Kadidiatou Diani est la dernière joueuse de l'équipe de France à s'être présentée en conférence de presse mardi, après Gaëtane Thiney, Sarah Bouhaddi et Elise Bussaglia. L'attaquante des Bleues, qui a marqué trois buts lors des deux matches de préparation à la Coupe du monde contre la Thaïlande et la Chine, semble être au top de sa forme. L'attaquante pense que les Bleues peuvent légitimement prétendre à la victoire finale. Comme l'équipe de France masculine l'été dernier en Russie. Le début de l'épopée débutera ce vendredi au Parc des Princes contre la Corée du Sud. 

 

Journaliste (L'équipe) : Bonjour Kadi, comment allez-vous physiquement à quelques jours du match d'ouverture ? Est-ce que vous êtes toujours sur la même dynamique sur laquelle on vous vue lors des matches de préparation ?

Bonjour à tous ! C'est vrai que physiquement le début de prépa n' pas été facile. Mais cette semaine on est plutôt dans une semaine de régénération, donc les jambes vont quand même un peu mieux par rapport au début. Oui ça va, je me sens bien.

 

Journaliste (Canal+) : Je voulais revenir sur la visite du président de la république ce midi. Quand on vous a vues descendre les matches, toutes, on vous a senties émerveillées, avec des petits sourires, comme des enfants. Est-ce que c'était le cas ?

Oui, c'est vrai que c'était la première fois que j'ai eu l'occasion de rencontrer monsieur le Président (Emmanuel Macron). Il était là, il nous a donné des mots d'encouragements et ça s'est très bien passé.

 

Autre journaliste (Canal+) : Il y a quelques jours votre sélectionneuse Corinne Diacre a dit que vous étiez une titulaire mais qu'elle devait encore définir à quel poste vous allez débuter vendredi. Est-ce vous en savez plus ? Est-ce une possibilité de vous voir débuter à la pointe de l'attaque contre la Corée du Sud ?

Je ne sais pas où je vais débuter, si la coach va me faire jouer dans l'axe ou sur le côté. Je reste à sa disposition, mais pour ma part je n'ai aucun soucis avec ça, je suis prête à jouer dans l'axe ou sur les côtés.

 

Journaliste (Ouest France) : On vous a vue très en forme sur les deux derniers matches de la France avant la Coupe du monde (deux buts lors du 3-0 contre la Thaïlande le 25 mai et un but lors du 2-1 contre la Chine le 31 mai, ndlr). Marquer de cette manière quand on évolue à votre poste à quelques jours de la compétition, est-ce que c'est important mentalement ?

Oui, le fait de marquer fait toujours du bien au moral. Après, les matches sont quand même différents des matches de compétition. Il va falloir très vite se reconcentrer pour ces matches de poules de la Coupe du monde.

 

"Le fait que j'aie changé de club, que je me sois professionnalisée, 

m'a beaucoup aidé à évoluer"

 

Journaliste (L'équipe) : Kadi vous avez réalisé une très bonne saison, on a vu chez vous une très grande progression. Y a t-il eu un moment, un déclic qui vous a permis d'arriver à ce niveau ?

Oui, je pense que c'est le fait que j'aie changé le club (Transfert de Juvisy, devenu l'année dernière le Paris FC, au Paris Saint-Germain en 2017), que je me professionnalise et que je consacre mes journées entières à jouer au foot m'a beaucoup aidé à évoluer.

 

Journaliste (TF1) : Entre l'Euro 2017 (élimination de la France en quarts de finale contre l'Angleterre 0-1, ndlr) aux Pays-Bas et aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé en équipe de France ? Dans quels domaines cette équipe a progressé ?

Il y a eu des changements, notamment sur l'homogénéité de l'équipe. Il y a des joueuses d'un peu tous les clubs, de tous les âges et je pense que c'est important pour l'équipe. On n'a pas de soucis entre joueuses, on discute, il y a vraiment une très bonne entente entre nous. C'est un point sur lequel on a su travailler. C'est un point positif pour l'équipe. 

 

Journaliste (Europe 1) : Pour en revenir à la visite présidentielle, le président Macron a dit que l'objectif qu'il fixait aux Bleues c'était la victoire finale comme pour l'équipe masculine l'an passé en Russie. Est-ce que ça vous met la pression ? Ou pas ?

Peut-être pas une pression car avant qu'il nous l'ait dit, la finale était aussi notre objectif. On prend cet objectif au sérieux et on va essayer de se donner les moyens pour aller le plus loin possible.

 

Journaliste (RMC Sport) : Une autre joueuse pourrait être titulaire vendredi contre la Corée du Sud, et dont vous êtes assez proche. Il s'agit d'Aïssatou Tounkara. Comment se sent-elle à l'idée de pouvoir être titularisée vendredi ?

Aïssatou Tounkara, je pense qu'elle se sent très bien ! Elle sait qu'à tout moment la coach pourrait faire appel à elle. Elle est préparée pour un éventuel début de compétition, comme toutes les joueuses.

 

Journaliste (L'équipe) : Est-ce qu'entre joueuses de l'équipe de France vous parlez du sacre de l'équipe masculine de l'an dernier ? Est-ce que vous l'abordez encore aujourd'hui ? Si c'est le cas, est-ce que ça vous motive d'en parler ? Est-ce que vous avez envie de faire la même chose ou est-ce que ça vous met au contraire une pression supplémentaire ?

