Roxana Maracineanu en a appelé à la Fédération française de football (FFF) et à la FIFA ce vendredi sur France Info. La ministre des sports réclame en effet un geste de la part des deux instances pour que l'équipe de France bénéficie de primes plus élevées pour la Coupe du monde 2019.

Invitée chez France Info ce vendredi matin, Roxana Maracineanu a tapé du poing sur la table ! Juste avant l'entrée en lice des Bleues en Coupe du monde face à la Corée du Sud (21h), la ministre des sports a exprimé son souhait que les Bleues bénéficient de meilleures primes de compétition que celles initialement prévues. Pour information : si les joueuses de l'équipe de France remportent la Coupe du monde le 7 juillet, elles se partageront ainsi une prime de 40 000 euros. Un montant qui serait dix fois inférieur à la prime qu'ont touchée leurs homologues masculins en 2018 lors de leur sacre mondiale en Russie (400 000 euros).

Pour combler un temps soit peu cet écart, Roxana Maracineanu en a donc appelé à un geste de la part de la FIFA et la FFF. "Pour 100 pratiquants [en France], il y a dix pratiquantes, on va dire que c’est équivalent en proportions, a confié la ministre sur France Info. "Vu l’argent qu’il y a dans le football masculin, on pourrait envisager quelque chose de symbolique de la Fifa et de la FFF pour augmenter ces primes". Pour rappel, la FIFA avait déjà doublé le montant des primes allouées aux 24 équipes participant à la Coupe du monde 2019 en France par rapport à l'édition de 2015 au Canada. Un effort louable certes, mais qui paraît encore dérisoire quand on voit l'écart avec les primes touchées par les lauréats masculins.

 

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"Le sport est un milieu de travail particulier"

 

La ministre des sports, championne du monde de natation en 1998 (200m dos), sait néanmoins que le milieu du sport n'est pas un milieu de travail comme les autres. Du moins en ce qui concerne l'égalité salariale entre femmes et hommes. "En sport, on pourrait se dire que les primes sont équivalentes à l’effort et à l’investissement qu’on met dans la préparation et pas forcément aux résultats, poursuit-elle. Le sport est un milieu de travail particulier. Là, on parle de football où les sommes en jeu pour les garçons ont énormes. Symboliquement, il y a quelque chose à faire pour qu’on puisse parler de ça dans d’autres sports par ailleurs et surtout travailler sur la professionnalisation de nos filles, sur l’exposition de leurs matchs et c’est aussi comme ça qu’on progressera."

Dans différents pays du monde, des progrès ont déjà été réalisés. On se souvient entre autres de l'exemple de la fédération norvégienne, qui avait trouvé en 2017 un accord avec les représentants des joueurs de l'équipe nationale féminine et masculine pour aller vers une stricte égalité de salaires entre les deux sélections. La même année, d'autres fédérations comme le Danemark ou les Pays-Bas avaient consenti à un investissement supplémentaire en faveur de leur équipe féminine. 

 

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Arnaud Le Quéré