Plus tôt dans la matinée, la RDP Corée s’est vue qualifiée au détriment des USA. Demi-finaliste aux forceps face à l’Allemagne, pour cette rencontre capitale, la France se voit confronter à un adversaire plus coriace, le Japon, bien mieux organisé. Les chances des Bleuettes étaient minces, mais la solidarité à payé. Il faudra pourtant attendre les prolongations pour voir Clara Mateo délivrer les Bleuettes, avant que Juliane Gathrat ne fasse le break et conclure le succès final. Mimiko viendra réduire le score sur penalty. La France tient sa victoire 2-1 !

 

Le Japon presse mais la France ne cède pas

La première action dangereuse est à la 2ème minute pour Maelle Garbino sur une bonne transmission de Sakina Karchaoui mais trop excentrée et bloquée par deux japonaises, la stéphanoise ne peut armer une bonne frappe.
Si les Bleuettes laissent le ballon en début de rencontre, elles parviennent rapidement à en reprendre le contrôle pour équilibrer les débats et ne pas se laisser dépasser.
A la 11ème minute, c'est la barre transversale de Mylène Chavas qui va trembler sur une action japonaise ! Avant que le Japon ne remette ça à la 13ème minute, sur une frappe enroulée de Rin Sumida, mais la bonne intervention de Cissoko va jouer un rôle majeur pour gêner le cadre de la frappe.
Le Japon observe beaucoup la France et ne demande qu'à s’organiser pour prendre de court les Bleuettes. Le banc français est sous tension. Le camp japonais en réflexion. Tout peut arriver, sans crier gare, ce qui ne saurait tarder.

Yui Hasegawa va s'essayer à passer la défense française, mais Hawa Cissoko forte de sa taille, va bloquer la nippone dans son élan pour laisser le ballon sortir en corner à la 17ème minute. Le Japon est moins physique mais légèrement plus athlétique que la France, qui fait parfois face à un manque de rapidité dans ses déplacements. Comme le prouve le nombre de fautes des françaises, quatre, contre zéro pour les japonaises, qui manquent de solidité dans leur jeu. La France sait qu'il faudra lancer plusieurs vagues offensives pour ne pas déjouer et perdre pied sur le match. Clara Mateo s'y exerce avec fermeté à la 19ème minute, en tentant un centre sur le flanc droit, taclé par Kitagawa. L'intensité est telle sur le terrain qu'elle laisse peu de place à l'indécision, l'hésitation ou la baisse de régime. Sakina Karchaoui sur son côté s'efforce d'avoir une fonction importante dans cette rencontre, en bousculant la défense nippone. Comme à la 24ème minute et cette remise vers Delphine Cascarino, qui voit sa frappe contrée en corner. Marion Romanelli, la jeune latérale du MHSC, va avoir une influence déterminante dans ce match, comme avec cette intervention décisive face à Hasegawa à la 26ème minute, la française extirpe le ballon des pieds de la japonaise, seule face à Mylène Chavas.

C’est un match qui se joue sans complexe et notamment sur les détails. L'erreur de l'un ou l'autre pays sera fatale. Sur corner les françaises sont au contact des japonaises, comme cette tête renvoyée par D. Cascarino, située au second poteau, avant que Kitagawa ne puisse la reprendre à la 28ème minute. Tout juste après cela, sur corner, Sakina Karchaoui tente de reculer pour dégager le ballon de la tête, mais sera violemment bousculée par Ichise, qui ne sera par ailleurs pas sanctionnée ! Les Bleuettes jouent à 10 contre 11. Sonnée la montpelliéraine revient quelques minutes après à la 32ème. Mais devra finalement céder sa place, en pleure, sortie sur civière, après avoir ressenti des étourdissements. La joueuse sera donc remplacée par la juvisienne, Théa Greboval.

Les japonaises laissent peu d’espace de jeu aux françaises et les étrillent dans leur retranchement. Mais c'était sans compter la mentalité de "gagnante" dont font preuve les Tricolores, notamment depuis la Nouvelle-Zélande (2-0) et après avoir arraché le nul in-extremis face au Ghana (2-2).

