A la veille du match des Bleues face à la Corée, Jain était présente lors de la conférence de presse de la cérémonie d'ouverture en compagnie du directeur du comité d'organisation, Erwan Le Prévost. La française chantera notamment l'hymne de la Coupe du Monde, Gloria. 

 

Demain c'est une journée énorme, des fans du monde entier vont vous voir. Dans quelle ambiance vous êtes ?

C'est une occasion exceptionnelle, c'est pour un match d'ouverture, on prépare un gros show, on est hyper excité, on prépare quelque chose de fort [...] J'ai jamais vu ça, il y a beaucoup de fierté autour de cette cérémonie

 

Qu'est-ce que vous attendez demain ?

Jain - Il y aura trois chansons, ça va durer quelques minutes, il y aura Makeba, Heads Up, et une autre Gloria.

 

Une plateforme pour le développement et l'émancipation

Jain - Le message et les valeurs me touchent beaucoup, mettre en avant les femmes, les sportives, j'aimai beaucoup le foot, j'aurai aimé être footballeuse. Je trouve ça hyper beau d'avoir tracé son propre chemin. J'ai envie que les futures championnes, les futures grandes sportives regardent aussi [la Coupe du Monde], qu'elles s'inspirent, se disent que c'est possible j'ai envie que ça soit une grande fête, le féminisme c'est quelque chose pour lequel je me bats beaucoup et j'ai envie que les femmes soient considérées.

Nous travaillons, nous n'avons pas choisi cette artiste hier, nous nous sommes rencontrés il y a quelques années, et nous avons tous été impressionné par la maturité de Jain, nous aimons travailler avec une artiste française. Peu d'artiste peuvent prétendre à cela. Ce que nous avons aimé, c'est l'influence globale, le côté multi-culture de la musique de Jain, ce sont de valeurs importantes que nous partageons à la FIFA. La performance est importante mais on voulait faire plus et Jain peut inspirer, cela va au-delà du foot. Sa carrière est une belle inspiration, c'est pourquoi on a fait ce contenu et j'espère que ça va inspirer les femmes, il y a beaucoup d'énergie et d'émotion et ça sera important pour démarrer la Coupe du monde.

Erwan Le Prévost - C'est parti pour être une très très belle journée. Avec Jean-François il y a quelques années, on avait réfléchi avec qui on voulait avoir du côté du LOC (comité d'organisation, ndlr). [A Jain] Vous étiez tout en haut. Il faut croire en ses rêves donc on vous a mis tout en haut parce que et on avait pensé à vous, parce qu'il y a un partage de valeurs. Au sein du comité d'organisation, on a la chance d'avoir une personne qui s'appelle Aurélie Moueix qui est en charge des événements, qui conçoit ce show et qui le produit. L'état d'esprit du LOC, c'est de faire de cette Coupe du Monde un événement familial et populaire, avec un vrai partage de valeurs qui doit mettre les femmes à l'honneur, d'où le slogan "Dare to Shine". Demain soir, un show global d'environ 10 minutes, beaucoup de femmes avec 24 équipes de football. Trois tableaux majeurs avec la mise en valeur de notre territoire, des villes hôtes, des 24 participations des meilleures nations au monde parce que si nous sommes là, c'est pour célébrer les 24 meilleures équipes au monde de football féminin et aussi la famille, le public qui est le côté lumineux. On vous incite tous à être à l'heure, et on verra le final et avec Jain il sera à la hauteur de cet événement.

 

Au sujet de la billetterie et de la sécurité, préoccupation ?

Erwan Le Prévost - Je vais faire une réponse très courte parce que l'objet de cette conférence de presse, c'est de mettre en valeur l'artiste officielle de l'événement. Sur les ventes de billets, notre chiffre évolue. on a dépassé les 950.000 billets vendus et il y a plus d'un mois, on vendait 2000 billets par semaine, 2000 par jour il y a 3 semaines.Hier on a vendu 7660 billets, ces chiffres là sont en train d'exploser, on a un 10ème match à guichets fermés pour le Parc des Princes et dans quelques jours, il y en aura d'autres qui vont finir à guichets fermés. C'est un incroyable succès et on pourra le célébrer avec un Parc des Princes complet la performance de Jain et au niveau de la sécurité, moins en parle mieux on se porte. Je comprends votre perception sans doute de considérer que vous avez le sentiment que le niveau de sécurité mis en place par le LOC et l'État français est moins important. Ca me rassure et ça veut dire qu'on fait correctement notre travail mais ne vous inquiétez pas. Les différentes menaces sont prises en compte tous les matins et on a la chance [avec l'État français] d'avoir des gens d'une grande qualité qui nous accompagnent donc de ce côté-là, aucune inquiétude.

 

Choisi par la FIFA - qui vous a inspiré dans l'écriture de Gloria

Jain - C'est vrai qu'on se connait depuis pas mal de temps maintenant, depuis plusieurs années maintenant et quand on me l'a proposé, ça m'a touché et j'ai dit oui quasiment tout de suite. C'est vraiment exceptionnel, j'avais vraiment envie de mettre en avant cette Coupe du Monde féminine parce que moi, je n'ai pas le souvenir - quand j'étais petite - d'avoir regardé une Coupe du Monde féminine, j'ai envie que les choses changent. Et quand ils m'ont parlé de ce slogan "Dare To Shine" c'est quelque chose qui m4a beaucoup plu et j'avais ce titre, Gloria qui parle de succès mais je l'ai lié au foot en faisant des jeux de mots. Je trouve ça assez beau de mettre l'équipe en avant et pas le soi, c'est ça que j'avais envie de montrer dans cette chanson.