Oui parfois on en parle. Et c'est vrai qu'on aimerait beaucoup reproduire l'exploit de l'équipe masculine. On espère vraiment qu'on va ramener la Coupe à la maison comme les garçons, tout simplement (rires).

 

"Elle nous donne l'envie de donner le meilleur

de nous-mêmes sur le terrain"

 

Journaliste (France 3 Hauts-de-France) : Concernant votre sélectionneuse Corinne Diacre, que pensez-vous d'elle ? Est-ce que vous pourriez définir "la méthode Diacre" ?

C'est vrai qu'au premier abord on peut penser que notre sélectionneuse peut paraître "froide". Mais au contraire c'est une très bonne coach. Elle nous donne l'envie de donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain. Elle veut qu'on ait une certaine rigueur, et ça se retranscrit sur le terrain.

 

"Comparé aux années précédentes, on voit qu'il y a

beaucoup plus d'engouement autour de nous"

 

Journaliste (Radio France) : On sent un engouement qui monte autour de cette équipe de France pour cette Coupe du monde. Est-ce que vous avez l'impression que les gens vous connaissent vous, votre équipe, pas assez encore ? Beaucoup de publicité est faite autour du football masculin mais beaucoup moins autour du foot féminin. Est-ce que ça vous touche ? Est-ce que vous aimeriez un peu plus de reconnaissance de la part du public ?  

Comparé aux années précédentes, on voit qu'il y a beaucoup plus d'engouement pour nous. Les médias s'intéressent de plus en plus à nous. Un énorme progrès a été fait de ce côté-là. Si on pouvait être encore un peu plus plus médiatisées, ce serait encore plus positif pour le foot féminin. Mais ce qui se passe maintenant c'est déjà très bien.

 

Journaliste (L'équipe) : Kadi, vous étiez déjà présente en équipe de France lors de la Coupe du monde 2015. Ca s'est joué à peu de choses (élimination en 1/4 de finale face à l'Allemagne aux tirs au but, 1-1, 4 tab à 5, ndlr). Est-ce que vous sentez que cette année ça peut aller au bout ?

Oui personnellement je pense qu'avec cette équipe de France-là, il y a les moyens de faire quelque chose. J'espère qu'on va le montrer durant ce mondial. Ce qui me faire dire ça ? C'est le collectif, l'arrivée d'une nouvelle sélectionneuse. On a un collectif qui vit très bien, on a fait une bonne préparation et on est toutes tournées vers un objectif commun.

 

Autre journaliste (L'équipe) : Vous avez joué il y a une trentaine de jours contre la Sud-coréenne Ji So-yun en Ligue des championnes avec le Paris Saint-Germain contre Chelsea (défaite des Parisiennes en 1/4 de finale, 0-2 et 2-1, ndlr). Que pouvez-vous nous dire de cette joueuse et quel danger elle représentera contre les Bleues vendredi ?

Oui j'ai eu l'occasion de jouer contre cette n°10. C'est une très bonne joueuse, qui est assez technique. On a pu le voir en Ligue des champions contre nous. Il va falloir la surveiller de très près et ne pas lui donner d'espace, sinon ça pourrait être très dangereux pour nous.

 

Journaliste (RMC Sport) : Que pensez-vous du niveau des gardiennes de but que vous allez affronter durant cette Coupe du monde ?

Je pense qu'on a de très bonnes gardiennes. Elles font des progrès d'année en année. C'est de bon augure pour ce mondial-là.

 

Autre journaliste (L'équipe) : Quel a été le meilleur moment de la préparation selon vous ?

(Elle réfléchit) Le meilleur moment de la préparation... Personnellement je pense que ce sont les matches, là où on prend le plus de plaisir. Mais avant ça on a dû souffrir quand même. Voilà, je dirais donc les deux derniers matches de préparation contre la Thaïlande et la Chine, car ça s'est terminé sur des victoires.

 

Journaliste (L'équipe) : Kadi vous connaissez un peu le Parc des Princes je crois. Est-ce que dans votre tête vous vous êtes déjà fait le scénario de l'entrée sur la pelouse, le début du match ?

Pas forcément. Mais je sais que ça va être un moment incroyable à vivre. Ce n'est pas tous les jours qu'on joue un match d'ouverture de Coupe du monde au Parc des Princes. Mais je reste concentrée sur mon objectif. 

 

Journaliste (Europe 1) : Est-ce que votre famille sera au Parc vendredi soir ? Si oui, en quoi c'est important pour vous ?

Oui, ma famille sera là. Le fait d'avoir ses proches dans les tribunes, c'est un point en plus pour nous. Ca joue aussi sur le mental, on a envie de rendre fiers nos proches.

 

Journaliste : Justement on a pu voir dans un reportage votre petite soeur notamment, qui ne réalisait pas trop quand elle voyait votre visage à la télévision. Est-ce que maintenant elle a bien réalisé que vous êtes une joueuse de l'équipe de France, que vous allez jouer une Coupe du monde ?

Oui c'est vrai qu'au début ce n'était pas évident pour elle (sourire). Mais à force de me voir à la télé, elle a compris qu'il allait y avoir un grand événement très bientôt...

 

***Crédits photo : AFP

Arnaud Le Quéré