Tout juste après le quart de finale remporté face à Fleury (2-0), Sandrine Soubeyrand a réagi à cette belle performance de son équipe.

 

CDF - J'imagine satisfaite de ce résultat ? Ce n'était pas facile, mais il y a la qualification au bout ?

Les conditions météorologiques n'étaient pas faciles, mais je suis très très satisfaite du résultat, de la manière aussi. On a fait une première mi-temps de très bon niveau. Après le petit bémol c'est qu'on n'a pas concrétiser nos occasions, donc on a permis à Fleury d'espérer en deuxième mi-temps, qui plus est, ils avaient le vent avec eux, donc c'était un peu plus compliqué la seconde période. Dans l'ensemble je suis très satisfaite de la prestation.

 

CDF - Cette affluence pour un quart de Coupe de France, ça commence tout de même à être frustrant ? Vous qui avez connu de "grosses affluences" ici à Bondoufle et qui ont du mal à se reproduire ces dernières années pour le Paris FC (ex-Juvisy).

(sourire) Oui c'est vrai que [le public est difficile à déplacer]. Est-ce que ce sont les conditions, est-ce que ce sont les jours je ne sais pas. Moi je ne joue pas [en fonction de l'affluence]. Peu importe qu'il y ait 100 personnes, 200 ou 10.000, nous on est concentrés sur l'objectif et là c'était de se qualifier en demi-finale, donc c'est fait. Ça fait longtemps que le club n'avait pas participé à une demi-finale (depuis 2014 ndlr), donc je suis plutôt satisfaite sur la façon dont on a abordé le match et dont on a gagné.

 

CDF - Sur l'arrivée et le match de Rebecca Quinn

Elle est arrivée mardi, j'avais choisi de la titulariser. Je pense que c'est une joueuse internationale [donc par rapport à cela elle comprend facilement] et c'est une joueuse complète, qui connait le haut niveau et qui doit "s'adapter au jeu" entre guillemets du jeu français. Elle assimile déjà beaucoup le français, donc c'est pour moi très agréable et elle est arrivée de manière professionnelle, elle est prête sur le plan athlétique. Elle est là pour jouer, donc à partir du moment où moi elle me satisfait et j'avais absolument envie de l'avoir dans mon effectif, je crois qu'elle a répondu à toutes mes attentes, et je n'avais aucun doute à ce sujet. Je pense que ça lui a fait du bien aussi de commencer par une victoire, et elle a fait une bonne prestation, même si la deuxième mi-temps était un peu plus compliquée.

 

Ça a une saveur particulière de gagner dans un derby ?

C'est la deuxième fois qu'on les joue en un mois et je ne me suis pas basée sur le fait que ça soit un derby. Mon objectif c'est que quelque soit l'adversaire, c'est de faire notre mieux et si possible de pouvoir gagner, donc qu'il soit à 5 km du Paris FC, j'avoue que je n'y accorde aucune importance. J'étais concernée et concentrée sur mon équipe, comme je leur ai dit à la mi-temps et avant le match : "Peu importe l'adversaire, nous notre objectif c'est la victoire".

 

On espère jouer Lyon en finale ou même là peu importe l'adversaire en demi-finale ?

Si on pouvait choisir, c'est sûr qu'on va choisir une autre équipe [que Lyon en demi]. Mais moi je n'ai pas de préférence, je n'ai aucune prétention. Lyon c'est la meilleure équipe d'Europe, voir la meilleure équipe du monde. Si on doit se rencontrer en demi, on les jouera en demi, on prendra l'adversaire qu'on aura au tirage.

 

Et sur un match tout est possible ? 

Oui bien évidement. Après on sait très bien que Lyon, c'est un peu une autre planète, mais nous notre objectif c'est de se focaliser sur nous. On vient de se qualifier, donc on va savourer et je crois que le tirage c'est mardi, donc on va savourer jusqu’à mardi (sourire) et après on se remettra dans notre préparation du match de championnat du week-end prochain et ensuite dans le match [en retard qui nous opposera à Lyon, dans 10 jours. Après ça sera le temps de réfléchir à qui on jouera, le 10 mars. L'importance c'était de jouer le 10 mars.

