Que garder de ce huitième-de-finale face à Montpellier et de ce parcours en Coupe de France ? C'est un peu la question que nous sommes allés poser aux joueuses et aux coach de Domont après le match.

 

Un score lourd (16-0) pour finir, mais une modestie qui rendait ce résultat prévisible, attendu et sans honte ni regret. « Avant le match, c'était fait. On savait qui allait se qualifier », nous dira Caroline Pitto, capitaine du FC Domont.

 

« C'est pas un écart qu'il y a, c'est un fossé »

Une rencontre qu'il « fallait jouer ». « Y' en a pas dix des matches comme ça » appuie de son côté Ophélie Dabé, l'avant centre du FC Domont. Elle reconnaît que si « la manière » n'y « était pas », les joueuses de Domont ont essayé de faire ce qu'elles pouvaient. Une volonté de jouer sans regrets qui était au cœur des échanges à la mi-temps dans le vestiaire. Une volonté de jouer « le tout pour le tout » après avoir encaissé sept buts en première période.

Un sursaut qui a permis de revenir avec de meilleures intentions en seconde période comme le rappelle Benjamin Brossard, l'entraîneur de Domont qui a vu « cinq premières minutes [avec] un peu plus d'engagement », un élan retrouvé, rapidement brisé par un but de Clarisse Le Bihan qui replonge l'équipe francilienne dans le doute. Au-delà de l'écart de niveau, le coach domontois a vu son équipe prise par « l’événement » avec des erreurs inhabituelles pour ses joueuses au-delà du niveau de l'équipe en face.

Des détails qui n'empêchent pas Domont de sortir la tête haute de cette compétition, mais qui aurait peut-être permis de marquer un but « pour que la fête soit encore plus belle ». Car le match face à Montpellier était un match de gala, une sorte de récompense pour le parcours de Domont et pour des joueuses qui n'auront peut-être plus jamais l'occasion de se confronter à une équipe professionnelle.

 

« C'est quelque chose qu'il fallait vivre »

Lorsque l'on évoque le parcours de Domont en Coupe de France, le match référence semble être unanimement le 16e de finale face à l'US Saint-Vit. Pour Ophélie Dabé, « c'était le match parfait » face à une équipe «  largement meilleure que nous » pour Benjamin Brossard, mais où ses joueuses avaient parfaitement appliqué les plans du coach de Domont.

Deux buts rapides d'Ophélie Dabé et de sa « compatriote » Macoura Diabaté et Domont qui a ensuite « fermé la boutique » et tenir pour finalement l'emporter 2-1. Un match où les joueuses du Val d'Oise ont trouvé une autre ressource pour surmonter l'adversité : la longueur du trajet retour. Pour Ophélie Dabé, « on pouvait pas rentrer avec une défaite en sachant que t'as six heures de route qui t'attendent ».

Ce 16e de finale face à Saint-Vit, c'est aussi le genre de matches où Domont a su « mettre un peu plus d'impact physique ». Un ingrédient supplémentaire pour surmonter la supériorité de l'adversaire selon Caroline Pitto, une donnée qui a peut-être manqué face à Montpellier.

La capitaine domontoise qui avait déjà connu un bon parcours en Coupe il y a cinq ans lorsque Domont avait éliminé Algrange, club de D2 à l'époque et devenu le FC Metz. Domont avait ensuite chuter face à Arras. Pour Caroline Pitto, ce huitième face à Montpellier représente une émotion supplémentaire par rapport à l'exploit de 2012. L'une des raisons est que ce match était aujourd'hui l'occasion de se confronter à une équipe professionnelle, occasion rarissime pour elles et ses coéquipières.

 

« C'est la guerre en DH »

Un événement qui pourrait avoir son importance pour la fin de saison. Pour Benjamin Brossard comme pour Caroline Pitto, la suite s'annonce compliquée. L'enjeu, le maintien en DH semble loin d’être acquis, dans une poule où sept équipes dont Domont peuvent encore descendre. Un objectif qui pour Benjamin Brossard s'annonce « très difficile ».

Se remotiver pour la suite, c'est déjà venir aux entraînements, une base qui n'est pas forcément un acquis selon la capitaine domontoise, mais que ce type de match peut aider à renforcer. C'est plus généralement se servir de la Coupe pour faire face aux moments de « creux » qu'il peut y avoir dans une saison et faire face à une « fébrilité » que Benjamin Brossard peut retrouver dans son équipe « dans les moments difficiles ». C'est d'ailleurs une interrogation que soulève Ophélie Dabé, la gestion de l'après-événement, ne pas s'écrouler alors que le championnat reprend dès le week-end prochain.

 

Photo: Dans le vestiaire de Domont après la victoire en 16e de finale face à l'US Saint-Vit

Hichem Djemai