A l'issue de la 30e et dernière journée de championnat, les joueuses de l'Atlético Madrid ont été sacrées championnes d'Espagne. Un titre assuré après leur victoire 2-1 à domicile face à la Real Sociedad. C'est le premier titre de champion pour l'Atlético depuis la reformation du club en 2001.

 

Avant cette dernière journée, il restait encore un petit espoir pour le Barça d'accrocher un dernier titre avant le départ de son coach emblématique Xavi Llorens qui quittera le banc catalan à l'issue de la saison. Pour ce faire, Barcelone devait faire un meilleur résultat que l'Atlético, un scénario possible que si l'Atlético ne remportait pas son dernier match face à la Real Sociedad.

 

Jusqu'au bout, dans la peau d'un outsider

 

Mais après avoir été cherché un match nul décisif en Catalogne, l'Atlético n'a pas tremblé au moment de conclure la saison. Les Madrilènes avaient déjà vu les Blaugranas grignoter leur retard après les matches nuls des Rojiblancas face à l'Athletic et Valence, et la question s'était posée de la capacité des Madrilènes à assumer le rôle de leader du championnat. L'Atlético qui ne s'est d'ailleurs jamais présenté comme un candidat au titre, se fixant comme objectif une qualification pour la Coupe d'Europe la saison prochaine.

 

Après cette « finale » remportée face au Barça, les joueuses d'Angel Villacampa ne pouvaient plus se montrer modestes dans leurs ambitions alors que le titre semblait désormais à portée de main. Et dans les tribunes du Cerro del Espino, le public s'est déplacé en nombre pour venir assister au sacre de l'Atlético.

 

Sur la pelouse, les Madrilènes ont cherché à se faciliter la tâche avec un premier but inscrit dès la 7e minute par Esther Gonzalez. L'attaquante rojiblanca se montre opportuniste dans les six mètres de la Real après un bon travail d'Amanda Sampedro côté droit. Sur le centre de Sampedro, Maria Quinones ne peut contrôler le ballon, de même qu'une défenseure venue la suppléer et c'est Esther Gonzalez qui en profite pour ouvrir le score.

 

Cinq minutes plus tard, Amanda Sampedro ajoute un second but pour l'Atlético sur un service de Sonia Bermudez. Dans la surface côté droit, elle enchaîne un contrôle pied droit et une frappe croisée du gauche qui finit dans le petit filet opposé (12e). Départ idéal pour les Madrilènes, mais la frénésie rojiblanca gagne leurs adversaires du jour.

 

La folie ou la maîtrise

 

La Real Sociedad qui profite d'une erreur de la défense madrilène pour réduire l'écart au quart-d'heure de jeu. Sur un long dégagement de Maria Quinones, Kenti Robles ne parvient pas à remettre le ballon à sa gardienne, Lola Gallardo gênée par le rebond et la pression de Nahikari Garcia. L'attaquante du Real profite de ce ballon mal dosée et place une demi-volée parabolique sur laquelle la gardienne de l'Atlético ne peut rien faire (15e).

 

Madrid hésite alors entre deux esprits, poursuivre sur un rythme élevé et transformer ce match en festival offensif, au risque d'en encaisser aussi un certain nombre ou au contraire chercher à contrôler le rythme de la rencontre et assurer la victoire. La première période de l'Atlético est entre ces deux eaux, avec plusieurs occasions franches d'accroître l'écart avec notamment une reprise d'Esther Gonzalez qui heurte le poteau (23e) sur un centre de Kenti Robles et une frappe de Sonia Bermudez aux 20 mètres, qui échoue sur la barre transversale (36e).

 

De l'autre côté, la Real Sociedad semble aux aguets et prêt à profiter des erreurs madrilènes, à l'image de ce coup-franc de Naiara Beristain, difficilement capté par Lola Gallardo (45e). Dans la rencontre entre Barcelone et Levante, jouée à la même heure, les Blaugranas sont tenues en échec (1-1) à la pause après avoir ouvert le score par Jennifer Hermoso (9e) mais son rejointes un quart-d'heure plus tard suite à un but de Nagore Calderon (25e), une ancienne joueuse de l'Atlético.

