A l'heure de vérité, Corinne Diacre a donné sa première conférence officielle en marge des deux matches amicaux qui attendent l'équipe de France A, dans les prochains jours. La nouvelle sélectionneuse des Bleues s'est voulue pragmatique et veut constituer le meilleur groupe en vue de la Coupe du Monde 2019, sans concession. 

 

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Qu'est-ce que cela vous fait de revenir à Clairefontaine et d'être à la tête de l'équipe de France A?

Corinne Diacre - Déjà beaucoup de plaisir de revenir dans des lieux que je ne connaissais pas parce que ça s'est agrandi de fort belle manière. On a un bel outil de travail. Et puis un sentiment de fierté qui est très présent aujourd'hui. Il va falloir le garder le plus longtemps possible.

 

Vous aviez refusé la première proposition de Noel Le Graet il y'a un an, apèrs l'éviction de Philippe Bergeroo. Qu'est-ce qui a changé cette fois-ci ?
Corinne Diacre - Oui sur la première proposition, il y avait plusieurs choses. Déjà une soudaineté de la part de la Fédération et le fait qu'on avait pas anticipé la situation au niveau de Clermont (Ligue 2) donc il m'était difficile à ce moment là et compte tenu des résultats qu'on avait à ce moment là, c'était difficile de quitter ce club qui m'est chèr, qui m'a beaucoup apporté et de laisser comme ça en difficulté et avec aussi peu de résultats à ce moment là. 
Après cette année, je savais qu'il y avait une possibilité suivant les résultats de l'Euro d'avoir une nouvelle proposition. Le Président à fait son choix.

 

Comment va s'organiser ces deux années à venir pour vous à la tête de l'équipe de France A ?
Corinne Diacre - Déjà il va y avoir un gros travail d'observation, d'aller voir les joueuses dans leur club. Trouver une certaine proximité avec les entraineurs également, puisqu'ils ont les joueuses pratiquement tous les jours maintenant et puis suivre leurs performances hebdomadaires. Après cela à moi de constituer la meilleure équipe possible en essayant de trouver des automatismes entre les unes et les autres en fonction des qualités des unes et des autres donc c'est ce que je vais essayer de m'attacher à faire dans les prochains mois.

 

On observe une certaine lacune en attaque chez les Bleues. Comment allez-vous pallier à cela ?
Corinne Diacre - J'ai envie de dire que le Football est un sport collectif. Donc être assez réducteurs sur le poste d'attaquant, ça me gêne un peu. Moi j'aime bien parler d'un ensemble. Je crois que si l'équipe ne marque pas de buts, c'est l'animation offensive de manière collective qui est impactée. A partir du moment où on gagne pas de matches et si on les perd, ça veut dire que l'animation défensive n'est pas bonne donc on va essayer de remettre des choses en place. Les mots d'ordre sont la rigueur, la discipline, du travail, beaucoup de travail mais en restant humble aussi parce que notre palmarès aujourd'hui il est vierge donc je crois qu'il faut être très humble. Mais ça veut pas dire qu'on va manquer d'ambition pour autant.

 

L'aspect psychologique autour des Bleues.
Corinne Diacre - Non en tous cas pas pour le moment. Je crois que l'essentiel doit être fait sur le terrain. Retrouver du plaisir à gagner des matches, retrouver du plaisir à faire du jeu, tout simplement avoir confiance en soi et à partir du moment où on aura confiance en soi et qu'on les mettra au service du groupe, je pense que chacune sera à même d'être son "préparateur" psychologique.

 

Au sujet de votre première liste, on a vu de jeunes joueuses. Est-ce le début du renouveau en équipe de France avant la Coupe du Monde 2019 ?

