Jean-Claude Daix n'a pas caché son agacement sur le tournant de ce match, malgré le fait d'avoir évité la défaite en toute fin de match grâce à l'arrêt décisif de Maryne Gignoux sur le penalty. Un arrêt important qui permet de glaner au moins le point du match nul (1-1) contre Soyaux.

 

Coeurs de Foot - Votre réaction sur ce match ?

Jean-Claude Daix- Ma réaction... de la déception. Déception sur le match d'aujourd'hui parce qu'encore une fois, on est pas bien en finition et en plus, on est pas bien dans la construction du jeu. Alors on peut dire qu'il faisait froid, on peut dire plein de choses mais très grosse déception. Respect encore une fois vis-à-vis de l'adversaire parce qu'il joue son match, il y a pas de souci. On devrait tous comprendre ce que c'est que le championnat et arrêter de penser que c'est la faute à çi, la faute à ça. Il y a un peu moins d'énergie en ce moment, un peu moins de dynamisme et comme par hasard, on arrive pas à marquer. Encore une fois, on n'a pas spécialement construit le jeu, pas eu le monopole du jeu et c'est ce qui me gêne un peu.

 

CDF - Il y a eu quatre grosses occasions ratées, c'est vrai. Il y a eu la sortie de Sissoko, aussi ...

J-C.D. - Mais on essaie de jouer en groupe et on va essayer de laisser les excuses trotter. Ce qu'on regarde simplement, on a des joueuses aptes à jouer, des équipes alignées qui sont relativement convenables, on n'arrive pas à construire le jeu, à faire circuler. Il y a beaucoup de raisons, d'excuses, on est d'accord mais le championnat est lancé est on en reparlera en fin de saison. Pour l'instant, il faut regarder tout ce qui va bien, ce qui va mal, il y a beaucoup de choses qui ne vont pas assez bien, donc faut qu'on arrive à corriger.

 

Sur la blessure de Teninsoun Sissoko

J-C.D. - C'est une blessure au niveau du genou, mais c'est des petites choses qu'on essaie d'anticiper. C'est pas ça qui déstabilise normalement l'équipe mais Maëva [Clémaron] qui se retrouve dans l'axe centrale même si ça a été dit, ça n'a pas été assez travaillé. Ce n'est pas de l'improvisation, c'est des choses qui ont été dites, mais c'est des choses qu'on a pas encore eu le temps de travailler aux entraînements comme le système de jeu.

 

CDF - Elles n'ont pas su gérer la réorganisation selon vous ?

J-C.D. - Si, si, elles arrivent à se réorganiser, mais je ne pense pas que ça soit un problème de réorganisation. On a un peu moins de dynamisme en ce moment, on a peu moins - je ne dirais pas de condition physique mais - d'envie de jouer au football, de gagner des matches. On est peut-être en train d'avoir une sorte de contre-coup, on essaie d'aller chercher des ressources et on les a pas. 

 

CDF - C'est aussi les autres équipes qui...

J-C.D. - Les autres équipes ne sont pas dans la même position, c'est que nous, on était dans une position pas trop mal dans ce championnat, on ne se faisait pas trop peur et à tort, les autres équipes sont dans une autre problématique et essaient de s'en sortir. Rodez l'a fait la semaine, Soyaux le fait en ce moment et peut-être que nous, malheureusement, si on continue comme ça, on sera dans la même position dans pas longtemps. Et là, bien entendu, on sera obligé de mettre le bleu de chauffe pour aller chercher des petits points à droite à gauche. Ce qui est quand même dommage par rapport à ce qu'il s'est passé en début de saison et par rapport à des matches où ce n'est pas trop mal normalement. Là, c'est un des match où je trouve qu'on a pas joué au football. Et quand je dis pas jouer au football, on travaille des phases de jeu, des utilisations dans tel ou tel domaine et je n'ai pas vu ça cet après-midi.

 

CDF- On a vu quand même avec Salma [Amani] et Julie [Rabanne] qui essaient de combiner ensemble.

J-C.D. - Il y a ça mais on essaie plutôt de faire un jeu d'équipe. Normalement, quand le ballon est à tel endroit, ça devrait arriver dans telle zone. C'est pas tout à fait le cas et ça me fracasse. On va faire avec.

 

CDF - Vous êtes quand même satisfait du match nul, notamment avec le penalty arrêté en fin de match

J-C.D. - Oui, Maryne [Gignoux-Soulier], c'est super ce qu'elle fait. Mais on rate trois occasions sur quatre pour marquer, puis on ne marque pas et si on marque pas, c'est qu'il manque un p'tit élément. On regarde ça à la télévision, on regarde comment les joueurs marquent des buts et on est au haut-niveau et normalement, on doit la mettre au fond.

 

Il y a eu 1-1, des occasions pour les deux équipes, c'est vrai que c'est un sport un peu particulier où il y aurait pu avoir 2-2 ou 3-3...

J-C.D - Je pense qu'on aurait pu arriver à mettre 1 but ou 2 parce que ce n'est pas des actions qui sont irréelles. C'est vraiment des actions où il y aurait une finition dans de bonnes conditions et on les met pas. Je vais demander aux joueuses de bien comprendre ce que c'est la D1 et qu'est-ce qui se passe quand on arrive devant le but. Quand on arrive devant le but, il reste la finition qui est la plus difficile. Mais il faut la vouloir.

C'est bien de jouer, de se procurer des occasions mais là, on commence à être dans une situation où on ne va plus se satisfaire de ça. On va pas se satisfaire de la joueuse qui va avoir une occasion, mais de la joueuse qui va marquer, il faut qu'on marque. Je ne peux pas concevoir qu'on loupe un but, deux buts, trois buts.

Dounia MESLI & Karim Erradi