Pour sa première en tant que coach du Paris FC, Sandrine Soubeyrand a donné une nouvelle dynamique aux Parisiennes, après un début de saison mitigé, avec une victoire nette 4-0 contre Rodez, pleine de maîtrise et d'attractivité. 

 

Coach votre sentiment sur ce premier match pour vous à la tête de l'équipe du Paris FC ?

Je suis satisfaite du résultat déjà, dans la façon d'aborder le match, elles ont été sèrieuses. Dès la première mi-temps, il y avait 3-0 donc c'est plus satisfaisant. Après il y encore plein de choses à travailler, il y a pas mal de choses à régler. Je suis contente du comportement de l'ensemble de l'équipe et de la manière dont on a pris le match, donc c'est pour moi une bonne première [à la tête de l'équipe]. Mais il reste certains points sur lesquels je ne suis pas ravie, mais c'est plutôt positif et encourageant pour la suite. Maintenant c'est mieux d'aborder une semaine de travail en ayant les trois points.

 

Dans quel état d'esprit on est quand on passe d'une sélection de France à un club comme le Paris FC ?

C'est le même métier, c'est entraîner, c'est essayer de donner des solutions à l'équipe, aux joueuses. Alors sélectionner c'est différent parce que c'est ponctuel [lors des rassemblements, matches ou tournois] et je choisis les joueuses, là je dirais que c'est complètement différent car je ne les ai pas choisi mais elles me conviennent très bien. Dès le premier jour où j'ai signé, je les aimais donc c'est à moi maintenant de les faire progresser, c'est mon job à moi, c'est ma capacité à trouver les solutions, en fonction de chacune, de chaque profil que j'ai dans l'équipe pour essayer de faire la meilleure équipe, en terme de complémentarité et qu'on soit quand même performantes. 

Après le métier de sélectionneur, une fois qu'on est en sélection il est identique, sauf qu'on les a pas régulièrement au quotidien donc les messages sont plutôt condensés et très bref dans le temps. Alors que là je dirais que c'est à peu près la même chose que j'ai eu à aborder aujourd'hui parce que j'ai eu sept entraînements et avec certaines on a eu que deux entraînements donc il faut aller vite et faut voir l'essentiel. On a pas vraiment été dans les détails mais ce sont aussi de très bonnes joueuses avec un fort potentiel et j'avais toute confiance en leur capacité à s'adapter à ce que je demande.

 

Justement est-ce qu'il y a des choses que vous avez changé un peu ?

On a un peu changé [le déroulement de] la semaine. J'ai apporté ce que j'avais envie qu'on aborde et surtout la façon dont on l'aborde, on a changé les jours des entraînements parce que je souhaite qu'on s’entraîne tous les jours et qu'elles soient off le dimanche. J'ai amené ma personnalité, pour moi le foot à haut niveau c'est être exigent au quotidien, dans tous les domaines et l'un des premiers domaines c'est le plan technique. On voit qu'il y a encore beaucoup de déchets, ça sera un des axes de travail et l'évolution et la progression des joueuses dans ce domaine là mais je n'ai pas vocation à tout changer. Il y a aussi un très bon centre à Orly, on profite de toutes les installations et de tout le matériel donc c'est plutôt à moi de m'adapter et de trouver le meilleur équilibre pour que l'équipe elle performe tous les week-ends.

 

Après un début mitigé cette saison, là on entre dans une nouvelle dynamique, parce que c'est une belle victoire on peut le dire ?