Corinne Diacre - Alors il y a plusieurs choses. Il y a encore quelques trentenaires dans le groupe. J'ai à peu près 20 mois pour préparer la compétition [de la Coupe du Monde 2019]. J'ai fait des choix aujourd'hui, seront-ils les mêmes demain ? Le principe est que la porte est ouverte à tout le monde. Je vous le dis. Cela va dépendre aussi des performances en club. C'est aussi la capacité de se projeter à dans 20 mois. Est-ce qu'une joueuse de 30-31 ans, même si elle est performante aujourd'hui, le sera-t-elle dans 20 mois ? Voilà, j'ai un groupe à constituer, je ne me ferme aucune porte. Je me laisse le choix, à un moment donné, de rappeler éventuellement des filles que je n'ai pas prises et qui ont fait l'Euro-2017. Pour les filles qui sont dans la liste, si elles ne me donnent pas satisfaction ou si leurs performances en club sont moindres... Parce qu'on va aussi s'attacher à des joueuses qui jouent. C'est un message qu'on va essayer de faire passer aussi. Et ensuite comme je vous l'ai dit à moi de trouver des automatismes entre les joueuses pour constituer la meilleure équipe possible.

 

C'est aussi une façon de mettre fin aux statuts ?

Corinne Diacre - Oui. Il y a forcément des joueuses qui ont un certain statut parce qu'on ne peut pas se passer d'une capitaine sur un terrain, de certains relais. Mais en tout cas, il y aura des échanges, des discussions sur ce que moi j'ai envie de mettre en place, sur ce que certaines joueuses pourront apporter également donc on va essayer de mettre ça en place le plus rapidement possible, parce que l'objectif c'est quand même de se mettre promptement en mode compétition même si on aura que des matches amicaux.

 

Au sein de votre club de Clermont, est-ce que vous avez-vous pu garder un oeil attentif sur le football féminin ?

Corinne Diacre - Non un oeil assez lointain. (s'esclaffe légèrement) De par mes fonctions d'entraîneur de Ligue 2, j'avais pas mal d'autres matches à observer. Il m'était difficile [de le faire]. J'avais plutôt un oeil de supportrice, plus qu'un oeil avisé de technicienne.

 

"Je sais que la mission qui m'attend va être ardue, il va y avoir du travail, des choses à mettre en place."

 

Quel est votre état d'esprit de revenir dans le football féminin ?

Corinne Diacre - Je reviens à la "Fédération" en tant que sélectionneur de l'équipe de France, donc pour moi c'est une très très très belle promotion. Il n'y a rien au-dessus. C'est vraiment une grande fierté d'être ici aujourd'hui. Je sais que la mission qui m'attend va être ardue, il va y avoir du travail, des choses à mettre en place. En tant que joueuse j'avais toujours cette envie, parce que l'équipe de France c'est déjà être reconnue comme une joueuse dans son club, et vraiment de pouvoir porter ce maillot bleu, de représenter son pays, cela doit être quelque chose de particulier et pour moi aujourd'hui c'est un moment très particulier.

 

Comment allez-vous gérer ces deux ans de matches amicaux avant la Coupe du Monde 2019 en France ?

Corinne Diacre - Il va y avoir un gros travail d'observation. Aller voir les joueuses dans leurs clubs, retrouver une certaine proximité avec les entraîneurs, puisqu'ils ont les joueuses au quotidien. Et puis suivre leurs performances hebdomadaires. Ensuite à moi de constituer la meilleure équipe possible en essayant de trouver des automatismes entre les unes et les autres en fonction de leurs qualités respectives. C'est ce que je vais m'attacher à faire dans les prochains mois.

 

Est-ce que vous avez aussi d'un côté de la pression par rapport aux résultats ?

Corinne Diacre - Il y a des objectifs à atteindre. Une Coupe du Monde à la maison, ça va être la première fois. Ensuite, on ne sait pas dans combien de temps on aura la possibilité d'organiser encore une compétition de ce genre là. Effectivement, il va y avoir une pression médiatique, une pression des résultats. Mais quand on est compétiteur, et qu'on veut gagner des compétitions, on doit être capable de surmonter cette pression.

. La rédaction