Lors de la dernière édition de la Ligue des Championnes, le PSG et le FC Barcelone s'étaient déjà rencontrés au niveau des quarts-de-finale. A l'époque, l'équipe du Barça avait donné du fil à retordre à une équipe parisienne en panne d'inspiration devant le but. Aujourd'hui, les deux équipes se retrouvent un tour plus loin dans une affiche ou les Parisiennes restent les favorites avec la possibilité de jouer une deuxième finale européenne après celle de 2015.

 

Lors de cette double-confrontation, la qualification de Paris n'avait tenu qu'à un but de la tête de Cristiane, marqué dans les dernières minutes du match retour, disputé à Charlety. Une qualification étriquée suivie d'une cinglante élimination face à l'OL, et Paris avait donc seulement repoussé la crise en s'imposant face au Barça. Un an après, l'écart s'est-il à nouveau creusé entre les deux équipes ou le Barça s'est-il encore rapproché de Paris, et quelque part du meilleur niveau européen ?

 

Pour Paris, l'Europe plus accessible que la D1 ?

 

C'est peut-être l'enjeu de ce match, entre un Barça qui dispute sa première demi-finale européenne et une équipe du PSG distancé en championnat, mais qui pourrait remporter cette saison, un ou plusieurs trophées, pour la première fois depuis 2010. Paris, capable de tutoyer l'Olympique Lyonnais sur un match, est donc la marche qui sépare les Blaugranas d'une finale face à l'OL, tenant du titre et favori absolu de cette édition 2016/2017.

 

Paris confronté à une équation de plus en plus simple, avec une troisième place au classement de la D1 et donc une qualification européenne pour la saison prochaine qui passe par une victoire en Ligue des Championnes. Car aujourd'hui, Paris a plus de chances de gagner la Coupe d'Europe que de terminer devant Montpellier à la fin de la saison. Une situation qui peut paraître absurde mais qui ressemble aux genres de défis taillés pour Patrice Lair, le coach parisien, déjà vainqueur de la Champions League à deux reprises avec l'Olympique Lyonnais.

 

Paris n'a donc finalement que très peu de questions à se poser, avec un groupe au complet à l'exception de Laura Georges, suspendue pour le match aller. Le club parisien qui devrait aborder cette rencontre avec le statut de favori, comme l'an dernier, d'autant plus avec ce match retour au Parc des Princes qui avait tant souri au tour précédent face au Bayern.

 

Barcelone ne veut pas prendre de buts

 

Pour parler du Barça, il faut se rappeler d'une équipe qui l'an dernier avait su défendre, avait su résister alors que la possession du ballon était à l'avantage de Paris. Une qualité qui n'est pas forcément celle que l'on attend de la meilleure attaque du championnat d'Espagne. Dans ce secteur, le Barça s'est d'ailleurs renforcé depuis la saison dernière avec l'arrivée de Line Roddik, passée brièvement par Lyon, et qui s'est désormais installée dans la défense centrale catalane. La presse catalane évoque d'ailleurs une possible défense à cinq, avec trois défenseures axiales, signe de la volonté de bien défendre avant de penser à marquer.

 

Du côté de l'attaque, le Barça peut compter sur Jennifer Hermoso, l'imposante numéro 10 et avant-centre blaugrana. Une attaquante redoutable que l'on attend avec l'Espagne au prochain Euro, mais qui pour le moment réalise une très bonne saison avec 24 buts inscrits en championnat et cinq en Champions League, dont le dernier lors du quart-de-finale retour face à Rosengard. Aux côtés de Jennifer Hermoso, c'est la brésilienne Andressa Alves qui a brillé cette saison, aussi bien dans l'animation du jeu offensif catalan que dans la capacité à marquer des buts.

 

Pourtant, l'ex-montpelliéraine, blessée lors du match aller face à Rosengard, pourrait manquer cette demi-finale. C'est la principale absence dans le onze de départ de Xavi Llorens, et Mariona Caldentey pourrait remplacer Alves en attaque. Buteuse lors du match retour face à Rosengard, Caldentey est l'une des joueuses d'avenir en Espagne. Elle avait été l'une des meilleures joueuses espagnoles lors de la dernière Coupe du Monde U20, et a eu l'occasion de gagner du temps de jeu cette saison avec le Barça.

 

Un calendrier d'enfer pour le Barça

 

Mais avec la blessure Andressa Alves, le Barça perd peut-être l'un de ses meilleurs atouts, avec une joueuse qui a pris énormément d'influence dans le jeu catalan. Malgré tout, quelques unes de ses coéquipières comme Vicky Losada ou Alexia Putellas prendront probablement leur responsabilité. Deux joueuses à la qualité technique redoutable comme le public français avait pu le voir au Mans en novembre dernier lors du match amical France-Espagne.

 

Mais au-delà du onze aligné par Xavi Llorens, la difficulté du Barça réside aussi dans le calendrier qui attend les joueuses blaugranas. A la lutte avec l'Atlético Madrid pour le titre en Espagne, Barcelone va enchaîner les deux matches de Champions League avec au milieu un déplacement périlleux, mardi, sur la pelouse de l'Athletic Bilbao. Dans la foulée, les joueuses de Catalogne vont enchaîner un mois de mai en apnée avec trois matches de haut de tableau, décisifs pour le titre.

 

Fin 2016, l'enchaînement des matches européens et de championnat avait coûté la première place du championnat au Barça, le scénario pourrait-il se reproduire sur cette fin de saison ? Un véritable dilemme pour une formation qui se construit désormais pour l'Europe. Du côte du Barça, on retrouve cette volonté de jouer chaque année face aux meilleures équipes du continent et l'ambition dans un avenir proche de soulever le trophée.

 

Une situation qui amènera peut-être Xavi Llorens à faire des choix en fonction du résultat du match aller. Mais pour le moment, c'est une foule de près de 13.000 spectateurs qui attend son équipe au Mini Estadi, annoncé à « guichets fermés » pour cette rencontre rendue accessible gratuitement sur réservation et pour laquelle les supporters blaugranas ont répondu en masse.

Hichem Djemai