A l'issue de la rencontre Bordeaux/Metz (2-0), nous avons pris le temps aux abords du terrain d'échanger avec Manuel Peixoto, l'entraîneur depuis octobre dernier de cette équipe messine. Pour le coach, ce match n'était pas un but ultime, malgré la frustration de la défaite. Réaction. 

 

Coeurs de Foot : Coach, j'imagine que vous êtes déçu de ce résultat, alors que vos joueuses avaient envie de gagner ce match !

En fait dans le projet, c'était un match qui n'était pas important pour nous du point de vue du maintien en D1 parce qu'on jouait le 3e au classement. Donc forcément pour nous c'était un match bonus. Et ce match bonus on l'a bien travaillé ! Je peux vous dire que les filles avaient envie de le faire ! D'abord pour se situer par rapport à une équipe qui est 3e du championnat. Ensuite ce match était l'occasion d'assurer le maintien en cas de victoire.

On a donc échoué, pour différentes raisons. Déjà le penalty raté par Marie-Laure Délie (72e) et la frappe sur le poteau de Justine Rougemont (58e), si ça tourne à notre avantage le scénario du match aurait été différent. Et après, sur la première mi-temps, on a fait une mauvaise entame. Après derrière on s'est bien repris, on a eu trois situations où on a bien sorti le ballon. Et ensuite on est un petit peu retombés dans nos travers. 

Les faits de jeu pour moi, je dirais que ce sont les deux buts bordelais. Le premier a pour origine une perte de balle. Et puis je reste persuadé que la buteuse Viviane Asseyi était hors-jeu. Après la vidéo nous le dira. Et sur le second but, on a une action anodine, derrière on fait une erreur et dans la foulée il y a 2-0.

Je pense que Bordeaux mérite sa 3e place actuelle pour son réalisme. Nous, on a des choses bonnes, des choses moins bonnes. On a un groupe jeune qui avance. 

 

"[Construire un certain fond de jeu] est un de mes objectifs"

 

CDF : On a senti aussi une envie de construire le jeu chez vos joueuses ?

Oui c'est vrai, c'est un de mes objectifs. On ne peut pas voyager loin si on n'a pas un certain fond de jeu. C'est du travail. Les filles ressortent aussi d'une période où elles avaient beaucoup de pression, mais avec aussi des belles choses. On avait battu Soyaux (3-2) et Guingamp (2-1). 

Aujourd'hui ça n'a pas tourné en notre faveur. Mais ce n'est pas pour ça qu'on va tout remettre en cause. On va continuer à travailler. Il nous manquait quand même deux joueuses clé ce samedi. Il manquait d'abord Amélie Delabre, qui sur un match comme ça nous aurait apporté le petit plus car il y avait moyen de bouger cette défense bordelaise. Et aussi une joueuse dont vous allez faire connaissance : notre nouvelle recrue russe Marina Federova, qui est qualifiée et qui va pouvoir travailler avec nous.

 

===> D1 : L'internationale russe Marina Fedorova rejoint le FC Metz

 

CDF : Est-ce que l'état déplorable du terrain était un facteur ?

Alors le terrain, je crois qu'ils l'avaient "roulé" un peu avant le match. Mais là c'est sûr qu'on est désavantagés à chaque fois sur ce genre de terrain, comme face à Soyaux, par rapport au jeu que l'on veut produire. Mais ça fait partie des aléas. Malgré tout je pense qu'on était capables de faire un petit peu mieux. Du point de vue de la maîtrise du ballon, il faut que mes joueuses gagnent en maturité. Et pour ça il faut qu'elles bossent, et qu'il y ait de la confiance. 

 

 

Dounia MESLI