 

Quel est le rôle l'importance de l'ouverture, ça doit donner le ton pour le reste de la compétition ?

Erwan Le Prévost - Ca va donner le "la", en l'occurence. Avoir Jain à nos côtés, c'est concrétiser un engagement du président Noël Le Graet autour de cette Coupe du Monde, pour en faire la plus belle des Coupes du Monde. Les équipes autour d'Aurélie [Moueix] sont là depuis plus d'une semaine à travailler, quasiment 300 personnes qui répètent quotidiennement. C'est aussi notre façon à nous, avec le soutien de la FIFA, de montrer à tous ceux qui seront devant leur écran de télévision, dans le stade que c'est une Coupe du Monde qui est faite pour vous, pour nous tous et avec le rôle essentiel que Jain dans cette cérémonie d'ouverture, à la différence des autres événements, on bloque pas un artiste à la fin. On a confié cette cérémonie avec et autour de Jain et vous le verrez dans les différents tableaux, il y a une véritable interaction du public mais également des performeurs et de Jain donc pour nous, c'est la première façon de matérialiser la promesse qu'on a fait à tous d'avoir une Coupe du Monde et qu'il fasse la promotion de la mixité et qu'il démontre que le football féminin mérite d'avoir l'audience la plus large possible.

 

Des femmes fortes dans l'histoire de la France. Vous vous attendez à un truc politique ?

C'est quelque chose de politique. Je suis une féministe et je voudrais les faire briller. C'est mon rôle et c'est un honneur de monter pour moi sur cette scène à cette occasion, on a travaillé très dur sur cet événement et nous voulons que les footballeuses soient vu par le monde entier, et c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de figures héroïques et je rêve de rejoindre ces femmes là.

 

Pas beaucoup d'affichages, concernant cette Coupe du Monde ?

Tout dépend de ce qu'on attend de la FIFA. Les moyens qui sont à notre disposition grandissent de compétition en compétition, avec le soutien de la FIFA. C'est une Coupe du Monde féminine de la FIFA, avec un objectif principal qui est de remplir les stades pour avoir une audience télé la plus large et de montrer que le foot féminin mérite d'avoir une affluence très importante. Comme vous pouvez le voir, le Parc des Princes, sur 7 matches, est 3 fois à guichets fermés. Si je vous donne un élément de comparaison, la plus grosse affluence faite par l'équipe féminine du PSG ici, c'est contre Barcelone en Ligue des Championnes (25 000 places en 2017). Le match de demain (vendredi 7 juin) est à guichets fermés, le quart de finale et le match des USA (contre le Chili) sont aussi à guichets fermés. On a une audience qui fonctionne bien et après, la ville de Paris est pavoisé au couleur de la Coupe du Monde. Elle a fait le choix d'avoir une Fan Experience à côté de Chatelet où je vous invite à vous y rendre et vous verrez un espace très grand avec le musée de la FIFA au couleurs de la Coupe du Monde. Plutôt que de pavoiser une ville qui est très grande, on a voulu - avec la ville de Paris - avoir 2 spots, le Parc des Princes et la Fan Experience à Châtelet.

 

Féministe et très engagée par la cause des femmes, vous avez connu les problématiques ?

Alors non, je n'ai pas eu l'occasion d'échanger avec elles, mais je sais leurs problématiques. Effectivement, il y a beaucoup de travail à faire et j'ai l'impression qu'on le fait. C'est pas encore parfait mais, au moins, on met en avant cette Coupe du Monde, on met en avant les femmes et j'espère un bon moyen de faire évoluer les choses.

 

Vivre la même chose que les joueuses, une pression de se retrouver devant 47 000 personnes ?

(rires) Cette question je l'ai tout le temps en ce moment donc la pression, c'est d'avoir cette question. J'ai envie de bien faire, on y travaille beaucoup parce que ça fait un petit moment qu'on s'entraîne, qu'on répète donc j'espère être prête et faire honneur a cette Coupe du Monde. Mais j'ai un peu peur quand même.

 

Donner des ondes positives aux joueuses de l'équipe de France

Je vais essayer de chanter fort, j'espère pouvoir les rencontrer, peut être après peut être avant ,je ne sais pas trop mais quand elles entreront sur le terrain j'espère que le public sera conquis, le sera encore plus avec cette cérémonie d'ouverture et que les gens soient chaud, prêts à crier pour elles.

 

Un talent de joueuse de foot ?

Non, j'étais la seule fille qui jouait au foot dans mon école et j'étais la dernière [à être choisie]. J'adorais ça, vraiment, je jouais dans la rue avec mes voisins, souvent au goal. Parce que j'ai pas eu d'exemple de grande réussite de footballeuse, au niveau de la carrière ou iconique et c'est je veux que ce soit quelque chose que les jeunes filles aient aujourd'hui. Qu'elles puissent se dire que c'est possible.

 

Quel est votre lien avec le foot féminin est-ce que vous suivez le foot féminin ?

Le foot féminin, c'est pas quelque chose avec lequel j'ai grandi parce qu'il était moins mis en avant qu'aujourd'hui. Quand on m'a proposé de faire cette Coupe du Monde, c'était l'occasion pour moi de me renseigner et de m'y mettre. Je considère ça [quasiment] comme un devoir de suivre cette Coupe du Monde, plus qu'un devoir parce que ça me fait super plaisir, tout court mais j'ai pas grandi avec le foot féminin malheureusement. 

 

Quel message voulez-vous transmettre à l'équipe de France ?

Que je suis hyper admirative de leur parcours, qui n'était tracé par personne. Ce sont des femmes qui m'inspirent et j'espère qu'elles vont gagner.

Dounia MESLI & Karim Erradi