minute. Au départ, une inspiration de Formiga, qui sert Cristiane par-dessus la défense du Barça. Sandra Panos sort de ses buts pour gêner la frappe de Cristiane, ce qu’elle parvient à faire mais en déséquilibrant l’attaquante brésilienne dans la surface. L’arbitre laisse l’action se poursuivre et voyant la reprise de Cristiane ne pas prendre le chemin du but, revient à la faute et siffle un penalty en faveur de Paris.

 

C’est Sabrina Delannoy qui est chargée de le transformer et elle exécute parfaitement la sentence avec une frappe à contre-pied qui fait exulter le public du Parc (55e). Sans libérer Paris, ce but traduit une évolution dans ce match. Plus entreprenant, le PSG oblige le Barça à défendre plus bas mais aussi commettre des fautes à proximité du but catalan. Des coups-francs frappés par Eve Perisset et qui apportent le danger dans la surface barcelonaise.

 

C’est sur l’un de ces coups-francs que Paris accentue son avantage. Au 25 mètres, légèrement excentrée sur la gauche, Eve Perisset envoie le ballon dans la surface, un ballon prolongé par des défenseures du Barça alors que Sandra Panos est sortie de ces buts. Le ballon poursuit sa course vers le but et Irene Paredes s’assure qu’il aille bien au fond des filets (62e).

 

Paris, un peu mieux, a surtout sû se montrer réaliste et à l’issue de ce début de seconde période s’assurer de sa qualification. C’est peut-être ce qu’il faut retenir de ce match, cette capacité à finir le travail et ne pas trembler quand une finale de Coupe d'Europe vous tend les bras.

 

Deuxième finale, premier titre ?

 

Dans le dernier quart d'heure, Barcelone reprend du poil de la bête, avec une Vicky Losada de nouveau influente et qui par moment parvient à créer des décalages dans la défense parisienne. C'est aussi l'entrée de Barbara Latorre, très remuante en attaque et proche de marquer, comme au match aller, mais cette fois-ci Kiedrzynek est à la parade à chaque fois que Latorre est parvenue à fausser compagnie à la défense parisienne (88e et 92e).

 

Avec cette victoire, Paris ira donc à Cardiff et jouer une finale qui aurait pu sembler difficile d'accès en début de saison. Mais le Paris Saint-Germain a su produire quelques grands matches à l'image du match aller en Catalogne, le genre de prestations qu'il faudra probablement reproduire le 1er juin pour soulever un premier trophée européen.

Hichem Djemai