Oui après c'est compliqué de dire des débuts mitigés. Oui c'est vrai qu'on a laissé des points à Lille mais après compte tenu de l'évolution à Fleury, 1 partout c'était plutôt un bon résultat. Après contre les deux grosses cylindrées (PSG et OL) c'est vrai que c'était un peu plus compliqué. Je n'ai pas vu le match de Lyon donc je ne sais pas mais voilà j'arrive je fais offense à personne, ce qui a été fait est fait, on prend les points qui ont été acquis actuellement et puis j'espère qu'on est sur une nouvelle dynamique. En tout cas moi j'arrive avec de l'envie, de la détermination et aussi de l'ambition. Mais l'ambition elle viendra avec les résultats, on va jouer et prendre les matches les uns après les autres et puis après on verra ensuite si on engrange des points et si on peut tabler sur un peu plus haut [au classement] dans le championnat. Je pense qu'on est pas à notre place à la 7e place, je pense que ce groupe est jeune mais à un fort potentiel. Maintenant il faut le démontrer tous les week-ends, il suffit pas de se mettre sur le terrain et dire qu'on s'appelle le Paris FC. Il faut démontrer chaque week-end, qu'on est au-dessus de l'adversaire et ça aussi c'est ma mission. Je ne dis pas que ce n'était pas fait par le coach d'avant mais moi j'ai toujours joué dans cet état d'esprit là, et je fais en sorte que mon équipe me ressemble.

 

Votre expérience de joueuse apporte un vrai plus au Paris FC aujourd'hui ?

J'ai connu le club, j'ai connu le haut niveau. Il y a mille chemins pour y arriver, voir dix milles. Moi j'ai réussi d'une façon, j'ai essayé de transmettre ce que moi je pense être la meilleure façon pour performer. Maintenant les joueuses ont changé pour la plupart, c'est un autre temps, je me sers de mon expérience en tant que joueuse, mais surtout de la connaissance que j'ai du haut niveau à l'entraînement et dans l'observation des équipes adverses et ce que propose mon équipe. 

Après j'ai aucune prétention, je ne sais pas tout, je ne connais pas tout, je vais progresser avec elles, je découvre le métier en même temps. Je n'ai pas trop le temps de réfléchir mais je trouve ça génial, je suis pleine d'envie, j'ai envie de réussir, et si je réussi ça sera grâce aux joueuses donc j'ai envie qu'elles réussissent.

 

C'était écrit de vous revoir un jour à ex-Juvisy...

(sourire, émotion) Je ne sais pas si c'était écrit, sans doute. On dit qu'il n'y a pas de hasard dans la vie donc... A mon sens je ne pouvais pas entrainer beaucoup d'autres clubs que celui-là (rires). Non pas que les autres clubs ne me plaisent pas mais celui-là il me tient à coeur, il a une place importante dans ma vie. J'ai quelques valeurs et j'aurai du mal à entrainer le Paris Saint-Germain ou Lyon ou autres. Si je pouvais revenir c'était sans doute dans ce club.

 

Par rapport à ses anciennes coéquipières 

Ça fait 5 ans que j'ai quitté le club, même si je cotoie encore quelques joueuses à l'exterieur et comme j'ai quelques amies dans l'équipe. En fait, moi ici je suis en tant que professionnelle, donc quand j'arrive je n'ai que des professionnelles en face de moi et donc même si c'est des amies, ça ne me dérangera pas de les mettre sur le banc à côté de moi comme je l'ai dit hier à la causerie. Tous les choix que je fais ne sont pas emprunt d'affectivité. Je suis là parce que je suis une professionnelle et donc tous les choix que je fais sont dans l'objectif que l'équipe performe, donc après je n'ai pas de soucis par rapport à cela. J'ai aussi eu des joueuses en sélection jeune. Il y a plein de joueuses que je connais et avec qui j'ai eu des aventures différentes sportives, certaines ont été coéquipières, adversaires et d'autres je les ai eu en tant que joueuse de l'équipe de France U17, donc je n'ai pas de soucis par rapport à cela.

 

Par rapport aux jeunes

Je les connais très bien, j'en ai plusieurs que je suis depuis leur 16 ans, puisque j'étais responsable des sélections donc je les connais je dirais par coeur. Elles correspondent aux exigences du haut niveau, elles sont en capacités de répondre aux exigences de haut niveau, je le sais. Là c'est peut être un concours de circonstances mais rien est un hasard, le premier match en tant qu'entraineur est à Bondoufle en tant qu'entraineur. Il y a plusieurs que j'ai eu en sélection et une des entrantes je l'ai eu en sélection il y a deux ans. Elisa De Almeida la première fois que je l'ai entrainé, c'était la sélection U15 du district de l'Essonne avec Pascal Gouzenes, et elle était dans la sélection donc voilà c'est des histoires, c'est comme ça, mais c'est un signe.

Dounia MESLI