A la 38ème minute, les nippones trouvent la faille en prenant de court la défense française. Ueno coursée et gênée dans son équilibre par Geyoro, arme alors une frappe peu puissante, mais qui a mis en alerte Chavas. La stéphanoise parvient cependant à capter la frappe aisément, avec le bon retour de Cissoko et E. Cascarino comme renforts. Un arrêt décisif. Puis c'est la France qui s'octroie son occasion, sur un bon centre de Romanelli (39') au second poteau, pour personne malheureusement. Ensuite de nouveau le camp adverse par l'intermédiaire de Momiki (40'), qui transmet un centre à Ueno, que Chavas va se charger de capter avant une possible reprise. Avant qu'Hasegawa (41') ne s'y mette aussi, en pleine surface de réparation, sur une frappe qui passe tout prés du but de Chavas. Le Japon s'est offert soudainement 6 tirs contre 3 pour la France, ce qui démontre la dangerosité de l'équipe asiatique. Le match ne se jouera sur rien, un détail, qui fera la différence, une perte de balle, un centre ou un mauvais marquage... A la mi-temps, aucune n'ayant trouvé le fond des files, les deux équipes rejoignent les vestiaires sur le score de 0-0.

 

Un combat de longue haleine

La seconde mi-temps reprend et on sait à quel point, un rien peut tout changer, qu'un but peut être déjà décisif. Les Bleuettes privées de Karchaoui, peuvent cependant compter sur leur capitaine de départ et de l'été dernier, Théa Greboval pour rassurer en défense, notamment. La juvisienne apporte un surplus de confiance à ses coéquipières. Pourtant, les choses auraient pu se compliquer dès la 48ème minute, quand Hawa Cissoko, tente de remettre un ballon en l'air, du pied, pas assez appuyé pour sa gardienne, qui a failli être pris de vitesse par une japonaise. Ou encore cette percée dangereuse et fulgurante de Momiki, bien rattrapée et collée par Estelle Cascarino, qui l'a pousse a frapper le ballon hors du cadre. Ueno (57') va également devoir sortir sur blessure, après avoir été bousculée dans le dos par Cissoko, qui récolte un carton jaune. Le Japon devra donc se passer de sa meilleure buteuse, dans un match disputé, qui reste assez fermé pour l'instant. Et le coup dur ne va pas s'arrêter là, puisqu'une autre japonaise, Kitagawa sort sur blessure également après une légère collision avec Gathrat, mais celle-ci revient une minute après. Elle sait à quel point ce match est important, et ne veut pas affaiblir son équipe. Le Japon mène le jeu sur des passes courtes et des mouvements vives, mais fait face à une équipe de France faisant preuve d'un regain d'abnégation et de détermination. Cependant, les françaises (66') peinent à trouver le moyen de garder la possession du ballon et d'être dangereuses dans le camp japonais. La France (72') pour l'instant, n'inquiète que très peu le Japon, qui couvre chaque tentative. A l'instar des deux tentatives sur centre de Maelle Garbino dans la boite, qui restent vaines. Très peu d'occasions cadrées, mais beaucoup d'intensité entre les deux équipes, quand l'une joue beaucoup sur l'axe (Japon), l'autre tend à évoluer son jeu sur les côtés, faisant face à un regroupement au milieu du terrain et dans l'axe de tir.

En défense Estelle Cascarino fait certainement son meilleur match depuis le début de ce tournoi, solide, plus que concentrée et impliquée dans chaque tentative nippone. En attaque, Marie-Charlotte Léger (75') tente de renverser la vapeur en faveur des Bleuettes, en centrant sur Garbino, mais cette dernière est trop courte pour reprendre le ballon de la tête. Que les minutes sont longues, chaque action haletante, tant le débat est soutenu et intense. A la 82ème minute, la France se fait une frayeur, après ce coup franc bien placé plein axe, une frappe qui lobe le mur Tricolore, mais bien captée par Chavas malgré le rebond, piège. Puis c'est à la juvisienne, Clara Mateo de puiser dans ses ressources pour tenter d'arracher le but, comme à la 88ème et la 89ème minute, de la tête sur un centre de Gathrat. Puis les rôles s'intervertissent et c'est Clara Mateo d'une bonne percée, qui use de ses dernières forces pour tenter une remise sur Gathrat. Sans scorer, malheureusement.