 

CDF - Vous allez peut être affronter Lyon, qui a des joueuses 100% professionnelles, alors que vos joueuses ont des choses à côtés. Est-ce que ce n'et pas frustrant à la longue [de ne pas se battre à armes égales] ?

Non pas du tout, je ne le prends pas comme ça. Pour moi c'est une chance de pouvoir avoir autre chose que le foot. On les mobilise deux heures dans la journée pour le football, avec les soins qui prennent une heure de plus. C'est bien aussi de pouvoir penser à autre chose, et de faire autre chose, c'est épanouissant, enfin moi je le vois comme ça. J'ai travaillé pendant longtemps à la Fédération [Française de Football] et j'ai prôné le double projet (études/football). Après nous on a ce modèle là, Lyon on a un autre. Mais s'il y a eu un creux à un moment on un autre [après mon arrivée] c'est plutôt parce que nous de notre côté, joueuse et staff, on n'a pas mis les bons ingrédients pour performer. Donc sans faire offense aux équipes qui nous ont battu ou qui ont accroché des points face à nous, on n'a pas fait une prestation à chaque fois, du niveau qu'on a eu cet après-midi (dimanche ndlr). A partir du moment où on met pas les ingrédients pour fournir une prestation de qualité, on est une équipe moyenne, donc pour être bon, il faut que l'ensemble de mon équipe soit performante sur le plan collectif. De temps en temps, on s'est un peu oubliés collectivement, mais aussi individuellement je pense.

 

CDF - C'est la défaite contre Rodez [qui a du mal à passer] ?

Oui mais aussi, (rires)... C'est un groupe que j'ai quitté il y a cinq ans, que j'ai redécouvert, qui a évolué, qui a changé, même si je l'ai suivi. C'est un groupe qui est sensible, sur le plan mental, il y a pas mal de choses sur lesquelles il faut qu'elles évoluent. Le haut niveau être constamment dans une prestation au-dessus de l'adversaire et les joueuses qui sont capables de faire ça, elles sont internationales parce qu'elles se mettent au-dessus de l'adversaire et elles sont capables de faire une prestation moyenne tout le temps, et parfois excellente. Jusqu'à présent, ça fait quatre matches même si on a rencontré Saint-Malo, qu'on essaye dans les intentions, même si on réussit pas tout, de montrer à l'adversaire qu'on est au-dessus de lui. Non pas parce qu'on s'est mis juste sur le terrain, alors ça va le faire [on va gagner], ça il faut le dépasser, et je le rabâche tous les jours pour qu'elles soient exigences, rigoureuses. Le haut niveau c'est que de l'exigence et de la rigueur.

 

CDF - Clara Matéo fait énormément d'efforts lors de chaque match. Est-ce que selon vous elle pourrait postuler à une place pour la Coupe du Monde avec les Bleues ?

C'est tout ce que je lui souhaite. Clara comme quelques autres dans mon effectif, ce sont des joueuses qui sont jeunes, bourrées de talent, mais il leur faut un peu de temps pour éclore et il faut surtout qu'elles prennent confiance en elles et en leur potentiel. Pour moi c'est une joueuse en construction, elle a découvert l'équipe nationale A en début de saison, c'était peut être trop tôt pour elle, mais c'est une joueuse qui réfléchie, qui bosse, qui fait pas de bruits, qui continue à progresser et je pense que quand elle aura mis tous les éléments de la performance de haut niveau [bout à bout], je pense qu'elle ne sera pas très loin de l'équipe nationale. Il faut qu'elle devienne un peu plus efficace, qu'elle prenne un peu plus d'initiatives. Elle marque et fait des passes décisives, donc c'est une joueuse pour moi à fort potentiel, qui dans les deux/trois ans pourrait être amenée à aller en équipe nationale. Il faut qu'elle continue à travailler, c'est une joueuse qui a les qualités athlétiques intéressantes, elle est capable de répéter longtemps les efforts, de courir vite, maintenant dans l'utilisation du ballon, il faut vraiment qu'elle progresse.

Dounia MESLI