En poste depuis mi-novembre dernier à la tête de l'équipe première du club, David Mounivong doit redresser la barre pour son équipe, lanterne rouge du groupe A de D2. Après le match face au PSG, on en a profité pour avoir son ressenti sur ce 1/16e de finale de Coupe de France, qui sera probablement important pour la suite de la saison pour son équipe. On a également évoqué du rapprochement avec le Stade Rennais, longtemps mis sur la table par les médias locaux, mais sans réelles avancées pourtant.


Qu'est-ce que vous allez garder de ce match ?

On gardera ce match [en tête], c'était énorme de vivre ça, de venir au Camp des Loges, de jouer une telle équipe. Je pense que le coach d'en face a aligné l'une de ses meilleures équipes, donc c'était vraiment intéressant de jouer cette équipe-là. On se rend compte tout de suite de la différence de niveau. Mais voilà, on gardera un bon souvenir, on a eu le mérite de ne pas lâcher. Certes, le score est très lourd, mais sur l'état d'esprit les filles ont été irréprochables. Paris a bien joué son coup et elles ont été efficaces, même si on aurait pu en prendre plus d'ailleurs. Ce match-là, j'espère qu'il va nous servir pour la suite parce qu'il y a de vraies satisfactions.

 

Vous êtes à la tête de l'équipe depuis peu de votre côté ?

Oui depuis 1 mois et demi. C'est ce que je disais au début du match, il ne faut pas oublier d'où l'on vient, il y a un mois et demi la dynamique était très négative, il n'y avait que des défaites. Depuis cinq matches, on a passé deux tours de Coupe de France, on a eu notre premier point contre La Roche-sur-Yon, donc ce match-là [contre le PSG] c'était une vraie récompense pour cette première série de matches pour le nouveau staff, pour cette nouvelle dynamique. Aujourd'hui, ça devait nous servir d'exercice pour la suite de notre saison en D2, et il nous a bien servi parce qu'on en retient quand même de belles choses. 

 

Comment est-ce que vous vous êtes préparés justement dans la semaine avant d'affronter le PSG aujourd'hui (dimanche 6 janvier ndlr) ? Qu'est-ce que vous avez dit à vos joueuses ?

On en a parlé avec le coach d'en face (Olivier Echouafni), au sujet du décalage entre le foot professionnel et le foot amateur. Nous, on n'a pas eu la chance de beaucoup s'entraîner avant cette affiche, pour mieux se préparer peut-être. On a fait le maximum, on a fait nos trois séances, mais on l'a préparé assez normalement, on a plutôt l'habitude de venir en région parisienne avec le championnat de D2. On a ressenti un peu d'appréhension, de crainte de la part des filles avant, à l'annonce du onze titulaire, au début du match, quand on débarque ici au Camp des Loges, voilà c'est nouveau pour nous, surtout pour le staff aussi. Mais au final, il ne faut pas trop avoir peur, il faut y aller !

 

Est-ce que vous allez retenir du positif de cette affiche ?

C'est bon signe par rapport à l'état d'esprit des filles, parce qu'il y a deux mois, ça n'aurait pas été que 8-0, donc là c'est une grosse satisfaction sur la rigueur tactique, de garder la lucidité parce qu'elles ont fait beaucoup d'efforts. Paris a mis beaucoup de rythme en première mi-temps, on a beaucoup couru, et le fait de garder cette présence d'esprit défensive, c'est une vraie satisfaction. 

 

On a senti aussi que de votre côté vous étiez très présent pour votre équipe, vous donniez beaucoup de consignes à vos joueuses pour qu'elles gardent une certaine stabilité sur le terrain, dans leur jeu, même s'il y a eu beaucoup de déchets techniques sur les contrôles notamment, ce sont des choses fondamentales dans le football, je sais que vous êtes dernier de D2 actuellement. C'est compliqué pour vous ?

Oui, après cette façon de "manager", je l'ai toujours eu, le fait de maintenir l'équipe à flot, à son maximum, le fait de ne pas lâcher, de ne pas se laisser déconcentrer... J'ai besoin de ça et les filles aussi. Elles sont en demande, elles sont à l'écoute, donc elles attendent que le staff et les personnes qui les accompagnent ne les lâchent pas. Ça va dans les deux sens.

 

On a vu une très grosse prestation de votre gardienne également malgré le score, on sentait qu'elle essayait d'apporter de la confiance à ses coéquipières ?

Oui je suis content pour elle, parce que ce n'est pas la gardienne numéro 1 normalement (Jade Lebastard est la gardienne titulaire habituellement), [Andreva Miloche] a fait le dernier tour de Coupe de France, à Gueret, elle joue celui-là et je suis ravi pour elle, qu'elle puisse jouer ces matches-là, qu'elle puisse vivre ça, parce que cela fait longtemps qu'elle est au club et le fait qu'elle soit performante, c'est vraiment top pour nous sur le match, et pour elle sur la confiance.

 

Est-ce que ce match il va vous servir pour aller chercher le maintien peut être ?

C'est dur de se projeter parce qu'on a beaucoup de retard, en termes de points. Après il y a une vraie amélioration, sur les cinq derniers matches, on est sur une dynamique assez positive sur les deux matches de Coupe, le point contre La Roche-sur-Yon. Il faut s'appuyer là-dessus, c'est ce qu'on a dit à la mi-temps, à la fin du match. C'était un bon exercice et [on espère] que ça nous serve pour la fin de saison parce que c'est vraiment encourageant. 

 

C'est encore jouable le maintien ?

On y croit, on y croit, sinon je ne serais pas là. Moi j'y crois fortement, mais il ne faut pas que l'on prenne plus de retard. Ce match-là permet de gagner du temps dans le travail, on a gagné quelques semaines en jouant cette rencontre et c'est vraiment top de l'avoir disputé.

 

Bréquigny est connu dans le football féminin, et n'est pas loin du Stade Rennais, on a entendu certaines rumeurs de rapprochement, pour une fusion plausible. Pourquoi ça bloque encore selon vous ?

Je ne connais pas du tout cette situation, pourtant cela fait longtemps que je suis au club. Il faudrait demander au Président [concernant] ce partenariat. On en parlait avec [Olivier] Echouafni avant le match, je pense qu'à un moment donné ils vont être obligés de créer une section féminine. Est-ce que ça sera une fusion avec Brequigny ou est-ce que ça sera par leur propres moyens ? Je ne sais pas du tout.

 

Vous n'essayez pas justement de leur montrer la nécessité d'avoir une équipe féminine pour leur image, et pour bénéficier de votre côté de plus de moyens pour rivaliser un peu plus face aux autres clubs ?

Bréquigny a toujours existé dans le foot féminin. Très longtemps le club a joué à un bon niveau, il a manqué de peu la montée il y a plusieurs années de cela, donc le Stade Rennais, je pense qu'ils sont au courant que Bréquigny existe. Voilà, ils n'ont qu'à se rapprocher s'ils veulent avoir une section féminine.

Dounia MESLI