 

Levante assure la tranquillité de l'Atlético

 

Au retour des vestiaires, l'Atlético a donc une main sur le titre, mais aucune certitude dans un match où Madrid ne parvient à faire de nouveau le break. Quelques actions franches, mais Maria Quinones s'est montrée infranchissable en deuxième période, notamment sur cette triple occasion à la 52e minute où elle met en échec Sonia Bermudez et Esther Gonzalez. L'attaquante madrilène qui échouera à nouveau face la gardienne de la Real à la 74e sur une reprise à l'entrée des six mètres.

 

La Real Sociedad tente aussi sa chance, une frappe de Nahikari Garcia au ras du poteau (56e), un centre-tir de Manuela Lareo à la 75e minute. Chaque occasion madrilène semble suivie d'un avertissement de l'équipe basque qui continue, même timidement, de porter le danger devant le but adverse. Dans ce flottement, la bonne nouvelle est venue de Valence avec Levante qui a pris l'avantage face au Barça, avec un but de la tête signé Sonia Prim sur coup-franc (62e). Barcelone plie et ne parviendra pas à revenir dans le match face à une équipe de levante qu'elle avait surclassé en janvier dernier (4-0).

 

Le titre s'échappe donc pour Barcelone pour la deuxième année consécutive, après Bilbao c'est l'Atlético. Meilleure équipe espagnole, le Barça ne triomphe plus sur la scène nationale. Déjà en juin 2016, l'Atlético avait remporté la Coupe de la Reine face à Barcelone, au terme d'un match fou, mais qui illustrait cette situation où le Barça progresse en Europe sans parvenir à rester souverain en Espagne.

 

La performance de l'Atlético reste pourtant à souligner. L'équipe d'Angel Villacampa n'a pas perdu un match cette saison, avec 24 victoires et six matches nuls. A l'exception de Valence, les Madrilènes ont battu toutes les équipes de Liga au moins une fois et elles ont réalisé sur le plan comptable la meilleure saison de leur histoire. Une dernière marche qui vient récompenser une équipe s'est installé dans le haut de tableau ces dernières années et qui avait déjà eu l'occasion de découvrir la Champions League la saison dernière (éliminées par l'Olympique Lyonnais en huitièmes).

 

Oiartzun descendra avec Tacuense

 

Si la journée de samedi a vu se jouer l'épilogue dans la course au titre, le dénouement était également attendu dans le bas de tableau avec deux équipes encore en balance pour le maintien. Oiartzun et le Fundacion Albacete risquaient de rejoindre Tacuense pour la descente et les deux équipes se sont inclinées ce week-end. Avec deux points d'écart avant cette dernière journée, c'était Albacete qui avait l'avantage après sa victoire face à Tacuense lors de la précédente journée.

 

Oiartzun s'est incliné sur sa pelouse face à Saragosse, une défaite 2-0, alors qu'Oiartzun avait ouvert le score, un but refusé pour hors-jeu. Saragosse marque son premier but à la 40e minute par Marta Cardona, profitant des hésitations dans la défense basque. Au retour, Oiartzun a eu plusieurs occasions de revenir à la marque mais sans jamais y parvenir avant de voir Saragosse marquer en contre dans les arrêts de jeu par Marta Reyes (93e).

 

Une défaite qui envoie Oiartzun en deuxième division, deux ans après l'avoir quitté. Pour le Fundacion Albacete, ce résultat signifie au contraire le maintien malgré sa défaite sur la pelouse du Betis Séville (3-1). Le Betis qui faisait partie des deux promues cette saison avec Tacuense et qui contrairement au club des Canaries a pu se maintenir dans l'élite cette saison.

 

Si le championnat s'achève, la saison n'est pas finie pour les équipes de Primera Division, et notamment pour les formations qui ont terminé aux huit premières places du classement. Ces équipes se retrouveront au mois de juin pour la Coupe de la Reine, un mini-tournoi sous formes de matches à élimination directe et qui fait office de Coupe d'Espagne.

 

30e journée – Les résultats

 

Atlético Madrid – Real Sociedad : 2-1

Levante UD – FC Barcelone : 2-1

Real Betis Séville – Fundacion Albacete : 3-1

Athletic Bilbao – Espanyol Barcelone : 3-3

Oiartzun KE – Saragosse CFF : 0-2

Valencia CF – Rayo Vallecano : 4-1

Santa Teresa CD – UD Granadilla Tenerife : 2-1

UD Tacuense – Sporting Huelva : 2-4

Hichem Djemai