Hier soir à Los Angeles se tenait la draft universitaire en vue de la saison 2017 en NWSL, dont le lancement est prévu au mois d'avril prochain. Un exercice qui permet aux équipes les moins bien classées la saison précédente de faire pencher la balance en recrutant les meilleurs talents universitaires.

 

La draft (lotterie) est un moment privilégié à la fois pour découvrir les nouveaux talents sortis du système universitaire et qui cherchent à poursuivre leur carrière chez les professionnels. C'est aussi le moment où l'on peut voir à l’œuvre les stratégies des différents clubs, à court et moyen terme pour chercher à construire l'équipe la plus compétitive.

 

L'ombre de Kadeisha Buchanan

Cette année, la draft commençait avec une inquiétude. Le mercato hivernal avait vu partir deux des joueuses les plus talentueuses ces derniers années dans le championnat universitaire. Les deux canadiennes Ashley Lawrence et Kadeisha Buchanan avaient toutes deux été nommées dans le XI de l'année en NCAA avant de rejoindre la D1 française, respectivement au PSG et à l'OL. Kadeisha Buchanan avait même remporté le trophée Mac Hermann qui récompense la meilleur joueuse de l'année dans le soccer universitaire.

C'est la première fois depuis la création de la NWSL que la « meilleure joueuse » de sa génération fait le choix de snober la draft, et elle aurait probablement été le choix numéro un de beaucoup d'équipes de même qu'Ashley Lawrence.

Autre joueuse de grand talent qui devrait quitter les États-Unis, Savannah Jordan, attaquante prolifique et annoncée en Europe de manière imminente. Sélectionnée par Portland, elle n'a été que le 22e choix de cette draft. Beaucoup d'équipes, ayant anticipé son départ ont préféré ne pas la sélectionner malgré son potentiel. Pour Portland et son coach Mark Parsons c'est un choix pour l'avenir, alors que Jordan n'aurait pas eu dans l'immédiat beaucoup de temps de jeu dans l'Oregon.

 

Boston avait les cartes en main

Malgré ces absences, beaucoup de joueuses talentueuses se sont vues recrutées par les franchises de la NWSL. Parmi elles, Boston Breakers était en premier ligne. Le club, dernier de NWSL lors de deux dernières saisons, disposait de six choix sur les quatre tours de draft, dont quatre au premier tour. Quatre tours de draft, cela veut dire quarante joueuses sur les quelques 200 éligibles cette année. Chaque équipe a en théorie un choix par tour, mais par le biais des échanges (tours de drafts, joueuses, places réservées pour des joueuses internationales...) une équipe peut se retrouver avec plus ou moins de choix.

Quatre choix au premier tour dont le premier et le troisième choix. Et cette année, c'est Rose Lavelle qui a été sélectionnée par les Breakers. Milieu de terrain, elle jouait pour l'Université du Wisconsin et a été récemment invitée à participer au camp d'entraînement de la sélection étasunienne. Joueuse créative, elle devrait avoir vocation à jouer dans un rôle de meneuse de jeu ou derrière les attaquantes.

Morgan Andrews sélectionnée en numéro 3, toujours par Boston, est elle une joueuse très suivie aux États-Unis. Elle a notamment remporté le titre universitaire en 2016 avec l'Université de Californie du Sud (USC) après avoir remporté deux fois de suite le titre de meilleure joueuse de l'année au niveau lycée (2012 et 2013). Elle faisait également partie des trois finalistes pour le trophée Mac Hermann pour l'année 2016.

 

Des joueuses rompues au haut niveau

Une précocité qu'elle doit désormais confirmer dans une équipe de Boston qui s'annonce très jeune. Au premier tour, Boston a également sélectionné Ifeoma Onumonu et Margaret Purce, deux joueuses qui comme Morgan Andrews, participeront au camp d'entraînement des U23 étasuniennes. Margaret Purce qui a aussi la particularité d'être la première joueuse issue d'une université de la prestigieuse Ivy League (Harvard en l’occurrence) à être sélectionnée pour jouer en NWSL. Elle sera suivie quelques minutes plus tard par Tyler Lussi (21e - Portland) diplômée de Princeton.

Une sélection de joueuses à vocation plutôt offensive pour Boston. Les Breakers semblent avoir fait le choix de recruter des défenseures par d'autres moyens avec les arrivées d'Allysha Chapman (Houston), Amanda Frisbie (Kansas City) et Megan Oyster (Washington).

Au total, elles sont trois dans cette draft à prendre part ces jours-ci au camp d'entraînement des A et douze avec les U23. C'est le cas d'Ashley Hatch, sélectionnée en numéro par les North Carolina Courage. Appelée ce mois-ci en U23, elle a déjà connu une sélection avec les A dans l'équipe de Jill Ellis. C'était en octobre dernier, lors de l'un des matches amicaux face à la Suisse (Victoire 4-0).

Christina Gibbons, convoquée par Jill Ellis, a elle été draftée par Kansas City en cinquième position. Joueuse défensive, elle arrive dans une équipe en pleine reconstruction après les deux titres remportés en 2014 et 2015. Jane Campbell, première gardienne de cette draft (15e position – Houston Dash) participera elle aussi au camp d'entraînement des A, toujours en l'absence d'Hope Solo, qui purge sa suspension.

D'autres internationales ont également été sélectionnées dans cette draft, c'est le cas des Canadiennes Nichelle Prince (28e – Houston Dash) et Kailen Sheridan (23e – Sky Blue). Nichelle Prince avait fait partie de la sélection canadienne qui a remporté la médaille de bronze aux derniers Jeux Olympiques.

 

Draft 2016... Que sont-elles devenues ?

Parmi les joueuses draftées en 2016, certaines ont déjà fait quelques étincelles. C'est le cas par exemple d'Emily Sonnett, sélectionnée en première position l'an dernier par Portland. Elle s'est imposée comme une titulaire indiscutable dans l'axe de la défense des Thorns, et a connu plusieurs sélections avec les États-Unis.

On peut citer également Rachel Daly, qui a connu ses premières sélections avec l'Angleterre à la suite de bonnes performances avec le Houston Dash. Un club dans lequel évolue également Janine Beckie, draftée en 2016 et médaillée de bronze aux derniers J.O. Makenzy Doniak a de son côté finit la saison en tant que titulaire avec le Western New York Flash. Elle a débuté les deux matches de play-offs qui ont mené au succès de son équipe, inscrivant même un but en demi-finale face à Portland.

=> Les résultats complets de la Draft 2017

Hichem Djemai