Les Bleuettes sont extrêmement appliquées dans les dernières minutes, pour éviter de laisser échapper la rencontre en faveur du Japon. Le score s'en tiendra à 0-0, au terme des 90 minutes et plus déjà joué, malgré la volonté appréciable des instants ultimes. Pas de répit. Il faudra aller chercher dans ses ressources pour les deux temps de prolongations qui s'annoncent, afin de rafler cette victoire et la place pour la finale !

 

La délivrance sur une tête

Dès la prolongation les Bleuettes s’offrent une opportunité sur une frappe de Gathrat contrée par le mur nippon. Le ballon revient sur Mateo, mais la joueuse de Juvisy ne parvient pas à armer une frappe puissante. On sent que le Japon a utilisé toute son énergie en début de rencontre, quand les Bleuettes ont intelligement soutenu leurs efforts.

C’est au mental que va se jouer cette dernière demi-heure, qui sonnera le nom du vainqueur. Le finaliste tant attendu. Et c'est pour le plus grand plaisir du banc français tenu en haleine, et du selectionneur, Gilles Eyquem, que Clara Mateo va inscrire le but de la délivrance à la 99ème minute. La foule est en liesse dans le stade et derrière nos écrans le but est d'une rare émotion. 

Sur un bon travail de Delphine Cascarino, Marion Romanelli dédouble flanc droit, à la limite de la surface de réparation nippone et centre une frappe millimétrée en direction de Clara Mateo, qui use de son jeu de tête à nouveau (comme face au Ghana) pour reprendre le ballon, entre deux japonaises 0-1 !

Et la joie ne va pas s'arrêter là, puisque Juliane Gathrat, la messine, va également y aller de son but deux minutes seulement après cette ouverture du score. Sur un excellent travail de Louise Fleury depuis le côté gauche, qui parvient à feinter Moriya, au niveau de la limite de la sortie sur corner, avant de remettre à Mateo, qui voit sa frappe rejetée, revenir, et d'une passe sur Garbino, qui effleure le ballon, filant vers le point de penalty. Suffisant pour voir Gathrat s'en emparer, démarquée et qui demandée le ballon à l'entrée de la boîte. La messine se jette au devant, sur le ballon, prend de court Kitagawa, et sa gardienne Hirao, et arme une frappe puissante, croisée 0-2 !

Les Bleuettes font le break au meilleur moment, la France mène 0-2 face au Japon. La qualification est là mais reste fébrile. Quand le Japon s'octroie un penalty, transformé - de justesse - par Momiki à la 107ème minute 1-2 ! Chavas avait pourtant contré le ballon au départ !

Les Bleuettes vont devoir tenir cet avantage au score, et faire preuve de beaucoup de concentration, alors que les corps sont à bout, épuisés, par un duel éreintant, mentalement et physiquement. La France se fait des frayeurs jusqu’à la dernière minute, mais obtient finalement sa récompense, en se qualifiant pour la première finale du mondial U20, sur le score de 1-2 au détriment du Japon !

 

Fortes de cette victoire, les Bleuettes vont en finale de la Coupe du Monde U20, 2016. Ce samedi, la France affronte donc pour le compte de la finale, la RDP Corée, à 19h30 (10h30 heure française) pétante ! Un concurrent que connait bien la France, l'ayant battu en 2014. Un match qui s'annonce donc coriace pour les Bleuettes, face à un adversaire difficile à manœuvrer, qui a été l'une des équipes les plus impressionnantes sur ce tournoi. Les Bleuettes devront redoubler d'efforts dans ce dernier duel, faire preuve d'abnégation et de solidité en défense. Un match qui sera haletant à suivre. A ne pas rater !

 

Photos : FIFA

Dounia MESLI